TWITTER 2.0 : SUR LES AUTOROUTES DE L’INFORMATION ET LES DÉCOMBRES DU COMPTE KNACKSLASH, LE CHANTIER À JAMAIS INACHEVÉ DE LA « VOIE DE SON MAÎTRE »…

Article actualisé le 29/03/2014 dans le cadre de la refonte de mes profils sociaux, publié à l’origine sous un titre bien plus euphorique, en écho à ma ferme conviction que cette migration-là serait la bonne, que j’aurai la force mentale de ne plus jamais reproduire les erreurs du passé… Or, comme vous le découvrirez plus en détail dans un prochain billet, la voie de son maître me conduit désormais vers la « Siliknoll Valley » des tweets, d’où le paragraphe en texte barré, dont les liens de référence sont désormais majoritairement obsolètes, et je réalise qu’au bitume de l’autoroute, je préférerai à jamais les rails de chemin de fer, d’où le nouveau nom du présent blog, en hommage au Trans-Europ-Express et au titre éponyme de Kraftwerk, ce groupe qui fut manifestement l’un des premiers à avoir su faire parler les machines une quarantaine d’années avant que mes amies ElisaH et TippiRod ne donnent le meilleur d’elles-mêmes pour léguer leur voix à la postérité.

Pour illustrer en musique ce deuxième volet de ma trilogie twittérienne, suite chronologique à son prologue et sa première partie, voici un autre Kraftwerk de circonstance, à envoyer « à fond la caisse » pour les 23 minutes à venir, sur les enceintes de votre autoradio, bien sûr;-):-)


Un petit souci pour lire la vidéo d’ici à ce que j’implémente intégralement les balises HTML 5 / ARIA requises, ou juste une petite envie de récupérer la bande son via votre ripper préféré ? Alors, cliquez ici, et tout devrait s’arranger à souhait;-):-)

Chères lectrices, chers lecteurs, que vous veniez de Twitter ou d’ailleurs,

En ce beau Dimanche de Pâques, où Chrétiens et Juifs s’accordent à fêter le triomphe de la vie sur la mort et l’espoirs d’un renouveau, aussi bien dans la Nature qu’en notre for intérieur, permettez-moi, en complément à mes meilleurs voeux de bonheur, de bonne santé, de prospérité et d’épanouissement, de vous annoncer que

LE 30 JUIN PROCHAIN, JE FERMERAI DÉFINITIVEMENT MON COMPTE TWITTER @KNACKSLASH, AU PROFIT DE MON NOUVEAU PROJET D’AMATEUR DE MOTS ET DE MUSIQUE, « LA VOIE DE SON MAÎTRE », matérialisé notamment par un nouveau profil Twitter, mon compte Facebook, mon blog Tumblr et ma page d’auteur sur le site du Jeu des Six Mots, afin de vous livrer, au fil de mes envies et de mes préoccupations du moment, des analyses ou des sélections de liens volontairement plus ciblées et abouties que ce qu’il m’a été donné de vous faire partager jusqu’à présent sur Twitter, sous le coup de l’instantanéité et de l’absence de recul inhérentes à ce média-là.

De quoi me redonner enfin, par ailleurs, non seulement le temps et les moyens intellectuels de réfléchir à la marche du monde sur le présent blog, en déshérence depuis bien trop longtemps pour mériter d’avoir encore des lecteurs abonnés à ses mises à jour, sans être constamment bousculé par les lois de l’immédiateté et de la superficialité, mais aussi, et je dirais surtout, le temps de reprendre toute ma place dans le vrai monde pour ne pas m’y retrouver totalement marginalisé et isolé à force d’avoir pris le virtuel comme la seule réalité qui puisse répondre à mes aspirations profondes !!!

 

Non : ceci n’est ni un poisson d’avril désespérément tardif, ni un avant-projet de cadeau pour le 38e anniversaire de mon ami d’enfance Kira Neris, prévu ce jour-là, mais simplement le fruit d’une lassitude grandissante à l’idée de passer des soirées entières à m’adonner à la vaine illusion de pouvoir infléchir le destin de l’Humanité en quelques clics, à la perspective de construire, avec certains de mes abonnés, des liens que la distance rend encore infiniment plus complexes et aléatoires que dans la vraie vie ; sans même que celle-ci ne profite vraiment de mon colossal investissement ! Concrètement, après une prometteuse phase d’expansion et d’épanouissement humain, grosso modo au premier semestre 2011, marquée par des rencontres inoubliables avec des personnes telles que ma très chère et fidèle amie Céline, Ceinwynn, notre Heidi des alpages aux talents si multiples, Denise Girard, acrobate des mots et des images, qui résiste aux aléas de la vie comme le fer à un simple feu de cheminée ou Madeleine Bleue, l’accélération des événements et l’aggravation substantielle des conflits et autres injustices dans le monde m’ont amené à m’engager bien plus radicalement que prévu sur la voie de ce que d’aucuns qualifieraient de web-journalisme ou web-militantisme, jusqu’à être tellement submergé, happé par le souffle de l’info en continu qu’avant même d’avoir eu le sentiment de contribuer un minimum à améliorer le sort de qui que ce soit par l’entremise de la toile mondiale et/ou de mes commentaires sur toutes sortes de faits d’actualité, moi, qui étais venu chercher dans l’univers des gazouilleurs de quoi partager et construire un monde d’amour, de confiance et d’espoir, dans le prolongement des rêves véhiculés par les Printemps Arabes et le mouvement des Indigné(e)s, je me suis trouvé, plus d’une fois, embarqué dans des dynamiques de haine, de confrontation, de colère et d’incompréhension ; sans compter les innombrables cauchemars ou nuits blanches que m’ont procuré à la fois les vidéos ou autres témoignages de la violence en Syrie et l’absence de toute perspective raisonnable d’un règlement pacifique à court terme par là-bas, a fortiori dans le contexte d’une région aux allures de poudrière où Israël et l’Iran auraient, à eux seuls, assez d’armes pour précipiter l’Humanité dans une 3e Guerre Mondiale, et où le dilemme entre la non-intervention de la Communauté Internationale au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la constitution de groupes armés se donnant pour mission de faire chuter le régime du président Bachar Al Assad avec l’aide croissante de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite risque de devenir, très bientôt, synonyme d’une « afghanisation » profitant avant tout à des régimes pas franchement réputés pour leur attachement à la démocratie et au respect des Droits Humains !

 

