« Le calendrier de l’Avent » de Catherine Dutigny, un livre qui donne furieusement envie de faire souffler l’esprit de Noël tout au long de l’année:-)

Pour avoir déjà lu avec délectation, puis chroniqué ici même le dernier ouvrage en date de Catherine Dutigny, « Blog-Not », c’est bien volontiers que je m’apprête à présent à souffler avec vous, fidèles lecteurs ou nouveaux arrivants, les dix premières bougies de son fabuleux calendrier de l’Avent, toujours et encore disponible via la plateforme Amazon Kindle sous forme numérique ou imprimée, à votre convenance🙂

 

 

À vrai dire, je me doutais bien, d’entrée de jeu, que l’histoire n’allait pas s’en tenir à la simple promesse d’un conte de Noël légèrement surréaliste qu’il y a de quoi lire à raison d’un chapitre par jour comme on ouvrirait soigneusement une porte après l’autre à la manière d’un adulte discipliné, ou dévorer tout aussi bien d’un seul tenant comme le ferait un enfant impatient de partir à la conquête de sensations gustatives nouvelles au gré des friandises qui s’y cachent… Et en effet, on ne tarde pas à y découvrir qu’Abel, ce retraité au quotidien apparemment anodin, qui se trouve avoir acheté un peu par hasard un calendrier de l’Avent de l’an de grâce 1889, et être rongé de curiosité à la perspective d’en percer les secrets, transforme sa vie et celle de nombreux autres congénères, humains ou animaux, en une formidable aventure au fil des jours et des vœux qui les accompagnent.

Particulièrement scrupuleux dans l’exécution des 24 consignes quotidiennes que lui distillent les mystérieux auteurs de ce calendrier, animé d’une bonne volonté à toute épreuve, prêt à se réconcilier avec ses ennemis ou à se frotter aux affres d’Internet dès les dernières lueurs de 2008 pour aller au bout de son désir de vaincre effectivement ses démons les plus tenaces, Abel insufflera ainsi un vent d’amour, de tendresse, d’espérance, de tolérance et de concorde parmi des esprits parfois très refermés sur eux-mêmes jusque-là, et réalisera, presque avec le même degré de hasard que celui qui avait prévalu à l’acquisition du calendrier, l’un de ses vœux personnels les plus chers… Comme quoi, il arrive que bonté et persévérance soient encore récompensées en ce bas monde:-)

 

 

Les détails de l’intrigue, je vous invite évidemment à les découvrir au gré des pages de ce livre d’une émouvante beauté où Catherine Dutigny manie une fois encore, mieux que tant d’autres, une riche palette de mots, de sentiments et d’univers, tout à l’image de l’originalité et du vécu des divers protagonistes. Tantôt d’une ironie aigre-douce et raffinée, tantôt avec sérieux et gravité, tantôt dans un registre enjoué, elle parvient sans mal à nous faire osciller entre rire aux éclats et larmes de crocodile, expectative et satisfaction d’assister à des retournements aussi réjouissants qu’inattendus pour tous ces personnages qu’elle sait nous décrire avec tant d’empathie et d’attention qu’ils nous semblent si attendrissants, qu’il ne reste qu’à les aimer pour ce qu’ils sont, avec leurs forces et leurs faiblesses !

 

 

Certes, c’est une histoire de Noël à la base, avec tout juste ce qu’il faut de références et de magie pour sentir monter la fièvre de l’impatience à mesure qu’approche le fatidique Minuit Chrétien. Mais pour qui, comme moi, veut croire à l’universalité et à l’intemporalité du message de Noël, tout aux antipodes de la dimension commerciale qu’on a trop coutume de donner à cette fête, pour qui veut encore croire à la force du cœur par delà les barbelés qui se dressent par trop souvent entre les religions, les cultures ou les territoires,  c’est assurément un ouvrage qu’il n’y a aucun mal à lire à tout moment de l’année pour redonner lumière, chaleur et énergie à son âme, à le lire à haute voix ou l’offrir à tous ceux, petits ou grands, de 7 à 127 ans, qui s’autorisent encore à croire qu’il y aura toujours du bon en eux-mêmes, dans les autres et dans notre avenir commun… !

 

 

Excellente lecture à vous, et joyeux Noël, donc;-):-)

TWITTER 2.0 : SUR LES AUTOROUTES DE L’INFORMATION ET LES DÉCOMBRES DU COMPTE KNACKSLASH, LE CHANTIER À JAMAIS INACHEVÉ DE LA « VOIE DE SON MAÎTRE »…

Article actualisé le 29/03/2014 dans le cadre de la refonte de mes profils sociaux, publié à l’origine sous un titre bien plus euphorique, en écho à ma ferme conviction que cette migration-là serait la bonne, que j’aurai la force mentale de ne plus jamais reproduire les erreurs du passé… Or, comme vous le découvrirez plus en détail dans un prochain billet, la voie de son maître me conduit désormais vers la « Siliknoll Valley » des tweets, d’où le paragraphe en texte barré, dont les liens de référence sont désormais majoritairement obsolètes, et je réalise qu’au bitume de l’autoroute, je préférerai à jamais les rails de chemin de fer, d’où le nouveau nom du présent blog, en hommage au Trans-Europ-Express et au titre éponyme de Kraftwerk, ce groupe qui fut manifestement l’un des premiers à avoir su faire parler les machines une quarantaine d’années avant que mes amies ElisaH et TippiRod ne donnent le meilleur d’elles-mêmes pour léguer leur voix à la postérité.

Pour illustrer en musique ce deuxième volet de ma trilogie twittérienne, suite chronologique à son prologue et sa première partie, voici un autre Kraftwerk de circonstance, à envoyer « à fond la caisse » pour les 23 minutes à venir, sur les enceintes de votre autoradio, bien sûr;-):-)


Un petit souci pour lire la vidéo d’ici à ce que j’implémente intégralement les balises HTML 5 / ARIA requises, ou juste une petite envie de récupérer la bande son via votre ripper préféré ? Alors, cliquez ici, et tout devrait s’arranger à souhait;-):-)

Chères lectrices, chers lecteurs, que vous veniez de Twitter ou d’ailleurs,

En ce beau Dimanche de Pâques, où Chrétiens et Juifs s’accordent à fêter le triomphe de la vie sur la mort et l’espoirs d’un renouveau, aussi bien dans la Nature qu’en notre for intérieur, permettez-moi, en complément à mes meilleurs voeux de bonheur, de bonne santé, de prospérité et d’épanouissement, de vous annoncer que

LE 30 JUIN PROCHAIN, JE FERMERAI DÉFINITIVEMENT MON COMPTE TWITTER @KNACKSLASH, AU PROFIT DE MON NOUVEAU PROJET D’AMATEUR DE MOTS ET DE MUSIQUE, « LA VOIE DE SON MAÎTRE », matérialisé notamment par un nouveau profil Twitter, mon compte Facebook, mon blog Tumblr et ma page d’auteur sur le site du Jeu des Six Mots, afin de vous livrer, au fil de mes envies et de mes préoccupations du moment, des analyses ou des sélections de liens volontairement plus ciblées et abouties que ce qu’il m’a été donné de vous faire partager jusqu’à présent sur Twitter, sous le coup de l’instantanéité et de l’absence de recul inhérentes à ce média-là.