Souvent, c’est aussi par amitié pour des personnes dont je me sentais particulièrement proche que je me suis impliqué dans des combats ou des régions du monde finalement bien éloignés de mes préoccupations quotidiennes ; rien de plus logique dans un esprit de partage, d’échange de connaissances ou de points de vue et de solidarité entre êtres humains susceptibles de s’enrichir de leurs différences ou de leurs souffrances respectives !!! Or, entre les personnes tellement enfermées dans leurs schémas mentaux que rien de ce qui leur est extérieur ne semble plus les affecter, les égocentriques, si avides de scoops ou d’infos à fort potentiel de diffusion qu’ils sont disposés à retweeter, si ce n’est piller ou plagier n’importe qui / quoi pour cultiver leur notoriété aux dépens des autres, les opportunistes chroniques qui ne me retweetent que lorsque j’ai la chance de croiser leur chemin au bon moment, c’est-à-dire lorsque je poste, quelques minutes après les avoir retweetés ou mentionnés, des contenus particulièrement susceptibles de leur plaire, mais qui auraient pu, tout aussi bien, m’ignorer pendant toute une soirée ou relayer un point de vue contraire au mien sans jamais se donner la peine de faire part de leur propre avis (sans doute parce qu’ils ne daignent même pas avoir d’opinion personnelle, un tantinet réfléchie), etc…, j’ai aussi eu, bien souvent, le malheur de devoir affronter les travers du genre humain dans mes relations plus personnelles avec certains de mes abonnés, avec, en prime, le fait d’avoir passé des heures à me servir de plus en plus péniblement du zoom d’écran de Mac OS X ou me faire lire du texte au moyen de VoiceOver, par une voix de machine au timbre encore bien trop robotique pour paraître humain à la longue, d’avoir dévoré jusqu’à 80 articles de bout en bout en une soirée pour m’assurer de leur qualité avant de les relayer là où d’autres ne se basaient que sur les gros titres pour remplir leur quota de tweets en quelques clins d’oeil… ! Dommage pour celles et ceux qui ont fait ou continuent à faire preuve de respect et de professionnalisme dans leur ouvrage, car, au vu du peu d’échos que trouvent parfois leurs écrits ou leurs liens par rapport à ceux de personnes qui se situent délibérément dans une optique promotionnelle=quasi-commerciale, leurs travaux sont parfois si mal récompensés que moi-même, je peine à les relever dans la masse / qu’ils ont déjà claqué la porte de Twitter longtemps avant moi, à l’instar de la regrettée Aube Walter, par exemple… !
De plus en plus polluée par une logique à peine moins capitaliste et oppressante que la télévision ou les médias traditionnels, à qui elle a d’ailleurs tendance à servir d’auxiliaire publicitaire plus ou moins bienveillant en assurant une large diffusion à leurs contenus (cf. les live-tweets des débats politiques), la twittosphère informationnelle devient une jungle où règnent les lois du plus fort, de la compétition, du buzz, de la critique systématique et du moins-disant intellectuel (pour ne pas dire la quasi absence de recul et de réflexion chez certains) ; et avant d’enterrer pour de bon toute envie de penser, de créer et d’écrire par moi-même, avant de perdre ma foi dans les mérites des réseaux sociaux, en général, avant de sacrifier complètement ma véritable identité et ma propre liberté d’expression à une nébuleuse de préoccupations ou d’intérêts qui finiraient par les desservir, si je n’y prenais pas garde, il est grand-temps que je me livre, ici et ailleurs, à une réaction de fond, proportionnelle en tous points à l’immensité des défis et aux évidents signes du destin !!!

 

 

Alors que les présidentielles françaises s’approchent à si grands pas que l’heure devrait être venue, pour chacun(e) d’entre nous, de s’interroger sur ce qu’ils/elle fera dès que l’incertitude et le vacarme de la campagne auront laissé place à la certitude d’un résultat, quel qu’il soit, j’envisage, pour l’essentiel, deux options :

  1. Soit la France, poussée au bord de l’implosion socioéconomique par 5 ans de national-sarkozisme et des décennies de mondialisation néolibérale rampante, se trouve effectivement à l’aube d’une nouvelle page de son Histoire, comme le suggère Jean-Luc Mélenchon (et François Hollande, dans une moindre mesure), auquel cas ma place n’est certainement pas exclusivement devant un ordinateur, mais beaucoup plus intensément sur le terrain, au contact des acteurs de la révolution populaire à venir ;
  2. Soit ce pays décide de reconduire Nicolas Sarkozy dans ses fonctions=d’accélérer son déclin et son délitement, ou de ne pas donner aux forces de progrès une majorité suffisante pour imprégner le quinquennat à venir de réformes qui soient à la mesure de nos défis, de faire primer le masochisme et les intérêts individuels sur notre destinée collective, auquel cas il me faudra bien assurer mes arrières, comme tout le monde, avant que nous ne prenions irrémédiablement le même chemin que la Grèce, si ce n’est envisager de m’exiler dans des contrées plus clémentes pour y refaire ma vie, de sorte que mes écrits ou mes actions risquent alors de s’adresser à un public quelque-peu différent de ce qu’il est aujourd’hui… !

Bref : d’une sorte de machine cérébrale relayant inlassablement les malheurs du monde par simple acquit de conscience / sentiment de culpabilité envers les autres, produisant des idées à l’échelle industrielle dans le vain espoir de rester dans la course de vitesse de mise à jour des tweets, il faut absolument que je sache redevenir un créateur de conscience, d’idées et de beauté, heureux et fier de son oeuvre, infiniment plus désireux et capable qu’aujourd’hui de faire partager cette dernière aux âmes de bonne volonté, infiniment plus apte, aussi, à en vivre, ne serait-ce que moralement !!!

Peut-être me remettrai-je, un jour, à refaire de la politique à plein-temps sur Twitter, mais à ce compte-là, probablement sous un tout autre pseudo, sans aucun lien avec ma véritable identité ou ma production actuelle, histoire de ne devoir ni m’enfermer dans les contingences éditoriales passées, ni faire montre de la moindre obligation de réserve envers les autorités de ce pays, dont certaines ont déjà été tentées d’utiliser ma dépendance financière à leur égard pour me mettre hors d’état de leur nuire ! Plus jamais, je ne commettrai l’erreur de m’abonner à près de 800 personnes (au point de ne plus arriver à suivre aucune d’entre elles dans ce véritable esprit d’échange et d’enrichissement mutuel qui m’est pourtant si cher…)

À moins de faire mien le principe selon lequel, au grand dam de toutes les grandes âmes, réelles ou autoproclamées, le seul et unique objectif de la politique est d’arriver à exercer autant de pouvoir que possible sur les autres sans que ceux-ci ne réalisent combien je m’y prends à leurs dépens / , de pénétrer dans cette caste des heureux élus dont l’Histoire ne manquera pas de retenir les noms, juste pour le principe de me venger à tout prix de n’avoir que trop vécu dans la soumission et l’anonymat, auquel cas il me faudrait néanmoins cesser, pour de bon, d’avoir le moindre scrupule à m’approprier, voire perfectionner certaines techniques d’autopromotion et de manipulation mentale grossière à l’égard des masses populaires : afficher une assurance et une arrogance à toute épreuve pour m’attribuer toutes les qualités possibles et imaginables, me dire victime de quelques dizaines de complots et de procès en diffamation pour susciter la compassion et l’admiration des masses, appliquer à ma timeline le summum de la démagogie manichéenne afin de déifier mes amis ou admirateurs / de diaboliser aussi bien mes adversaires que les indifférents, présumés mécréants ou autrement médiocres, accuser d’emblée mes détracteurs de tout ce qui pourrait mettre en péril la légitime supériorité et l’invincibilité morale de mon discours, quitte à m’aventurer résolument dans le registre du surnaturel, du spirituel, voire du divin, pour transformer mes propos en pure parole d’évangile et faire dire à Dieu ni plus, ni moins que ce qui m’arrange, mais que les réalités bassement terrestres ont la fâcheuse habitude d’infirmer… Au lieu de n’obtenir, au mieux, qu’une dizaine de retweets par soir, de la part de mes 640 abonnés, peut-être me suffirait-il alors de m’abonner à 600 twittos sans même m’intéresser de trop près à leurs écrits pour être suivi de très près par 5000 personnes, dont certaines rivaliseraient de zèle et de fanatisme pour témoigner publiquement de leur assujettissement volontaire à la suprématie présumée de ma prose providentielle, de donner des leçons à tours de bras avant même que les autres n’envisagent d’avoir à en recevoir, d’être encore plus médiocre et ordurier que ceux dont je dénonce la médiocrité ou les propos outranciers… Mais, puisque le succès d’une telle démarche ne pourrait reposer que sur une stratégie du fait accompli, intrinsèquement incompatible avec tout effet d’annonce, sur un suprême détachement d’avec mes convictions, mon amour des autres et ma façon de vivre au quotidien, dans ce qu’il est convenu d’appeler « la vraie vie », vous n’aurez désormais plus aucun mal à imaginer que ce n’est pas moi qui vous en dirai plus en mon propre nom, pour autant que me vienne, un jour, l’idée de passer effectivement des présentes paroles de science-fiction aux actes d’un jeu de rôle, beaucoup plus limité dans le temps que ne l’a été mon compte @knackslash, jeu dont la seule finalité serait, en vérité, de sensibiliser nombre d’entre ceux qui ne liront probablement jamais ces lignes à leur propension à succomber aux sirènes de la facilité intellectuelle, du suivisme, du mépris ou de l’intolérance, d’autant que la mise en pratique de ce plan machiavélique m’obligerait, dans un évident souci d’intégrité morale, à me sentir suffisamment en paix avec les autres et moi-même dans le vrai monde pour ne surtout pas finir par prendre un malin plaisir à me servir des univers virtuels pour sombrer à mon tour dans la fascination du pouvoir et de l’emprise sur autrui dans le réel… !