De quoi me redonner enfin, par ailleurs, non seulement le temps et les moyens intellectuels de réfléchir à la marche du monde sur le présent blog, en déshérence depuis bien trop longtemps pour mériter d’avoir encore des lecteurs abonnés à ses mises à jour, sans être constamment bousculé par les lois de l’immédiateté et de la superficialité, mais aussi, et je dirais surtout, le temps de reprendre toute ma place dans le vrai monde pour ne pas m’y retrouver totalement marginalisé et isolé à force d’avoir pris le virtuel comme la seule réalité qui puisse répondre à mes aspirations profondes !!!

 

Non : ceci n’est ni un poisson d’avril désespérément tardif, ni un avant-projet de cadeau pour le 38e anniversaire de mon ami d’enfance Kira Neris, prévu ce jour-là, mais simplement le fruit d’une lassitude grandissante à l’idée de passer des soirées entières à m’adonner à la vaine illusion de pouvoir infléchir le destin de l’Humanité en quelques clics, à la perspective de construire, avec certains de mes abonnés, des liens que la distance rend encore infiniment plus complexes et aléatoires que dans la vraie vie ; sans même que celle-ci ne profite vraiment de mon colossal investissement ! Concrètement, après une prometteuse phase d’expansion et d’épanouissement humain, grosso modo au premier semestre 2011, marquée par des rencontres inoubliables avec des personnes telles que ma très chère et fidèle amie Céline, Ceinwynn, notre Heidi des alpages aux talents si multiples, Denise Girard, acrobate des mots et des images, qui résiste aux aléas de la vie comme le fer à un simple feu de cheminée ou Madeleine Bleue, l’accélération des événements et l’aggravation substantielle des conflits et autres injustices dans le monde m’ont amené à m’engager bien plus radicalement que prévu sur la voie de ce que d’aucuns qualifieraient de web-journalisme ou web-militantisme, jusqu’à être tellement submergé, happé par le souffle de l’info en continu qu’avant même d’avoir eu le sentiment de contribuer un minimum à améliorer le sort de qui que ce soit par l’entremise de la toile mondiale et/ou de mes commentaires sur toutes sortes de faits d’actualité, moi, qui étais venu chercher dans l’univers des gazouilleurs de quoi partager et construire un monde d’amour, de confiance et d’espoir, dans le prolongement des rêves véhiculés par les Printemps Arabes et le mouvement des Indigné(e)s, je me suis trouvé, plus d’une fois, embarqué dans des dynamiques de haine, de confrontation, de colère et d’incompréhension ; sans compter les innombrables cauchemars ou nuits blanches que m’ont procuré à la fois les vidéos ou autres témoignages de la violence en Syrie et l’absence de toute perspective raisonnable d’un règlement pacifique à court terme par là-bas, a fortiori dans le contexte d’une région aux allures de poudrière où Israël et l’Iran auraient, à eux seuls, assez d’armes pour précipiter l’Humanité dans une 3e Guerre Mondiale, et où le dilemme entre la non-intervention de la Communauté Internationale au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la constitution de groupes armés se donnant pour mission de faire chuter le régime du président Bachar Al Assad avec l’aide croissante de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite risque de devenir, très bientôt, synonyme d’une « afghanisation » profitant avant tout à des régimes pas franchement réputés pour leur attachement à la démocratie et au respect des Droits Humains !

 

Souvent, c’est aussi par amitié pour des personnes dont je me sentais particulièrement proche que je me suis impliqué dans des combats ou des régions du monde finalement bien éloignés de mes préoccupations quotidiennes ; rien de plus logique dans un esprit de partage, d’échange de connaissances ou de points de vue et de solidarité entre êtres humains susceptibles de s’enrichir de leurs différences ou de leurs souffrances respectives !!! Or, entre les personnes tellement enfermées dans leurs schémas mentaux que rien de ce qui leur est extérieur ne semble plus les affecter, les égocentriques, si avides de scoops ou d’infos à fort potentiel de diffusion qu’ils sont disposés à retweeter, si ce n’est piller ou plagier n’importe qui / quoi pour cultiver leur notoriété aux dépens des autres, les opportunistes chroniques qui ne me retweetent que lorsque j’ai la chance de croiser leur chemin au bon moment, c’est-à-dire lorsque je poste, quelques minutes après les avoir retweetés ou mentionnés, des contenus particulièrement susceptibles de leur plaire, mais qui auraient pu, tout aussi bien, m’ignorer pendant toute une soirée ou relayer un point de vue contraire au mien sans jamais se donner la peine de faire part de leur propre avis (sans doute parce qu’ils ne daignent même pas avoir d’opinion personnelle, un tantinet réfléchie), etc…, j’ai aussi eu, bien souvent, le malheur de devoir affronter les travers du genre humain dans mes relations plus personnelles avec certains de mes abonnés, avec, en prime, le fait d’avoir passé des heures à me servir de plus en plus péniblement du zoom d’écran de Mac OS X ou me faire lire du texte au moyen de VoiceOver, par une voix de machine au timbre encore bien trop robotique pour paraître humain à la longue, d’avoir dévoré jusqu’à 80 articles de bout en bout en une soirée pour m’assurer de leur qualité avant de les relayer là où d’autres ne se basaient que sur les gros titres pour remplir leur quota de tweets en quelques clins d’oeil… ! Dommage pour celles et ceux qui ont fait ou continuent à faire preuve de respect et de professionnalisme dans leur ouvrage, car, au vu du peu d’échos que trouvent parfois leurs écrits ou leurs liens par rapport à ceux de personnes qui se situent délibérément dans une optique promotionnelle=quasi-commerciale, leurs travaux sont parfois si mal récompensés que moi-même, je peine à les relever dans la masse / qu’ils ont déjà claqué la porte de Twitter longtemps avant moi, à l’instar de la regrettée Aube Walter, par exemple… !
De plus en plus polluée par une logique à peine moins capitaliste et oppressante que la télévision ou les médias traditionnels, à qui elle a d’ailleurs tendance à servir d’auxiliaire publicitaire plus ou moins bienveillant en assurant une large diffusion à leurs contenus (cf. les live-tweets des débats politiques), la twittosphère informationnelle devient une jungle où règnent les lois du plus fort, de la compétition, du buzz, de la critique systématique et du moins-disant intellectuel (pour ne pas dire la quasi absence de recul et de réflexion chez certains) ; et avant d’enterrer pour de bon toute envie de penser, de créer et d’écrire par moi-même, avant de perdre ma foi dans les mérites des réseaux sociaux, en général, avant de sacrifier complètement ma véritable identité et ma propre liberté d’expression à une nébuleuse de préoccupations ou d’intérêts qui finiraient par les desservir, si je n’y prenais pas garde, il est grand-temps que je me livre, ici et ailleurs, à une réaction de fond, proportionnelle en tous points à l’immensité des défis et aux évidents signes du destin !!!

 

 

Alors que les présidentielles françaises s’approchent à si grands pas que l’heure devrait être venue, pour chacun(e) d’entre nous, de s’interroger sur ce qu’ils/elle fera dès que l’incertitude et le vacarme de la campagne auront laissé place à la certitude d’un résultat, quel qu’il soit, j’envisage, pour l’essentiel, deux options :

  1. Soit la France, poussée au bord de l’implosion socioéconomique par 5 ans de national-sarkozisme et des décennies de mondialisation néolibérale rampante, se trouve effectivement à l’aube d’une nouvelle page de son Histoire, comme le suggère Jean-Luc Mélenchon (et François Hollande, dans une moindre mesure), auquel cas ma place n’est certainement pas exclusivement devant un ordinateur, mais beaucoup plus intensément sur le terrain, au contact des acteurs de la révolution populaire à venir ;
  2. Soit ce pays décide de reconduire Nicolas Sarkozy dans ses fonctions=d’accélérer son déclin et son délitement, ou de ne pas donner aux forces de progrès une majorité suffisante pour imprégner le quinquennat à venir de réformes qui soient à la mesure de nos défis, de faire primer le masochisme et les intérêts individuels sur notre destinée collective, auquel cas il me faudra bien assurer mes arrières, comme tout le monde, avant que nous ne prenions irrémédiablement le même chemin que la Grèce, si ce n’est envisager de m’exiler dans des contrées plus clémentes pour y refaire ma vie, de sorte que mes écrits ou mes actions risquent alors de s’adresser à un public quelque-peu différent de ce qu’il est aujourd’hui… !

Bref : d’une sorte de machine cérébrale relayant inlassablement les malheurs du monde par simple acquit de conscience / sentiment de culpabilité envers les autres, produisant des idées à l’échelle industrielle dans le vain espoir de rester dans la course de vitesse de mise à jour des tweets, il faut absolument que je sache redevenir un créateur de conscience, d’idées et de beauté, heureux et fier de son oeuvre, infiniment plus désireux et capable qu’aujourd’hui de faire partager cette dernière aux âmes de bonne volonté, infiniment plus apte, aussi, à en vivre, ne serait-ce que moralement !!!

Peut-être me remettrai-je, un jour, à refaire de la politique à plein-temps sur Twitter, mais à ce compte-là, probablement sous un tout autre pseudo, sans aucun lien avec ma véritable identité ou ma production actuelle, histoire de ne devoir ni m’enfermer dans les contingences éditoriales passées, ni faire montre de la moindre obligation de réserve envers les autorités de ce pays, dont certaines ont déjà été tentées d’utiliser ma dépendance financière à leur égard pour me mettre hors d’état de leur nuire ! Plus jamais, je ne commettrai l’erreur de m’abonner à près de 800 personnes (au point de ne plus arriver à suivre aucune d’entre elles dans ce véritable esprit d’échange et d’enrichissement mutuel qui m’est pourtant si cher…)

À moins de faire mien le principe selon lequel, au grand dam de toutes les grandes âmes, réelles ou autoproclamées, le seul et unique objectif de la politique est d’arriver à exercer autant de pouvoir que possible sur les autres sans que ceux-ci ne réalisent combien je m’y prends à leurs dépens / , de pénétrer dans cette caste des heureux élus dont l’Histoire ne manquera pas de retenir les noms, juste pour le principe de me venger à tout prix de n’avoir que trop vécu dans la soumission et l’anonymat, auquel cas il me faudrait néanmoins cesser, pour de bon, d’avoir le moindre scrupule à m’approprier, voire perfectionner certaines techniques d’autopromotion et de manipulation mentale grossière à l’égard des masses populaires : afficher une assurance et une arrogance à toute épreuve pour m’attribuer toutes les qualités possibles et imaginables, me dire victime de quelques dizaines de complots et de procès en diffamation pour susciter la compassion et l’admiration des masses, appliquer à ma timeline le summum de la démagogie manichéenne afin de déifier mes amis ou admirateurs / de diaboliser aussi bien mes adversaires que les indifférents, présumés mécréants ou autrement médiocres, accuser d’emblée mes détracteurs de tout ce qui pourrait mettre en péril la légitime supériorité et l’invincibilité morale de mon discours, quitte à m’aventurer résolument dans le registre du surnaturel, du spirituel, voire du divin, pour transformer mes propos en pure parole d’évangile et faire dire à Dieu ni plus, ni moins que ce qui m’arrange, mais que les réalités bassement terrestres ont la fâcheuse habitude d’infirmer… Au lieu de n’obtenir, au mieux, qu’une dizaine de retweets par soir, de la part de mes 640 abonnés, peut-être me suffirait-il alors de m’abonner à 600 twittos sans même m’intéresser de trop près à leurs écrits pour être suivi de très près par 5000 personnes, dont certaines rivaliseraient de zèle et de fanatisme pour témoigner publiquement de leur assujettissement volontaire à la suprématie présumée de ma prose providentielle, de donner des leçons à tours de bras avant même que les autres n’envisagent d’avoir à en recevoir, d’être encore plus médiocre et ordurier que ceux dont je dénonce la médiocrité ou les propos outranciers… Mais, puisque le succès d’une telle démarche ne pourrait reposer que sur une stratégie du fait accompli, intrinsèquement incompatible avec tout effet d’annonce, sur un suprême détachement d’avec mes convictions, mon amour des autres et ma façon de vivre au quotidien, dans ce qu’il est convenu d’appeler « la vraie vie », vous n’aurez désormais plus aucun mal à imaginer que ce n’est pas moi qui vous en dirai plus en mon propre nom, pour autant que me vienne, un jour, l’idée de passer effectivement des présentes paroles de science-fiction aux actes d’un jeu de rôle, beaucoup plus limité dans le temps que ne l’a été mon compte @knackslash, jeu dont la seule finalité serait, en vérité, de sensibiliser nombre d’entre ceux qui ne liront probablement jamais ces lignes à leur propension à succomber aux sirènes de la facilité intellectuelle, du suivisme, du mépris ou de l’intolérance, d’autant que la mise en pratique de ce plan machiavélique m’obligerait, dans un évident souci d’intégrité morale, à me sentir suffisamment en paix avec les autres et moi-même dans le vrai monde pour ne surtout pas finir par prendre un malin plaisir à me servir des univers virtuels pour sombrer à mon tour dans la fascination du pouvoir et de l’emprise sur autrui dans le réel… !

En espérant sincèrement que vous serez nombreuses / nombreux, comblé(e)s de bonheur et de curiosité à l’idée d’emprunter avec moi la nouvelle voie de mes méninges, je vous remercie chaleureusement de votre fidèle et amicale présence à mes côtés, vous embrasse bien fort et vous dis « à très, très bientôt », que ce soit par ici, ailleurs sur la toile ou dans la vraie vie !!!

Twitter 1.0 : mon irremplaçable amitié avec Céline, les Printemps Arabes et ma brève envi de me remettre à écrire…

Première partie de ma trilogie twittérienne en devenir, actualisée en dernier lieu le 29/03/2014, dont vous pouvez également lire dès à présent le prologue et le deuxième volet

Il y a des jours où Twitter m’a semblé si dépeuplé, tant elle me manque, ma si chère Céline, depuis ce 23 juin 2013 où elle y a posté son dernier message… Mais aussi longtemps qu’elle ne perdra pas sa raison d’exister et de lutter dans le vrai monde, moi non plus, je n’aurai aucune raison de vous abandonner !!!

Cliquez ici si la vidéo ne se lance pas ou si vous préférez la visualiser en grand format à la source !