En espérant sincèrement que vous serez nombreuses / nombreux, comblé(e)s de bonheur et de curiosité à l’idée d’emprunter avec moi la nouvelle voie de mes méninges, je vous remercie chaleureusement de votre fidèle et amicale présence à mes côtés, vous embrasse bien fort et vous dis « à très, très bientôt », que ce soit par ici, ailleurs sur la toile ou dans la vraie vie !!!

Twitter 1.0 : mon irremplaçable amitié avec Céline, les Printemps Arabes et ma brève envi de me remettre à écrire…

Première partie de ma trilogie twittérienne en devenir, actualisée en dernier lieu le 29/03/2014, dont vous pouvez également lire dès à présent le prologue et le deuxième volet

Il y a des jours où Twitter m’a semblé si dépeuplé, tant elle me manque, ma si chère Céline, depuis ce 23 juin 2013 où elle y a posté son dernier message… Mais aussi longtemps qu’elle ne perdra pas sa raison d’exister et de lutter dans le vrai monde, moi non plus, je n’aurai aucune raison de vous abandonner !!!

Cliquez ici si la vidéo ne se lance pas ou si vous préférez la visualiser en grand format à la source !

Il était une époque, pas si reculée qu’elle n’en a l’air, où ma rage d’écrire et de partager avec l’Humanité les moindres fruits de mon hyperactivité cérébrale se manifestait avant tout par la rédaction d’articles de blog où de textes prédestinés à atterrir au musée des œuvres électroniques négligées, faute d’être tombés entre les mains, les yeux ou les coeurs de lecteurs assez curieux, patients, attentifs et bien intentionnés à mon égard, mais dont je continue néanmoins à assumer discrètement la paternité et le contenu pour y avoir consacré tellement de temps, de fougue, de passion et d’engagement personnel. Puis, il y a un an, environ, est arrivée cette phase où la célèbre plateforme de microblogging Twitter a pris tant d’importance dans mon existence virtuelle que j’en ai presque oublié la possibilité de communiquer autrement que via des messages de 140 caractères, prolongés, le cas échéant, par des publications sur TwitLonger ou Amplify.com, subjugué que j’ai soudain été par l’incroyable perspective d’entraîner d’illustres inconnus dans les dédales de ma pensées sous une forme plus accessible au commun des mortels et d’aborder, quasiment en temps réel, au rythme de mes réflexions et des rebondissements de l’actualité, une palette de sujets assez vaste pour couvrir avec une régularité de métronome à peu près tous mes centres d’intérêts, sans réprimer pour autant mes envies de créativité et d’originalité en décidant, par exemple, au paroxysme de mon épanouissement, de live-tweeter les déboires de l’équipe de France et le déroulement des principales rencontres de la Coupe du Monde de football sous forme d’alexandrins, avec un léger parti-pris pour la sélection allemande en raison de mes racines familiales germaniques…

Puis, un certain mercredi 1er décembre dernier, alors que ma vie, qui avait déjà relevé de la descente aux enfers depuis le non-renouvellement de mon contrat de traducteur à la Commission européenne en mai 2001, semblait condamnée à se résumer aux ténèbres éternelles parce qu’un charlatan d’ophtalmologiste, pour qui la carte de son parti comptait infiniment plus que la dignité de ses patients, avait décidé de sacrifier progressivement l’acuité visuelle du seul œil qu’il me reste pour me faire payer au prix fort les quelques activités associatives que j’avais menées avec ses adversaires politiques dans les années 1990 et mon refus de me faire jeter sans autres formalités dans la catégorie des aveugles complets, encouragé en cela par son statut de conseiller général en lien direct avec tout ce que le Département compte de structures administratives et d’associations de personnes handicapées à la solde des pouvoirs publics, capables de me pourrir l’existence au quotidien en vertu d’une « vision » totalitaire de la déficience visuelle, selon laquelle la cécité intégrale constituerait le seul remède valable à la pathologie de la malvoyance profonde, et les tracas à répétition autour de mes allocations une réponse adéquate à mon désir de discerner encore un tout petit peu plus qu’ombre et lumière…, alors que mon unique salut, / la perte de tout espoir sérieux de guérison dépendait, à ce moment-là, d’un rendez-vous chez le Pr Sahel, spécialiste de réputation mondiale, accessoirement conseiller scientifique attitré de la sacrosainte Fédération des Aveugles de France, en mesure de calmer les ardeurs du Conseil Général et de l’association locale des aveugles en cas de besoin…, rendez-vous pris, de surcroît, pour un certain lundi 13 décembre, jour de la sainte patronne de la lumière, ma route a soudain croisé, au détour de son abonnement à mon flux Twitter, celle d’une dénommée Céline, dont la simple présence a suffi à aiguiser ma curiosité en raison d’une étrange cabriole de VoiceOver, l’utilitaire de lecture d’écran par synthèse vocale intégré à Mac OS X…

Imaginez, en effet, qu’une voix de synthèse, pour humaine que soit, vous restitue le contenu d’un site web, ligne par ligne ou, au mieux, un paragraphe après l’autre, et qu’elle s’exclame soudain « Céliiiiiiiiine !!! », dans toute la mesure permise par les prouesses d’une machine, à la lecture d’un pseudo Twitter composé du prénom « Celine » (sans accent aigu) et d’une série d’idéogrammes chinois parce qu’elle prend ces caractères « non-standards », étranger à l’alphabet latin, pour des espèces de mélanges entre points d’interrogation et d’exclamation, un peu comme si je vous disais, d’un air à moitié angoissé, à moitié agacé: « Mais qu’est-ce que tu fabriques, Celiiine ???!!! Ça fait trois heures que je t’attends ! » ! Comment ne pas être particulièrement attentif à chacun de ses messages dans ces conditions-là, indépendamment de leur teneur, et ne pas prendre toute une soirée à les décoder à un moment où je ne voyais même plus assez clair pour activer mes droits d’accès au match en retard de Ligue 1 OM-Rennes via mon décodeur TV ?