Il était une époque, pas si reculée qu’elle n’en a l’air, où ma rage d’écrire et de partager avec l’Humanité les moindres fruits de mon hyperactivité cérébrale se manifestait avant tout par la rédaction d’articles de blog où de textes prédestinés à atterrir au musée des œuvres électroniques négligées, faute d’être tombés entre les mains, les yeux ou les coeurs de lecteurs assez curieux, patients, attentifs et bien intentionnés à mon égard, mais dont je continue néanmoins à assumer discrètement la paternité et le contenu pour y avoir consacré tellement de temps, de fougue, de passion et d’engagement personnel. Puis, il y a un an, environ, est arrivée cette phase où la célèbre plateforme de microblogging Twitter a pris tant d’importance dans mon existence virtuelle que j’en ai presque oublié la possibilité de communiquer autrement que via des messages de 140 caractères, prolongés, le cas échéant, par des publications sur TwitLonger ou Amplify.com, subjugué que j’ai soudain été par l’incroyable perspective d’entraîner d’illustres inconnus dans les dédales de ma pensées sous une forme plus accessible au commun des mortels et d’aborder, quasiment en temps réel, au rythme de mes réflexions et des rebondissements de l’actualité, une palette de sujets assez vaste pour couvrir avec une régularité de métronome à peu près tous mes centres d’intérêts, sans réprimer pour autant mes envies de créativité et d’originalité en décidant, par exemple, au paroxysme de mon épanouissement, de live-tweeter les déboires de l’équipe de France et le déroulement des principales rencontres de la Coupe du Monde de football sous forme d’alexandrins, avec un léger parti-pris pour la sélection allemande en raison de mes racines familiales germaniques…

Puis, un certain mercredi 1er décembre dernier, alors que ma vie, qui avait déjà relevé de la descente aux enfers depuis le non-renouvellement de mon contrat de traducteur à la Commission européenne en mai 2001, semblait condamnée à se résumer aux ténèbres éternelles parce qu’un charlatan d’ophtalmologiste, pour qui la carte de son parti comptait infiniment plus que la dignité de ses patients, avait décidé de sacrifier progressivement l’acuité visuelle du seul œil qu’il me reste pour me faire payer au prix fort les quelques activités associatives que j’avais menées avec ses adversaires politiques dans les années 1990 et mon refus de me faire jeter sans autres formalités dans la catégorie des aveugles complets, encouragé en cela par son statut de conseiller général en lien direct avec tout ce que le Département compte de structures administratives et d’associations de personnes handicapées à la solde des pouvoirs publics, capables de me pourrir l’existence au quotidien en vertu d’une « vision » totalitaire de la déficience visuelle, selon laquelle la cécité intégrale constituerait le seul remède valable à la pathologie de la malvoyance profonde, et les tracas à répétition autour de mes allocations une réponse adéquate à mon désir de discerner encore un tout petit peu plus qu’ombre et lumière…, alors que mon unique salut, / la perte de tout espoir sérieux de guérison dépendait, à ce moment-là, d’un rendez-vous chez le Pr Sahel, spécialiste de réputation mondiale, accessoirement conseiller scientifique attitré de la sacrosainte Fédération des Aveugles de France, en mesure de calmer les ardeurs du Conseil Général et de l’association locale des aveugles en cas de besoin…, rendez-vous pris, de surcroît, pour un certain lundi 13 décembre, jour de la sainte patronne de la lumière, ma route a soudain croisé, au détour de son abonnement à mon flux Twitter, celle d’une dénommée Céline, dont la simple présence a suffi à aiguiser ma curiosité en raison d’une étrange cabriole de VoiceOver, l’utilitaire de lecture d’écran par synthèse vocale intégré à Mac OS X…

Imaginez, en effet, qu’une voix de synthèse, pour humaine que soit, vous restitue le contenu d’un site web, ligne par ligne ou, au mieux, un paragraphe après l’autre, et qu’elle s’exclame soudain « Céliiiiiiiiine !!! », dans toute la mesure permise par les prouesses d’une machine, à la lecture d’un pseudo Twitter composé du prénom « Celine » (sans accent aigu) et d’une série d’idéogrammes chinois parce qu’elle prend ces caractères « non-standards », étranger à l’alphabet latin, pour des espèces de mélanges entre points d’interrogation et d’exclamation, un peu comme si je vous disais, d’un air à moitié angoissé, à moitié agacé: « Mais qu’est-ce que tu fabriques, Celiiine ???!!! Ça fait trois heures que je t’attends ! » ! Comment ne pas être particulièrement attentif à chacun de ses messages dans ces conditions-là, indépendamment de leur teneur, et ne pas prendre toute une soirée à les décoder à un moment où je ne voyais même plus assez clair pour activer mes droits d’accès au match en retard de Ligue 1 OM-Rennes via mon décodeur TV ?

Tiré de ma léthargie extrême, de cette sorte d’état second où je végétais d’un jour à l’autre dans l’attente du verdict médical, quelque-peu amusé et agréablement distrait par ce curieux bug technologique, aussi belge que le fabricant de ma synthèse vocale, motivé à remobiliser mes dernières forces à la découverte de ses écrits, j’ai donc été particulièrement intrigué et captivé par l’éclectisme de son fil Twitter, sa capacité à lancer d’interminables discussions sur la base de quelques phrases postées inopinément, sans cohérence évidente entre elles, et son art de manier si élégamment les armes du rire, des jeux de mots, des slogans détournés, des observations et des anecdotes diverses dans un souci évident de « provocation positive », c’est-à-dire pour susciter des réactions sans jamais créer un climat d’incompréhension, d’intolérance, de haine ou de mépris…, avant de me résoudre à dévorer goulument son blog en bon amateur de gastronomie littéraire fine et d’y laisser, illico, le premier d’une longue liste de commentaires passionnés, empreinte numérique initiale dont je suis encore on ne peut plus fier à l’heure qu’il est, un exploit pour qui sait combien je suis souvent tombé de très haut dans mes rapports avec les autres, notamment les femmes (mais là, pour une fois, même mes attentes les plus folles ont bien fini par être dépassées, car jamais je n’aurais pensé être à nouveau apte à faire d’une femme, objet de méfiance sui generis, une vraie amie dont je ne supporterais plus de me passer à l’heure qu’il est).
Le propre des relations humaines étant d’obéir déraisonnablement à des raisons que la Raison ignorera à jamais, autrement dit, d’être irrationnelles et fondamentalement inexplicables, il se trouve que ce sont, tout d’abord, mes lectures et cette façon si engageante de Céline de me mettre en confiance qui m’ont incité à la considérer comme une véritable amie, tellement pus proche de moi que beaucoup d’autres personnes dans la « vraie vie », et à lui faire part, bien trop vite et brutalement, de tout ce que j’avais sur le cœur depuis des années, au risque de trop lui en demander d’emblée et de lui donner une occasion en or de reprendre son chemin en quelques clics grâce à l’anonymat et au caractère intrinsèquement furtif des rencontres sur la Toile. Mais son exceptionnelle grandeur d’âme a précisément consisté à ne pas me fuir dès la première occasion d’être mal à l’aise avec moi, à faire tout son possible pour ne pas répondre par la violence gratuite à un flot de paroles que mon état de surtension nerveuse chronique avait souvent rendu assez violent et agressif, à ne jamais profiter, et encore moins abuser de ma position de faiblesse pour exercer sur moi un pouvoir autre que celui de la fascination et de l’exemplarité morale, à ne ménager aucun effort pour dépasser ses propres appréhensions, à me faire transformer la force de ma colère et de mon désespoir en autant d’énergie positive et créatrice, à me faire croire à une issue heureuse, génératrice de perspectives nouvelles, à me rester plus fidèle que jamais, allant jusqu’à être la première personne à écrire sur ma timeline publique, en guise de vœux de Nouvel An: « j’aime beaucoup te lire; suis heureuse et fière de te compter parmi mes amis! », à m’écouter, me conseiller et m’offrir le simple réconfort de sa présence quotidienne, parfois via l’échange d’une bonne dizaine de messages privés par jour, à accomplir l’incroyable prouesse de me détendre et me faire rire pour m’amener à dédramatiser, de temps à autres, le poids de ces heures si lourdes que je sentais passer chaque seconde, et à être au fait de certaines choses dont peu de gens ont pu ou voulu prendre conscience auparavant. Alors, s’il va de soi que cela n’allait avoir aucune incidence sur ma situation médicale objective, assortie d’une angoisse existentielle de plus de quatre mois parce que personne n’osait plus rien prévoir (diagnostic d’une cataracte à Paris, renvoi chez un collègue du Pr Sahel à Strasbourg afin de réaliser des examens complémentaires préalables à toute opération au plus près de mon domicile, histoire d’éviter les allers/retours incessants en TGV Est, indices d’un léger décollement de rétine de nature à compromettre sérieusement la faisabilité de l’intervention, deux mois d’attente pour obtenir un créneau d’IRM dans notre charmante capitale européenne, pour lever l’incertitude quant à l’état de ma rétine et décider, au final, de tenter l’opération envers et contre tout, le mercredi 20 avril…), il n’empêche que j’avais probablement besoin de contacts si chargés en émotions fortes et sincères pour continuer à éprouver le courage et l’envie de mener le perpétuel combat de la vie, mais que Céline, à elle seule, ne serait jamais arrivée à m’aider à créer un environnement virtuel serein, paisible, positif et attrayant si nos échanges avaient continué à fonctionner en vase clos, et n’avaient eu de public que les apparences !

C’est pourquoi je n’ai alors pas tardé à chercher activement, dans son entourage, mais pas seulement, d’autres personnes avec qui je puisse créer, par la fabuleuse entremise de l’écriture, le seul endroit sur Terre où l’on me juge encore davantage sur mes idées et mes qualités humaines objectives que sur les dommages collatéraux d’un handicap de plus en plus lourd à porter, indépendant de ma volonté; avec un succès si flagrant que ce qui me semblait tenir, au départ, d’une sorte de « shoot de fin de soirée » (comme d’autres réclament leur dose journalière de stupéfiants) s’est vite transformé en une expérience unique que j’espère bien pouvoir poursuivre encore longtemps, notamment sur l’espace supplémentaire offert par le présent blog.

Galvanisé par la dynamique révolutionnaire de toutes celles et tous ceux qui, des régions françaises affectées par les permis d’extraction de gaz de schiste à la Place Tahrir du Caire, ont eu le courage de se soulever contre ce qu’on leur présentait pourtant comme l’essence même du destin de la Société, réconcilié au moins partiellement avec le genre humain pour avoir perçu, chez certain(e)s de mes semblables, des relents d’aspiration à un monde meilleur, plus humain, solidaire et supportable, ou simplement moins hostile aux plus vulnérables d’entre nous, pressé d’en découdre avec la tyrannie d’un corps qui avait fini par prendre l’ascendant sur les vestiges de normalité socio-biologique que mon esprit s’acharnait à conserver par un sain instinct de survie, impatient de mettre toutes les chances de mon côté pour étendre à l’univers réel l’atmosphère positive et libératrice que j’avais réussi à créer autour de ma présence sur Twitter, je m’étais habitué à l’idée que malgré les faibles chances de succès que l’on me prédisait à la suite de mon opération du fait de sa complexité, le pire serait de laisser les choses en l’état pour le seul bonheur de ceux qui réclamaient déjà ma tête de mon vivant. C’est donc avec un soupçon de résignation dans la perspective d’un échec, mais réchauffé par la flamme de l’espoir et la sensation de ne pas être entièrement abandonné à mon sort, pour avoir reçu tant de marques de soutien, d’affection et de tendresse de la part de personnes dont certaines habitent à l’autre bout du Globe, que je suis parti me faire opérer en ce mémorable 20 avril, pour quitter l’hôpital dès le lendemain, sous de premiers signes plutôt encourageants, bien qu’il m’ait fallu près d’une semaine pour réaliser combien la situation s’était réellement améliorée… Autant dire que pour moi, le 21 avril revêt enfin une signification infiniment plus heureuse que ce souvenir, continuellement réchauffé par l’actualité, de ce triste dimanche où Jacques Chirac s’était un peu trop bien servi de Jean-Marie Le Pen pour écarter Lionel Jospin du second tour de la présidentielle et se faire élire avec un vrai score de république bananière, que je n’ai jamais pris autant de plaisir à célébrer Pâques, cette magnifique fête du renouveau et de l’espérance retrouvée !!!

Certes, mon gain d’acuité visuelle reste assez limité par rapport à ce que je percevais il y a une petite quinzaine d’années, de quoi enterrer, à court et moyen terme, le rêve de mener une vie proche de celle d’un bien-portant, de passer le permis de conduire pour être totalement indépendant dans mes déplacements au lieu de m’en remettre à quelques âmes charitables motorisées, aux taxis ou aux transports en commun sur des trajets hors de portée de mes pieds, et de reprendre une activité professionnelle normale sans devoir cumuler un triple handicap (ne pas être assez productif pour satisfaire aux cadences infernales du marché de la traduction, me le faire reprocher sans arrêt par une clientèle exigeante et pointilleuse par nature dont le but n’est en rien de donner dans le social ou l’humanitaire lorsqu’elle me confie une mission, gagner quelques centaines d’euros de moins par mois qu’en percevant des allocations qui ne devraient même pas être soumises à des plafonds de revenus si l’État prenait à la lettre ses beaux discours sur l’intégration sociale ou l’égalité des chances). Mais il n’empêche qu’en cette seconde moitié de printemps 2011, à un moment où les cicatrices de l’opération sont suffisamment bien guéries pour me mettre enfin en mesure de goûter immodérément aux fruits de la réussite médicale, je parviens à nouveau à lire et trier mon courrier à l’aide d’un dispositif capable d’agrandir jusqu’à 30 fois les caractères d’imprimerie, à utiliser occasionnellement le zoom de Mac OS X en vue de pousser enfin les portes de tous ces sites bourrés d’animations Flash et autres réjouissances multimédias qui me restaient au moins partiellement inaccessibles jusqu’à présent, à contempler la variété des couleurs et des formes d’arbres ou de plantes que la Nature nous offre en ce moment, à m’orienter au moyen de quelques repères visuels au lieu de m’en remettre quasi systématiquement à la canne blanche, outil stigmatisant s’il en est ! Et quoi qu’en disent tous ceux qui ont des idées bien arrêtées sur la question, à commencer par ces despotes de la cécité que les pouvoirs publics ont volontairement placé à la tête d' »associations représentatives » censées faire la pluie et le beau temps en leur nom en échange de subsides pour le moins généreux, quoi qu’en disent ceux qui n’ont eu de cesse d’attendre qu’un « faux aveugle » comme moi perde enfin toute raison de faire bon usage de sa vue et s’excuse éventuellement de ne pas encore s’être crevé l’oeil de sa propre initiative pour précipiter l’évolution naturelle des choses, quitte à éteindre définitivement en moi la lumière du respect de ma propre vie à force d’avoir voulu m’imposer, outre la cécité physique, celle de leur propre esprit, chacun de nos sens est si inestimable que de retrouver mon aisance cognitive d’il y a cinq ans, environ, me rend enfin ma fierté d’exister, me redonnant ainsi la possibilité d’appliquer à la « vraie vie » la démarche droite, ferme et assurée que tant de personnes avaient déjà su admirer en moi via les mondes virtuels de Twitter ou Facebook !