Tiré de ma léthargie extrême, de cette sorte d’état second où je végétais d’un jour à l’autre dans l’attente du verdict médical, quelque-peu amusé et agréablement distrait par ce curieux bug technologique, aussi belge que le fabricant de ma synthèse vocale, motivé à remobiliser mes dernières forces à la découverte de ses écrits, j’ai donc été particulièrement intrigué et captivé par l’éclectisme de son fil Twitter, sa capacité à lancer d’interminables discussions sur la base de quelques phrases postées inopinément, sans cohérence évidente entre elles, et son art de manier si élégamment les armes du rire, des jeux de mots, des slogans détournés, des observations et des anecdotes diverses dans un souci évident de « provocation positive », c’est-à-dire pour susciter des réactions sans jamais créer un climat d’incompréhension, d’intolérance, de haine ou de mépris…, avant de me résoudre à dévorer goulument son blog en bon amateur de gastronomie littéraire fine et d’y laisser, illico, le premier d’une longue liste de commentaires passionnés, empreinte numérique initiale dont je suis encore on ne peut plus fier à l’heure qu’il est, un exploit pour qui sait combien je suis souvent tombé de très haut dans mes rapports avec les autres, notamment les femmes (mais là, pour une fois, même mes attentes les plus folles ont bien fini par être dépassées, car jamais je n’aurais pensé être à nouveau apte à faire d’une femme, objet de méfiance sui generis, une vraie amie dont je ne supporterais plus de me passer à l’heure qu’il est).
Le propre des relations humaines étant d’obéir déraisonnablement à des raisons que la Raison ignorera à jamais, autrement dit, d’être irrationnelles et fondamentalement inexplicables, il se trouve que ce sont, tout d’abord, mes lectures et cette façon si engageante de Céline de me mettre en confiance qui m’ont incité à la considérer comme une véritable amie, tellement pus proche de moi que beaucoup d’autres personnes dans la « vraie vie », et à lui faire part, bien trop vite et brutalement, de tout ce que j’avais sur le cœur depuis des années, au risque de trop lui en demander d’emblée et de lui donner une occasion en or de reprendre son chemin en quelques clics grâce à l’anonymat et au caractère intrinsèquement furtif des rencontres sur la Toile. Mais son exceptionnelle grandeur d’âme a précisément consisté à ne pas me fuir dès la première occasion d’être mal à l’aise avec moi, à faire tout son possible pour ne pas répondre par la violence gratuite à un flot de paroles que mon état de surtension nerveuse chronique avait souvent rendu assez violent et agressif, à ne jamais profiter, et encore moins abuser de ma position de faiblesse pour exercer sur moi un pouvoir autre que celui de la fascination et de l’exemplarité morale, à ne ménager aucun effort pour dépasser ses propres appréhensions, à me faire transformer la force de ma colère et de mon désespoir en autant d’énergie positive et créatrice, à me faire croire à une issue heureuse, génératrice de perspectives nouvelles, à me rester plus fidèle que jamais, allant jusqu’à être la première personne à écrire sur ma timeline publique, en guise de vœux de Nouvel An: « j’aime beaucoup te lire; suis heureuse et fière de te compter parmi mes amis! », à m’écouter, me conseiller et m’offrir le simple réconfort de sa présence quotidienne, parfois via l’échange d’une bonne dizaine de messages privés par jour, à accomplir l’incroyable prouesse de me détendre et me faire rire pour m’amener à dédramatiser, de temps à autres, le poids de ces heures si lourdes que je sentais passer chaque seconde, et à être au fait de certaines choses dont peu de gens ont pu ou voulu prendre conscience auparavant. Alors, s’il va de soi que cela n’allait avoir aucune incidence sur ma situation médicale objective, assortie d’une angoisse existentielle de plus de quatre mois parce que personne n’osait plus rien prévoir (diagnostic d’une cataracte à Paris, renvoi chez un collègue du Pr Sahel à Strasbourg afin de réaliser des examens complémentaires préalables à toute opération au plus près de mon domicile, histoire d’éviter les allers/retours incessants en TGV Est, indices d’un léger décollement de rétine de nature à compromettre sérieusement la faisabilité de l’intervention, deux mois d’attente pour obtenir un créneau d’IRM dans notre charmante capitale européenne, pour lever l’incertitude quant à l’état de ma rétine et décider, au final, de tenter l’opération envers et contre tout, le mercredi 20 avril…), il n’empêche que j’avais probablement besoin de contacts si chargés en émotions fortes et sincères pour continuer à éprouver le courage et l’envie de mener le perpétuel combat de la vie, mais que Céline, à elle seule, ne serait jamais arrivée à m’aider à créer un environnement virtuel serein, paisible, positif et attrayant si nos échanges avaient continué à fonctionner en vase clos, et n’avaient eu de public que les apparences !

C’est pourquoi je n’ai alors pas tardé à chercher activement, dans son entourage, mais pas seulement, d’autres personnes avec qui je puisse créer, par la fabuleuse entremise de l’écriture, le seul endroit sur Terre où l’on me juge encore davantage sur mes idées et mes qualités humaines objectives que sur les dommages collatéraux d’un handicap de plus en plus lourd à porter, indépendant de ma volonté; avec un succès si flagrant que ce qui me semblait tenir, au départ, d’une sorte de « shoot de fin de soirée » (comme d’autres réclament leur dose journalière de stupéfiants) s’est vite transformé en une expérience unique que j’espère bien pouvoir poursuivre encore longtemps, notamment sur l’espace supplémentaire offert par le présent blog.

Galvanisé par la dynamique révolutionnaire de toutes celles et tous ceux qui, des régions françaises affectées par les permis d’extraction de gaz de schiste à la Place Tahrir du Caire, ont eu le courage de se soulever contre ce qu’on leur présentait pourtant comme l’essence même du destin de la Société, réconcilié au moins partiellement avec le genre humain pour avoir perçu, chez certain(e)s de mes semblables, des relents d’aspiration à un monde meilleur, plus humain, solidaire et supportable, ou simplement moins hostile aux plus vulnérables d’entre nous, pressé d’en découdre avec la tyrannie d’un corps qui avait fini par prendre l’ascendant sur les vestiges de normalité socio-biologique que mon esprit s’acharnait à conserver par un sain instinct de survie, impatient de mettre toutes les chances de mon côté pour étendre à l’univers réel l’atmosphère positive et libératrice que j’avais réussi à créer autour de ma présence sur Twitter, je m’étais habitué à l’idée que malgré les faibles chances de succès que l’on me prédisait à la suite de mon opération du fait de sa complexité, le pire serait de laisser les choses en l’état pour le seul bonheur de ceux qui réclamaient déjà ma tête de mon vivant. C’est donc avec un soupçon de résignation dans la perspective d’un échec, mais réchauffé par la flamme de l’espoir et la sensation de ne pas être entièrement abandonné à mon sort, pour avoir reçu tant de marques de soutien, d’affection et de tendresse de la part de personnes dont certaines habitent à l’autre bout du Globe, que je suis parti me faire opérer en ce mémorable 20 avril, pour quitter l’hôpital dès le lendemain, sous de premiers signes plutôt encourageants, bien qu’il m’ait fallu près d’une semaine pour réaliser combien la situation s’était réellement améliorée… Autant dire que pour moi, le 21 avril revêt enfin une signification infiniment plus heureuse que ce souvenir, continuellement réchauffé par l’actualité, de ce triste dimanche où Jacques Chirac s’était un peu trop bien servi de Jean-Marie Le Pen pour écarter Lionel Jospin du second tour de la présidentielle et se faire élire avec un vrai score de république bananière, que je n’ai jamais pris autant de plaisir à célébrer Pâques, cette magnifique fête du renouveau et de l’espérance retrouvée !!!