En conclusion: s’il y a de fortes chances que je ne ressorte pas indemne de tout ce que j’ai subi depuis de trop longues années, que je ne pardonne pas de sitôt à la Société de m’avoir refusé des droits humains aussi essentiels que celui de bénéficier des progrès de la médecine, que je mette encore beaucoup plus longtemps à pardonner au « monde des aveugles » (ou du moins à ses représentants si bien en place) d’avoir nié ma légitime aspiration à tirer pleinement parti de la multiplicité de mes sens, comptez néanmoins sur moi pour appliquer à la lettre cette phrase de Céline à laquelle j’ai repensé dès le réveil de l’opération, alors qu’on avait oublié de me prévenir que l’oeil serait recouvert d’une coque opaque afin de le protéger de la lumière = que je me retrouverais totalement plongé dans le noir, qui m’avait alors valu de m’exclamer « Céline, aide-moi !!! » quelques secondes plus tard, faute d’avoir su formuler plus rationnellement ma peur que tous les efforts aient été vains…, cette phrase qui devrait sonner comme une évidence si seulement nous ne vivions pas dans un monde où l’Humanité a décidé de faire triompher l’obscurantisme pour accélérer son autodestruction :

Nous sommes tous des aveugles sans notre âme qui est notre lumière

!

Car si à toute chose malheur est bon, j’espère, au moins, que mes souffrances auront fait grandir mon âme, et que de recouvrer un peu de vue me rendra toujours plus vigilant, plus attentif à ce qui se passe autour de moi, plus intolérant envers l’intolérance, méprisant envers le mépris et intraitable avec toutes les idéologies qui se réduisent à propager la haine !!!

Tel sera aussi l’objectif de ce blog à l’avenir; alors, après avoir suivi mon chemin de croix, rendez-vous très bientôt pour y parcourir une longue route pavée d’eau de prose !!!

>En bref & en vrac n° 1: mon blog à l’ère de la "succinct’attitude"

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Soyez les bienvenus dans cette nouvelle rubrique « en bref & en vrac », plus particulièrement destinée à ceux qui seraient tentés de me reprocher de ne publier que des articles beaucoup trop longs et indigestes (oui, car je sais bien qu’il y en a beaucoup parmi vous, et je ne voudrais plus avoir l’air d’y être systématiquement indifférent, même s’il me faut admettre que cet exercice-là ne me convient pas toujours, tant la vie est complexe et rythmée par des subtilités que les mots, plus que tout autre support, me permettent d’appréhender aux mieux…)!

Son principe sera de vous livrer périodiquement, sous une forme aussi variée, compréhensible et succincte que possible, toutes sortes d’informations, d’idées, d’opinions et de liens amoncelés au fil du temps ou de mes périples dans les mondes virtuels ou réels, et qui, sans mériter forcément un billet à eux seuls ni amener qui que ce soit vers des jugements définitifs et péremptoires sur des questions de fond comme l’avenir du capitalisme post-subprimes, n’en présentent pas moins un certain intérêt pour les lecteurs attentifs, curieux et intelligents que vous êtes. Ce faisant, il s’agira donc aussi bien, un peu à l’image d’un compromis de nouvelle génération entre un bloc-notes public à vocation universelle et le « mur » de Face book, d’alimenter une sorte de banque de données multithématique que de construire une boîte à idées dans laquelle je puisse éventuellement piocher à l’avenir en cas de besoin.

Et pour commencer en beauté, voici, sans plus tarder, ma première contribution du genre.

Figurez-vous que mes parents ont eu l’incroyable surprise de recevoir à leur domicile strasbourgeois, le vendredi 26 septembre au matin, une bonne vieille carte postale « papier » envoyée de Montréal à peine trois jours auparavant. Un exploit quand on sait qu’il faut parfois attendre bien plus longtemps pour recevoir une simple lettre de Briançon ou de n’importe quel autre coin de France, et qu’en théorie, une carte postale est assimilée à un courrier non prioritaire (de catégorie B), ce qui devrait en ralentir quelque-peu le traitement et l’expédition. Voilà qui en dit long sur le fonctionnement de nos vénérables entreprises de services publics, ostensiblement en voie de décomposition avancée dans certaines régions. A moins qu’il s’agisse d’une pratique de plus en plus courante au regard du business plan de cette future multinationale que la poste française aspire à devenir d’ici 2011 au détour d’un appel aux marchés, prélude à sa privatisation complète, que l’Etat, soucieux de vaincre les réticences de la population face à la disparition des bureaux de poste dans les zones économiquement les moins rentables, encourage et organise toutes sortes de dysfonctionnements ou de défauts de service, dont l’augmentation sensible des délais moyens d’acheminement du courrier, jusqu’à convaincre une majorité de citoyens qu’une entreprise privée ne pourrait faire que mieux, plus vite, moins cher et avec beaucoup moins de personnel, et que l’on apprenne soudain, dans l’un des prochains numéros du « Canard Enchaîné », que pour des questions de logistique et de rationalisation des flux de marchandises selon les principes régissant d’ores et déjà les transferts de données sur Internet (s’il devait s’avérer impossible de transporter directement un colis ou un mail de A à B, pourquoi ne pas l’acheminer via C, D et E, pour peu qu’il soit en mouvement autant que possible et que tous les acteurs de la chaîne de distribution puissent ainsi travailler à flux tendu pour accroître sans-cesse leur productivité), même les cartes postales envoyées de Marseille à Strasbourg transitent en fait par Bruxelles ou Chicago, selon la densité du trafic dans les divers couloirs aériens…! Ah, mondialisation, quand tu nous tiens!

De mondialisation, il est également plus ou moins question dans la petite anecdote que voici. Car, à mon retour de Nancy dans l’après-midi de ce même vendredi 26 septembre, il m’a été donné d’assister, dans le TER de 16h10, à une discussion on ne peut plus vive, intéressante et relativement argumentée entre des personnes qui semblaient travailler dans la même entreprise ou le même secteur et se connaître suffisamment pour ne pas hésiter à parler longuement de politique. A la manière de ces discussions de comptoir où l’on refait le monde sans jamais parvenir à y mettre la dernière main, de ces débat sans issue mais à base de moult réflexions dont chacun ferait si bien de s’inspirer si le Monde, justement, n’était pas si instable, complexe et difficile à refaire, ils évoquèrent successivement les nombreux obstacles qui se dressent aujourd’hui devant quiconque recherche un emploi durable, valorisant et bien rémunéré, les pistes de réflexion quant aux pays les plus prometteurs en la matière (Luxembourg, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Irlande, U.S.A., Canada…, mais pas l’Allemagne, qui reste pourtant, à mon avis, l’une des nations européennes les plus aptes à surmonter la récession actuelle grâce à sa balance commerciale exemplaire et dont la logique de codécision entre employeurs et salariés a grandement contribué à entretenir un haut niveau de dialogue social, même en temps de crise), les causes réelles ou supposées de l’augmentation du chômage et des baisses de pouvoir d’achat dans les pays occidentaux, dont le célèbre argument du patronat selon lequel le coût, le manque de qualification et la démotivation de la main-d’œuvre justifieraient à eux seuls toutes ces vagues de délocalisations que nous subissons de plein fouet depuis une vingtaine d’années, notre responsabilité individuelle et collective, en tant que consommateurs et électeurs, face à la progression constante des produits et services en provenance de pays à bas coûts, à commencer par la Chine et l’Inde, l’utilité et l’ampleur de toute résistance massive à la déferlante du capitalisme planétaire, notamment pour ceux dont les conditions de vie se sont tellement détériorées au fil du temps qu’ils n’arriveraient tout simplement plus à survivre s’ils décidaient d’acheter français ou européen par solidarité pour leurs collègues, eux aussi confrontés aux mêmes questions existentielles, le rôle des décideurs politiques et économiques dans une société en mal de repères, etc…, avant de se livrer à l’exercice le plus périlleux qui soit: critiquer le fond et la forme de la présidence Sarkozy tout en essayant de formuler des contre-propositions. Exercice compliqué, il est vrai, par le fait que l’un d’eux, le plus virulent et acharné de surcroît,, ait voté Sarkozy aux deux tours de l’élection présidentielle de 2007 alors que les autres, clairement à gauche et apparemment anti-sarkozistes de longue date, lui reprochaient précisément d’être si radical dans ses prises de positions actuelles pour mieux cacher l’opportunisme dont il avait fait preuve l’année dernière, croyant peut-être naïvement que le « petit Nicolas » aurait vraiment de quoi devenir le premier président ouvrier depuis François Mitterrand, mais qui s’acheva, après quelques minutes, par la remarque fort judicieuse de l’un des participants, probablement d’origine africaine à en juger de son accent, et dont on peut donc légitimement supposer qu’il n’ait pas été obnubilé à ce point par nos stratégies politiciennes franco-françaises à court terme:

C’est bien joli tout ça. Vous critiquez toujours Sarkozy pour ce qu’il fait, pour ce qu’il ne fait pas ou pour sa manière de mélanger vie publique et vie privée, et vous dites tous que le pays tout entier est contre lui, que vous tous, sauf un, vous n’avez pas voté pour lui. Mais l’année dernière, il a quand-même été élu à 54%. Alors, ils sont où les électeurs de Sarkozy. Vous aussi, en France, vous faites voter les fantômes, ou vous avez tous peur d’assumer vos convictions?

À quelque-chose près le genre de questions que je m’étaient déjà posées, moi aussi, tant il m’arrive de fréquenter, parmi mes amis ou les membres de ma famille, des personnes qui se prévalent volontiers d’avoir apporté leurs suffrages à Ségolène Royal, François Bayrou ou l’un des candidats d’Extrême-Gauche, mais qui, en réalité, s’accommodent relativement bien du blizzard capitalo-conservateur que les dirigeants actuels font souffler sur ce pays depuis plus d’un an déjà, acceptent bien volontiers les explications faussement rassurantes de nos dirigeants quant à leur capacité à nous sortir de la crise actuelle et feignent de voir dans les divers plans de relance, par lesquels les Etats essaient péniblement de reprendre la main sur le destin économique de leurs administrés, le salutaire retour en grâce d’un interventionnisme d’inspiration socialo-keynésienne dont même Mme Royal aurait eu toutes les peines du monde à assumer la paternité, pour peu qu’eux-mêmes ne perdent pas leur emploi, que leur petit cercle d’amis ou leur doux cocon familial ne soit pas directement exposé à cette misère ou cette précarité que l’on ne saurait voir dans cette société où seul le fort, le riche et le bien-portant ont droit de cité, que leur supermarché préféré continue à les abreuver de promotions alléchantes et de belles paroles sur le pouvoir d’achat, que les journaux télévisés ou les nouvelles pratiques religieuses, telles que les rassemblements géants de pèlerins, hyper-médiatisés grâce à la présence du Pape ou de tout autre leader spirituel de renommée internationale, les aident à accepter leur état de soumission aux desiderata des gouvernants et à relativiser leurs difficultés, voire même à se sentir fiers de vivre dans un pays comme la France, tellement plus prospère que ses voisins d’outre-Méditerranée, et que l’actualité leur fournisse assez de boucs-émissaires sur qui décharger leur colère ou leur frustration en cas de besoin, ou d’autres, dont certains prétendent aujourd’hui avoir voté Sarkozy au seul motif d’éviter que Ségolène Royal ne dilapide les deniers publics pour des mesures aussi inefficaces et discutables que le raccompagnement des policiers de sexe féminin jusqu’à leur domicile, sans pour autant assumer ce machisme invétéré, empreint d’une stupidité coupable au vu des enjeux globaux d’une élection présidentielle, qui les pousseraient à pardonner toutes les erreurs aux hommes alors que les femmes se devraient d’être plus qu’irréprochables, mais qui, à force d’avoir placé leur fierté et leurs préjugés au-dessus de toute considération politique sérieuse, sont souvent les premiers à critiquer le gouvernement ou à se soustraire à tout débat de fond par des lieux communs aussi insignifiants que la formule « de toute façon, les hommes politiques sont tous pourris ». Un peu facile, il est vrai, surtout quand leurs faits et gestes passés ont empêché l’une des moins mauvaises responsables politiques d’arriver à l’Elysée sous le seul prétexte que sa féminité soit un facteur déstabilisant, mais diablement efficace, comme on le sait tous!

Et de service public, il est également question, par la force des choses, dans la réforme de l’audiovisuel public français, encadrée en théorie par la seule Loi relative à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision, toujours en gestation au Parlement grâce à la guérilla de l’opposition, mais dont les premiers effets se font d’ores et déjà sentir en dehors de tout cadre juridique nouveau. C’est ainsi que Christine Albanel, notre Ministre de la Culture, non contente d’être freinée dans son élan par un Gouvernement qui préféra ne pas avoir recours à l’article 49-3 de la Constitution afin de ne pas donner à outrance l’impression de réagir à « l’obstruction » de la Gauche par un passage en force qui aurait mis fin à tout débat démocratique grâce au redoutable artifice du vote bloqué en obligeant, de facto, tous les parlementaires de la Majorité à adopter le texte en l’état pour manifester leur confiance à l’exécutif, envisagea tout d’abord de recourir à un décret visant à bannir la publicité des écrans des chaînes de France Télévision après 20h d’ici à ce que la future loi intègre cette disposition, avant de reculer une fois de plus en faisant mine d’abandonner également cette option, mais pour sauter d’autant mieux dans le bain des pratiques antidémocratiques dans la mesure où elle vient d’ordonner au PDG de France Télévision en personne de faire adopter la décision par le Conseil d’Administration de sa société, ce qui suppose que celui-ci lui soit suffisamment acquis pour que le vote ne réserve aucune surprise de taille et préfigure vraisemblablement le manque d’indépendance auquel seront confrontés les futurs administrateurs, nommés selon les nouvelles procédures, dont l’adoption ne fait pas davantage de doutes, compte tenu des rapports de force dans les deux chambres parlementaires.