Certes, mon gain d’acuité visuelle reste assez limité par rapport à ce que je percevais il y a une petite quinzaine d’années, de quoi enterrer, à court et moyen terme, le rêve de mener une vie proche de celle d’un bien-portant, de passer le permis de conduire pour être totalement indépendant dans mes déplacements au lieu de m’en remettre à quelques âmes charitables motorisées, aux taxis ou aux transports en commun sur des trajets hors de portée de mes pieds, et de reprendre une activité professionnelle normale sans devoir cumuler un triple handicap (ne pas être assez productif pour satisfaire aux cadences infernales du marché de la traduction, me le faire reprocher sans arrêt par une clientèle exigeante et pointilleuse par nature dont le but n’est en rien de donner dans le social ou l’humanitaire lorsqu’elle me confie une mission, gagner quelques centaines d’euros de moins par mois qu’en percevant des allocations qui ne devraient même pas être soumises à des plafonds de revenus si l’État prenait à la lettre ses beaux discours sur l’intégration sociale ou l’égalité des chances). Mais il n’empêche qu’en cette seconde moitié de printemps 2011, à un moment où les cicatrices de l’opération sont suffisamment bien guéries pour me mettre enfin en mesure de goûter immodérément aux fruits de la réussite médicale, je parviens à nouveau à lire et trier mon courrier à l’aide d’un dispositif capable d’agrandir jusqu’à 30 fois les caractères d’imprimerie, à utiliser occasionnellement le zoom de Mac OS X en vue de pousser enfin les portes de tous ces sites bourrés d’animations Flash et autres réjouissances multimédias qui me restaient au moins partiellement inaccessibles jusqu’à présent, à contempler la variété des couleurs et des formes d’arbres ou de plantes que la Nature nous offre en ce moment, à m’orienter au moyen de quelques repères visuels au lieu de m’en remettre quasi systématiquement à la canne blanche, outil stigmatisant s’il en est ! Et quoi qu’en disent tous ceux qui ont des idées bien arrêtées sur la question, à commencer par ces despotes de la cécité que les pouvoirs publics ont volontairement placé à la tête d' »associations représentatives » censées faire la pluie et le beau temps en leur nom en échange de subsides pour le moins généreux, quoi qu’en disent ceux qui n’ont eu de cesse d’attendre qu’un « faux aveugle » comme moi perde enfin toute raison de faire bon usage de sa vue et s’excuse éventuellement de ne pas encore s’être crevé l’oeil de sa propre initiative pour précipiter l’évolution naturelle des choses, quitte à éteindre définitivement en moi la lumière du respect de ma propre vie à force d’avoir voulu m’imposer, outre la cécité physique, celle de leur propre esprit, chacun de nos sens est si inestimable que de retrouver mon aisance cognitive d’il y a cinq ans, environ, me rend enfin ma fierté d’exister, me redonnant ainsi la possibilité d’appliquer à la « vraie vie » la démarche droite, ferme et assurée que tant de personnes avaient déjà su admirer en moi via les mondes virtuels de Twitter ou Facebook !

En conclusion: s’il y a de fortes chances que je ne ressorte pas indemne de tout ce que j’ai subi depuis de trop longues années, que je ne pardonne pas de sitôt à la Société de m’avoir refusé des droits humains aussi essentiels que celui de bénéficier des progrès de la médecine, que je mette encore beaucoup plus longtemps à pardonner au « monde des aveugles » (ou du moins à ses représentants si bien en place) d’avoir nié ma légitime aspiration à tirer pleinement parti de la multiplicité de mes sens, comptez néanmoins sur moi pour appliquer à la lettre cette phrase de Céline à laquelle j’ai repensé dès le réveil de l’opération, alors qu’on avait oublié de me prévenir que l’oeil serait recouvert d’une coque opaque afin de le protéger de la lumière = que je me retrouverais totalement plongé dans le noir, qui m’avait alors valu de m’exclamer « Céline, aide-moi !!! » quelques secondes plus tard, faute d’avoir su formuler plus rationnellement ma peur que tous les efforts aient été vains…, cette phrase qui devrait sonner comme une évidence si seulement nous ne vivions pas dans un monde où l’Humanité a décidé de faire triompher l’obscurantisme pour accélérer son autodestruction :

Nous sommes tous des aveugles sans notre âme qui est notre lumière

!

Car si à toute chose malheur est bon, j’espère, au moins, que mes souffrances auront fait grandir mon âme, et que de recouvrer un peu de vue me rendra toujours plus vigilant, plus attentif à ce qui se passe autour de moi, plus intolérant envers l’intolérance, méprisant envers le mépris et intraitable avec toutes les idéologies qui se réduisent à propager la haine !!!

Tel sera aussi l’objectif de ce blog à l’avenir; alors, après avoir suivi mon chemin de croix, rendez-vous très bientôt pour y parcourir une longue route pavée d’eau de prose !!!

>En ce 4 avril 2010, joyeuses Pâques à tous, et bonne fête à vous autres bloggeurs, disciples de Winston Smith malgré vous, qui résistez encore à "La Vague"

>Visitez mon profil Technorati !

En effet, s’il est encore une journée chargée de signes évidents du destin, dans la droite ligne du samedi 27 mars dernier, c’est donc bien ce dimanche 4 avril 2010.

1. C’est aujourd’hui que les Chrétiens du Monde entier (y compris les Orthodoxes, dont le calendrier coïncide exceptionnellement avec le nôtre) s’unissent pour célébrer Pâques, cette fête du renouveau, de l’espoir, de la chaleur, de l’abondance, de la fécondité et de la joie de vivre, qui devrait marquer d’une empreinte solennelle la renaissance spirituelle et affective de l’Humanité à l’issue d’une période de glaciation, de déprime et d’usure que le Vendredi Saint vient enfin de clore en apothéose dans la mesure où ses multiples processions, chemins de croix et autres manifestations d’autoflagellation ou de pénitence collective symbolisent bien, à l’extrême, tout ce que les Hommes, enfermés dans une société qui ne leur accorde guère le temps de rêver à un avenir meilleur, sont aujourd’hui prêts à endurer pour survivre, améliorer leur ordinaire ou forcer le respect de leurs semblables, tout ce avec quoi nous aimerions tant découdre pour nous accorder plus souvent, si ce n’est quotidiennement, quelques instants de douceur et de plaisir, à l’image de ceux qu’il nous a probablement été donné de goûter en savourant les rituels œufs en chocolat…

2. Mais le 4 avril se trouve également avoir été ce fameux jour de printemps où George Orwell situait le début de son mémorable roman de politique-fiction, « 1984 », dont le héros, un certain Winston Smith, persécuté par un système totalitaire préfigurant à souhait les dérives qui pourraient emporter la France dans le tourbillon de la Réaction néofasciste d’ici quelques années sous l’influence destructrice de notre Big Brother présidentiel, a commencé à entrer définitivement en résistance mentale contre le système en consignant ses pensées, ses états d’âme, sa haine et ses élans d’espoir dans un journal illusoirement intime que le Parti semblait, en réalité, arriver à lire en temps réel pour traquer ses pensées déviantes, entretenant ainsi un lointain ancêtre de nos blogs ou profils Facebook d’aujourd’hui, qui, pour autant qu’ils remplissent parfaitement leur fonction d’exutoires, d’espaces de liberté virtuelle et de lieux destinés à véhiculer des états d’esprits aussi divergents que la profondeur d’analyse absolue ou le néant joliment enrobé d’animations Flash, n’en sont pas moins placés sous le contrôle quasi permanent de la Société, qui peut s’en servir avantageusement pour savoir à notre sujet à peu près tout ce qu’elle pourrait retourner contre nous. Car oui : qu’on le veuille ou non, et bien que l’Internet reste un formidable lieu d’expression, de partage, d’épanouissement ou de divertissement en ce qu’il rend viables des projets comme Wikipedia, AgoraVox, Youtube, MySpace, Twitter ou des plateformes de jeu en ligne, de manière à décloisonner des connaissances, des pratiques ou des opinions autrefois confinées à quelques cercles d’érudits, les TIC sont désormais avant tout les armes de prédilection des dictateurs ou des fournisseurs de pensée unique entretenant savamment quelques rivalités de façade (cf. conflit Google vs. Chine, qui me fait un peu penser à ces affrontements géostratégico-économiques permanents, ne tenant ni de la raison, ni même d’une idéologie sérieuse, qu’Orwell avait déjà anticipés en 1948) pour continuer à donner au cyber-consommateur, vache à lait du système à l’insu de son plein gré, le sentiment d’avoir encore pour longtemps un choix fondamental entre des offres de contenus ou de services à la fois riches et variées, tout en uniformisant sciemment ses modes d’action, de réflexion et de comportement à l’échelle mondiale, selon la seule, unique et toute-puissante matrice néolibérale. Puisse donc chacun d’entre nous, en ce jour de Pâques, symbole d’espoir et de renouveau, trouver en quelque disciple de celui qu’Orwell avait conceptualisé sous le nom d’Emmanuel Goldstein – l’ennemi naturel du Grand Frère -, sa propre raison de vivre autrement, plus dignement que dans un système aussi inique et destructeur que le nôtre, quand bien même ses convictions seraient assez puériles ou naïves pour être vouées à l’échec au vu de la surpuissance de l’Empire, et puisse donc le 4 avril devenir, en l’honneur d’Orwell et de son Winston Smith, une journée mondiale de réflexion et d’action autour de la nécessaire pérennité des blogs, des réseaux sociaux et d’une démocratie aussi participative que possible…!

3. Et pour vous montrer que ma méfiance à l’égard du potentiel dictatorial et avilissant des régimes contemporains est loin de n’être que pure paranoïa antisarkoziste, anticapitaliste ou néo-anarchiste non assumée, je ne peux que vous inviter, à défaut de (re)lire « 1984 » en citoyens avertis, à jeter un œil attentif sur le film « La Vague », abondamment rediffusé sur Canal + ces temps-ci, qui montre bien, sur un air de fiction vaguement récréative mettant en scène des lycéens en mal de projets, attirés par les expériences pédagogiques incontrôlables d’un professeur manifestement avide de reconnaissance et d’autorité, combien il semble facile, même dans une Allemagne pourtant blindée contre les excès du nazisme et du stalinisme à force de s’être interrogée bien plus que d’autres sur la douloureuse histoire de sa culpabilité collective sous ses divers régimes totalitaires, de captiver des jeunes de toutes origines et de tous degrés d’intelligence pour en faire des monstres en puissance. Et à ceux qui m’objecteraient qu’il ne s’agit là que d’un film de plus, bourré de stéréotypes sur des lycéens désoeuvrés et sur une Allemagne vieillissante, un peu trop imprégnée d’on ne sait quels ténébreux égarements libertaires au contact de Joschka Fischer ou Daniel Cohn-Bendit au lendemain des « années folles », qui n’aurait rien de mieux à faire de ses rejetons que de les laisser choisir entre zoner sur MSN et adhérer au NPD en l’absence d’alternatives raisonnables à la vacuité de l’espace public depuis que les contestataires post-soixante-huitards précités sont rentrés dans le rang de la bienséance et du jeu institutionnel, je dirais simplement que même derrière les éternels raccourcis dramaturgiques qu’implique le fait de faire tenir un scénario en 90 minutes chrono se cache une réalité inquiétante qui vaut aussi bien pour l’Italie de Berlusconi, l’Amérique d’Obama, la Belgique d’Yves Leterme ou la France de Sarkozy: il suffit d’une bonne dose de chômage, de tensions sociales, d’insécurité, supposée ou réelle, de racisme, d’intolérance, de niaiseries télévisuelles, d’arrogance et de violence, verbale ou physique, pour faire exploser la cohésion de la Nation ou de toute autre entité constituée sur des bases qu’elle croit encore inébranlables au moment même où les premières menaces existentielles s’abattent sur elles, tel un déluge dont tous s’acharnent à sous-estimer la gravité, au point de nous faire inconsciemment préférer la dictature la plus sanglante à la démocratie la plus authentique. « La Vague » ne déferle donc pas sur nous comme une vérité absolue, mais c’est un bon point de départ pour réfléchir plus avant sur la solidité de nos propres convictions morales à l’heure où le statut importe bien plus que la stature ; et puissent donc, au sortir d’un dimanche de Pâques où le concept de fécondité aurait dû être tout particulièrement à l’honneur, féconder en vos fertiles méninges les germes d’une résistance nouvelle, massive et revigorée aux manœuvres les plus perverses de nos oppresseurs!!!

>Bonne et heureuse année / décennie 2010 à l’Humanité (préambule à la version intégrale de mes voeux "urbi et orbi")!!!

>

Re-bonjour à vous, chères lectrices, lecteurs et autres fidèles de tous horizons qui finiraient presque par délaisser mes pages MySpace et Facebook, mon blog ou les fils d’informations qui en reprennent le contenu, à force de ne plus recevoir de mes nouvelles ailleurs que sur un « gazouilloir » (ou « profil Twitter ») désormais si envahissant, chronophage et difficile à concilier avec toute autre stratégies de communication ou de partage via Internet qu’il a déjà failli, maintes fois, me faire perdre l’envie de continuer à consigner par écrit des propos d’une longueur quelque-peu supérieure à ce seuil des 140 caractères qui fait désormais office de rubicon technologico-typographique entre le bien, digne d’être posté sur les réseaux sociaux, et le mal, trop long pour passer à la postérité, ne serait-ce qu’en raison d’un début de paraisse intellectuelle opportunément motivé par le désintérêt manifeste de la majorité de mes concitoyens pour tout ce qui s’apparente à un niveau de complexité, d’abstraction ou d’analyse critique dépassant délibérément celui des stéréotypes pseudo-philosophiques de notre triste époque, à vous, dont le mérite n’est donc que plus remarquable dans un monde où nul n’éprouve plus même le besoin de célébrer une longue et coûteuse cérémonie en l’honneur du mariage harmonieux entre concision et court-termisme, tant ce couple infernal paraît désormais inséparable!

Alors que nous venons à-peine de sortir d’une longue succession de réveillons, de réjouissances festives ou de vacances, de cet interstice temporel si propice aux bonnes résolutions et à la foi inébranlable en un avenir qui, pour ne pas encore avoir été écrit, a nécessairement des chances d’être un tantinet meilleur que le passé, et que vient de se terminer cette funeste décennie 2000, marquée à la fois par:

  1. de substantiels cataclysmes, mondiaux, régionaux ou locaux, dont les répercussions et le niveau d’imbrication demeurent encore difficilement quantifiables à l’heure où j’écris ces lignes, tels que l’accession de George W. Bush Jr à la présidence des États-Unis à l’issue du scrutin le plus contesté de l’Histoire américaine, et de ce fait, au poste, tant convoité, de commandant en chef du « Monde Libre » en vertu d’un accord tacite entre nous autres peuples nourris, à l’insu de notre plein gré, au lait du néolibéralisme économique et du conservatisme moral à connotation réactionnaire, selon lequel même l’impérialisme américain le plus arrogant vaudra toujours mieux qu’une dictature russo-chinoise ou les atermoiements d’une Europe oscillant tellement entre américanisme et repli identitaire qu’il ne lui faudra bientôt plus aucune intervention extérieure pour se décrédibiliser et s’autodétruire, les attentats du 11/09/2001, dont les auteurs ne pouvaient ignorer, à mon sens, qu’ils se graveraient suffisamment dans le marbre de notre inconscient collectif pour permettre aux « grands de ce Monde » de refermer tranquillement, sous forme d’un arsenal de lois ultra-répressives sans précédent, la parenthèse de liberté et d’espoir qui s’était ouverte avec la chute du Mur de Berlin le 09/11/1989, soit environ 11 ans et 9 mois plus tôt, les guerres d’Afghanistan et d’Irak, qui, loin de faire reculer la dictature et le chaos dans des pays d’ores et déjà en situation d’extrême précarité, n’ont fait que remplacer la tyrannie de l’État central par le règne de quelques gangs terroristes ou mafieux dont le pouvoir de nuisance réside précisément dans leur solide ancrage local, l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle française au soir du 21 avril 2002, avant tout au détriment de Lionel Jospin, notre meilleur homme d’État depuis François Mitterrand, condamné, du jour au lendemain, à une retraite politique anticipée bien indigne de son bilan, du simple fait de la spectaculaire progression du chômage à la suite du krach boursier de 2001, des divisions intestines de la Gauche, P.S. compris, et d’une campagne si puissamment empoisonnée par la surenchère sécuritaire entre les ex-RPR et UDF que l’Extrême-Droite, que Jacques Chirac et François Bayrou avaient réussi à pousser dans ses plus obscurs retranchements pour avoir rivalisé de démagogie et de fausses velléités réformistes sur un large éventail de sujets hautement explosifs dans leur course aux suffrages frontistes, avait presque de bonnes raisons de se présenter comme le porte-voix des vaillants pourfendeurs de l’ordre établi à force d’avoir bradé son héritage historique aux partis traditionnels tout en continuant à être diabolisée par des médias bien plus enclins à faire réélire Jacques Chirac au nom d’une pseudo-exigence de probité morale, d’hommage aux victimes du nazisme solidarité républicaine, au risque d’occulter sciemment son degré de responsabilité dans le désastre démocratique, qu’à procéder enfin à une critique méthodique et argumentée des thèses néofascistes dans la droite ligne de valeurs telles que les Droits de l’Homme ou la Philosophie des Lumières, dont la France revendique pourtant si souvent la paternité, , l’attaque en règle contre les acquis sociaux d’Après-Guerre, par-delà les frontières territoriales et le traditionnel clivage Droite/Gauche, comme en témoignent à merveille la réforme des retraites du gouvernement Raffarin en France et l’Agenda 2010 du chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder, présentés tous deux au printemps 2003, alors que l’Humanité tout entière était encore absorbée par les rebondissements de l’actualité irakienne, une sorte de viol répété des électeurs européens par consentement ultérieur consistant, par exemple, à travestir le « non » au projet de traité constitutionnel européen en un chantage aux subventions communautaires ou un « oui » à Nicolas Sarkozy, dont le programme de campagne ouvrait pourtant clairement la voie à la ratification d’un traité de Lisbonne qui ne se distingue du TCE que par de légères différences de forme, la droitisation du paysage sociopolitique, dont les trois B (Blair, Berlusconi, Bush) et le sadomasochisme tenant lieu de nouvelle forme de coopération franco-allemande, que symbolisent à merveille les initiales s et M de ces piètres gouvernants que sont Sarkozy et Merkel, resteront malheureusement les plus illustres avatars, l’échec cuisant, mais tellement prévisible au vu de ce qu’il est déjà advenu des « Objectifs du Millénaire » des Nations-Unies, d’un sommet de Copenhague bien trop pompeux pour augurer de résultats à la hauteur d’une question aussi cruciale et conflictuelle que le changement climatique, et constituer, de part son organisation, un quelconque exemple de démarche novatrice alliant efficacité des négociations et réduction significative de l’empreinte écologique des innombrables délégations, ou encore le retour de Roland Ries aux commandes de la Ville de Strasbourg, avant tout synonyme d’un consensus si mou qu’il a fini par muer en immobilisme à force de ne pas pouvoir se traduire en actions concrètes;
  2. Et des événements certes moins décisifs pour l’avenir de mes congénères, mais d’autant plus catastrophiques pour moi-même, dont une mission, a priori fort enviable, d’agent auxiliaire au service de traduction de la Commission européenne entre la fin 1999 et la mi-2001, qui, pour avoir effectivement commencé sous les meilleures auspices grâce au dévouement de mon premier chef d’unité à la veille de son départ à la retraite, s’est transformée en un calvaire inégalé du fait de la propension de mes collègues de travail à vouloir me faire payer au prix fort mon arrivée à ce poste via les mesures de discrimination positive des institutions communautaires ou le manque de productivité inhérent à l’inadaptation de mon équipement informatique, plus tributaire que jamais des imperfections criantes du lecteur d’écran Jaws pour Windows, aux spécificités d’outils reposant avant tout sur la communication visuelle, expérience qui a d’ailleurs bridé quasi définitivement mon aptitude à exercer un métier auquel je suis pourtant censé avoir été formé par l’un des plus prestigieux établissements de ce pays, étant donné qu’il existe, bien au-delà des administrations publiques françaises ou internationales, un abîme entre les généreux dispositifs d’accompagnement à la vie scolaire et un marché de l’emploi aux allures de jungle où les dérisoires aides à l’embauche de travailleurs handicapés / les sanctions en cas de non-respect des quotas ne sont que poudre aux yeux d’une population en quête de bonne conscience à moindres frais, ou de sévères désillusions sentimentales, financières ou technologiques d’ores et déjà largement évoquées dans une autobiographie officielle à paraître d’ici quelques jours sur mon site web, www.knackslash.com,

je tiens à adresser, en particulier à celles et ceux d’entre vous dont le passé a été miné, à des degrés divers, par la souffrance, la maladie, la solitude, le désespoir ou la capitulation devant l’inéluctable,, tous mes vœux de bonheur, de bonne santé, de prospérité, de réussite, de renouveau, d’espérance, de confiance en un avenir meilleur, d’épanouissement personnel, et professionnel, de chaleur humaine, de paix et de sérénité pour l’année et la décennie 2010, et vous souhaite de tout mon cœur d’avoir envie, plus que jamais, de braver l’interdit, l’adversité ou toute autre forme d’obstacle, selon les cas, pour réaliser, avant qu’il ne soit trop tard, des rêves auxquels même vous auriez presque failli ne plus croire, à trop avoir dû coller aux pénibles contingences journalières!

En outre, et conformément à une tradition à laquelle je n’ai réellement dérogé que l’an dernier, obsédé que j’étais alors par les liens syntaxiques et phonétiques douteux entre le chiffre « 9 », la nouveauté et l’envie de tout faire exploser sans savoir pour autant ce que je pourrai bien construire à la place, j’aimerais profiter de cet opuscule programmatique pour vous livrer un bref aperçu des principaux temps forts de 2009 au sens large (de l’été 2008 à nos jours, pour être plus précis), ainsi qu’un avant-goût de ce qui pourrait bien m’attendre ces prochains mois, à commencer par mes projets de déménagement et de mobilité géographique, tout en veillant, malgré ma réputation d’intellectuel dont les cheminements se perdent parfois dans des labyrinthes ô combien impénétrables, à vous fournir des données bien plus compréhensibles que les délibérations de cette fameuse commission Juppé-Rocard dont la montagne de travaux a finalement accouché d’un « grand emprunt national réservé aux seuls marchés financiers à l’heure où la majorité présidentielle, entourée, en apparence, des meilleurs conseillers en communication des hautes sphères parisiennes, aurait été si bien inspirée de capter la manne des épargnants en mal de placements susceptibles d’allier rendement et sécurité aux seules fins d’une propagande politicienne insistant lourdement sur le thème de l’adhésion des masses à ses projets les plus emblématiques (ce qui prouve bien que rien n’est encore joué pour 2012, pour peu que la « galaxie UMP » continue à se désintégrer à vue d’oeil et que l’opposition s’accorde enfin sur une personnalité incarnant un véritable projet de civilisation alternatif)…

Mais compte tenu de leur longueur exceptionnelle, qui tient en grande partie à leur portée décennale, ces vœux seront divisés, cette fois-ci, en trois parties, aussi distinctes que complémentaires:

  1. Le présent préambule, qui vient donc de me donner l’occasion de tirer un trait sur l’ensemble des années 2000 grâce à cette espèce d’exorcisme verbal;
  2. une rétrospective 2009, que j’ai choisi d’intituler « In Sarkoziae Annus Horribilis » parce que la crise a failli nous faire perdre notre latin au cours des 18 mois écoulés, malgré le retour en grâce des Catholiques intégristes, pourtant grands spécialistes émérites en la matière;
  3. Et un catalogue de projets ou autres bonnes résolutions pour ce début des années 2010, encore en pleine « fermentation littéraire et intellectuelle », tel un vin nouveau de grand cru qu’il ne serait pas judicieux de servir trop tôt, étant entendu, quoi que je prévoie de réaliser d’ici 2019, que la Collectivité continuera à me verser des allocations et que mon nouveau contrat d’assurance vie Nuances Plus de la Caisse d’Épargne me rapportera régulièrement des intérêts jusqu’à cette date-là, mais que tout le reste pourrait tenir à jamais du joli rêve éveillé…

Bonne lecture!

Maréchal Twitter, me voilà donc, plus fort et déterminé que jamais, tantôt pigeon voyageur sur ton réseau, tantôt pigeonné par l’hégémonie du « SMS style » !

Prologue à une trilogie techno-sentimentale en devenir dont vous pouvez également découvrir dès à présent la première et la deuxième partie, à une sorte de « tweet-thriller » entamé sur mon « compte historique » peu après la tragique disparition de Michael Jackson en juin 2009, événement dont j’avais pris connaissance en direct dans une émission de la radio montréalaise CIBL dont l’animateur m’avait alors démontré avec brio à quel point Twitter permettait de s’informer plus vite et mieux que via les médias traditionnels, à une époque où je pouvais encore cultiver la naïveté d’imaginer que l’e-célébrité me porterait chance à tous égards…

À vous qui acceptez de me suivre dans cette aventure, qui me lisez près de cinq ans après la première mouture de ce billet, je commencerai par dédicacer ce morceau de Ian Pooley sorti en 1998, l’une des plus belles années de ma vie en ce qu’elle fut pleine de rêves réalisés:-)

Un petit souci pour lire la vidéo d’ici à ce que j’implémente intégralement les balises HTML 5 / ARIA requises, ou juste une petite envie de récupérer la bande son via votre ripper préféré ? Alors, cliquez ici, et tout devrait s’arranger à souhait;-):-)

En clair: après avoir longuement résisté à l’appel du service de microblogging dénommé Twitter, particulièrement adapté aux échanges massifs et immédiats, par concaténation et improbables enchevêtrements de micromessages qualifiés de « tweets » (gazouillis), de liens et autres données susceptibles de tenir en 140 caractères, et après avoir, pourtant, souligné, dans mon dernier article, le risque de me retrouver pris au piège du « style SMS », langage des plus pernicieux dont les abus peuvent conduire, plus vite qu’il ne faut pour le remarquer ou l’écrire, à réduire la pensée à une impitoyable succession de signes typographiques, d’abréviations hasardeuses ou de liens hypertextuels arrachés de leur contexte, souvent au mépris évident de la grammaire, de la richesse lexicale ou de la profondeur d’analyse, dans la droite ligne du novlangue dont George Orwell fustigeait déjà l’inquiétante avancée dans son roman de politique-fiction « 1984 », j’ai finalement été rattrapé par les réalités d’un marché du réseautage caractérisé par un rejet croissant de Facebook et MySpace au profit de nouveaux entrants comme Twitter, justement…

Et, ô surprise: non seulement leur interface est bien plus ergonomique que celles de leurs divers concurrents, , mais de surcroît, et contrairement à mes préjugés d’il y a seulement quelques semaines quant à la compression d’un message au format SMS, il m’arrive désormais de prendre du plaisir à enchaîner quelques salves de tweets, en particulier lorsque je consacre un bon moment à traiter mes fils RSS, tant il est vrai que la présentation ultra-simpliste de leur page d’accueil, flanquée de la fameuse zone de saisie magique qui n’attend qu’à recevoir un nombre de caractères inférieur ou égal à 140, qui permet ainsi, sans autres formalités, d’insérer des liens et de renvoyer vers des contenus bien plus élaborés, m’invite plus que jamais à partager quasi instantanément tout ce qui fait mon quotidien, à commencer par mes lectures ou mes préoccupations du moment, même lorsque je n’ai pas forcément envie de me prendre le temps d’y consacrer un billet sur mon blog ou de le mentionner successivement sur les réseaux sociaux dont je fais partie. En témoignent, par exemple, mes contributions de samedi après-midi au sujet du caractère hypocrite de la lutte contre des paradis fiscaux européens à l’heure de la mondialisation, compte tenu de la facilité déconcertante avec laquelle on peut aujourd’hui créer une société offshore dans la « zone économique spéciale » de Hong-Kong, et mon choix de relayer un article plutôt insolite de Rue89 sur les vertus thérapeutiques et économiques de la marijuana jamaïcaine, que je n’aurais probablement jamais postées ailleurs sur le Net, bien que les pages web en question vaillent assurément le détour et qu’elles traduisent plutôt fidèlement mes intimes convictions. De quoi éviter, en outre, de sombrer dans la redite à force de devoir poster sur plusieurs réseaux ou de s’adonner trop fréquemment au plagiat pour n’aboutir, au final, qu’à reproduire en moins bien ce que d’autres ont déjà si brillamment conçu, formulé et répandu dans des médias plus influents que ma modeste présence internautique.

Autre avantage de taille : comme des millions d’autres usagers, y compris de grandes entreprises ou institutions de renommée internationale, le pratiquent déjà à leur profit depuis quelques mois, je pourrai à la fois devenir l’un de leurs « poursuivants », c’est-à-dire m’abonner à leur fil de tweets pour m’informer de leur actualité en temps réel, et m’autopromouvoir auprès de leur département web / de leurs visiteurs en essayant, par exemple, d’être parmi les premiers à répondre à l’un de leurs tweets, de préférence sur un sujet d’importance capitale ou à fort potentiel fédérateur, jusqu’à me faire suivre à mon tour par un maximum de personnes ou, du moins, à servir de plaque tournante à leurs propres ambitions en offrant à leurs tweets l’espace promotionnel dont ils auront tant besoin.

Pour vous en rendre compte par vous-même, n’hésitez pas à visiter dès à présent ma page Twitter et à être parmi les premiers à entrer dans le cercle, encore très sélecte, de mes illustres, mais non moins fidèles « followers ». Après quoi, il ne restera donc plus qu’à savoir si, à l’occasion du 25e anniversaire de l’échéance fatidique de 1984, Orwell arriverait à s’identifier à la citation twitteresque « Big Brother is following u », si Twitter, pour ornitologiquement connoté que soit son nom, comptera surtout des oiseaux de bon ou de mauvais augure, et qui, de moi ou des autres, adoptera en premier la parfaite posture de l’Icare de la Société de l’Information, volant assez haut dans la stratosphère de la communication interpersonnelle pour goûter à l’infinité virtuelle des horizons que peuvent nous ouvrir les plus nobles idéaux de l’Humanité sans se brûler pour autant les ailes à force de vouloir toucher de trop près le soleil du conformisme social…!