Qui plus est, comme cette loi en voie d’adoption concerne également les services de radiodiffusion de droit public, regroupées en société nationales de programmes fonctionnant sur le même modèle de « gouvernance » que France Télévision (Radio France restera indépendante, mais son PDG sera également nommé par le Président de la République après avis conforme d’un CSA qui, pour quelques années encore, lui restera entièrement acquis puisque ses membres ne sont actuellement nommés que par des personnalités de droite, alors qu’RFI fusionnera avec France 24 et TV5 Monde au sein de la nouvelle société de l’Audiovisuel Extérieur de la France, dont le seul sigle d’AEF réveillera peut-être déjà, à lui seul, les pires démons de notre passé colonial en Afrique, et que les diverses radios locales d’RFO seront absorbées par France télévision), le paysage radiophonique a, lui aussi, été façonné par deux ondes de choc annonciatrices de bouleversements profonds qui conduiront prochainement à la disparition pure et simple de la bande FM au profit d’un mode de diffusion numérique privilégiant ostensiblement les réseaux nationaux et laissant à quelques opérateurs locaux triés sur le volet le soin d’amuser la galerie par des programmes de niches à connotation folklorique. Difficile, en effet, aux habitants de Nantes, Bordeaux et Strasbourg régulièrement branchés sur FIP, réseau thématique de Radio France dont le concept original consiste à allier une programmation musicale profondément éclectique et les interventions d’animatrices souvent charmantes, à la voix suave et mélodieuse, qui distillent au fil de la programmation, dans une logique de service public de critique socioculturelle, toutes sortes d’annonces de spectacles, manifestations et autres événements d’intérêt local ou national, d’ignorer que leurs décrochages locaux sont désormais réduits à six heures, dont deux le matin et quatre en fin d’après-midi, contre un programme ininterrompu de 7h à 19h30 auparavant, et que nous aussi, les « happy few » qui ne connaissions pas encore la déclinaison « 100% nationale » de FIP, pilotée depuis Paris 24h/24, avons droit, à présent, à une pléthore d’annonces totalement déconnectées de notre quotidien, mais dont la part du lion, en revanche, concerne bel et bien la région parisienne. Alors, d’ici à ce que FIP devienne un vrai réseau garant de l’aménagement du territoire, capable de promouvoir aussi des événements dans des villes où elle n’est présente que par satellite, câble ou Internet, à quand une disposition de la nouvelle loi sur l’audiovisuel stipulant que les billets de TGB Est achetés exclusivement dans le but d’aller voir la dernière exposition en date à la Cité des Science de La Villette à Paris sur les bons conseils de FIP, donnent droit à une remise sur la redevance…? Et si déjà Radio France décide de centraliser au maximum les activités de ses stations pour en faire des réseaux, quid de France Vivace et des radios thématiques de France Culture, dont la diffusion mériterait largement de se démocratiser afin que n’importe qui en France puisse avoir accès à des formes d’arts jusqu’à présent réservées aux élites bien informées, ou du Mouv, qui, pour sa part, aurait tout intérêt à (re)devenir autre-chose qu’un robinet à tubes et à obscénités de bas étage pour pouvoir reconquérir des jeunes dont on peut aisément comprendre qu’ils finissent tous sur NRJ puisque le service public ne leur apporte rien de plus, si ce n’est un peu moins de publicité que sur les radios commerciales? Bref: pourquoi ne pas faire des réformes puisque les technologies numériques de radiodiffusion (Internet, satellite, câble et future Radio Numérique Terrestre – RNT) permettent de créer une multitude de réseaux équitablement répartis sur le territoire national, voire d’étendre le rayonnement de la France par delà ses frontières pour des coûts marginaux extrêmement faibles, mais autant se prendre le temps de les faire mûrir au lieu de casser des structures existantes juste pour le principe de bâtir du neuf!

Un vœu pieux de plus en cette période de bonnes résolutions, comme ces rituels appels à éradiquer la faim ou la pauvreté, quand on sait, un peu par hasard grâce à zdnet.fr, que le CSA, mandaté par le Gouvernement afin de mettre en place d’ici un an, dans les 18 principales agglomérations du pays, un bouquet RNT dont tout le monde ignore encore le format de diffusion et les modalités de cohabitation avec la bande FM classique, vient de publier la liste des radios retenues à l’issue d’un appel à candidatures lancé en mars dernier. Outre la pléthore de projets de prestataires nationaux comme RTL, BFM, NRJ et les porte-drapeaux de la Réaction néofasciste de chez Radio Courtoisie, qui pourront enfin « répandre leur bonne parole » de manière à peu près uniforme et standardisée sur l’ensemble du territoire, sans trop de zones d’ombres dans les régions densément peuplées du moins, figurent également parmi les candidats à une fréquence pour l’agglomération strasbourgeoise, Radio en Construction et Radio Arc-en-ciel, chacune pour une pleine fréquence, (comme si le chantier de l’ancienne Radio Campus, visitable tous les jours de 14h à 2h, qui s’éternise tout de même déjà depuis 1995, méritait encore une prolongation numérique jusqu’à la fin des temps), Radio Eurodistrict, qui retente sa chance après avoir été recalée en vue d’une fréquence FM, et une association locale affiliée à RCF, comme si Arc-en-ciel et les vestiges du concordat de 1804 (cours de religion obligatoires, ecclésiastiques rémunérés par le Ministère de l’Intérieur au même titre que des fonctionnaires de l’État…) ne fournissaient pas déjà à l’Alsace une dose de christianisme largement supérieure à ce qui serait souhaitable dans une société laïc

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Toujours à propos de l’Alsace, région connue pour sa volonté de consensus politique, mais si peu habituée à la culture conflictuelle et aux joutes verbales des cénacles parisiens qu’elle parvient très rarement à placer ses meilleurs hommes à des postes-clés dans les divers gouvernements français (après tout, il faut remonter à 1958 pour retrouver les traces d’un Premier Ministre alsacien, en l’occurrence Pierre Pflimlin, qui ne resta en fonctions que quelques jours, le temps de s’effacer au profit d’un illustre général lorrain), j’ai pris grand plaisir à apprendre, à la lecture d’un article de Wikipedia sur le futur président américain Barack Obama, que celui-ci compterait, parmi bien d’autres racines familiales, des ancêtres germano-alsaciens établis à Bischwiller, qui répondaient aux doux noms de Christian Gutknecht et Maria Magdalena Grünholtz. Alors, chers compatriotes régionaux en mal de pouvoir: si, d’aventure, vous deviez éprouver autant de difficultés que moi à vous faire une place au soleil à Paris ou Bruxelles, pourquoi ne pas explorer la piste transatlantique et tenter votre chance à Washington, comme Barack Obama, notre providentiel « oncle en Amérique » à tous? A moins que vous soyez plus portés sur la dialectologie, et que vous compreniez, à présent, un peu mieux pourquoi les jeunes Afro-Américains tout droit sortis de la downtown society ont toujours tendance à dire « yo », et non « yes » pour répondre par l’affirmative…

Plus sérieusement à présent, maintenant que la crise des subprimes s’est transformée en un cataclysme systémique majeur encore bien plus inquiétant que ce que j’avais osé prévoir dans mes vœux de Nouvel An, l’heure ne fut pas tant, en ce dernier trimestre 2008, aux questions macroéconomiques fondamentales teintées de nobles ambitions de réformes structurelles, à la mise en œuvre effective d’une gouvernance mondiale plus réactive et équilibrée, aux débats sur l’opportunité de procéder à une privatisation rampante de la Poste ou aux interrogations légitimes sur l’avenir et l’indépendance de l’audiovisuel public, Radio France compris, qu’aux solutions d’urgence et aux interventions, tantôt opportunistes, tantôt indispensables, de notre bien-aimé Nicolas Sarkozy, qui agissait cette fois, de surcroît, en sa double qualité de Chef de l’Etat français et de Président en exercice de l’Union européenne. Pour de plus amples détails à ce sujet, je vous invite cordialement à vous reporter à mon message précédent, histoire de ne pas compromettre à jamais le format de la présente rubrique.

Cela dit, comme ce message-là portait exclusivement sur des problèmes macroéconomiques, j’ajouterai simplement ici que le Conseil européen des 11 et 12 décembre derniers, dont je m’étonne qu’il ne se soit pas tenu dans une ville française comme le veut pourtant la tradition, mais à Bruxelles, ville qui concurrence accessoirement Strasbourg en vue du siège définitif du Parlement européen, s’est non seulement penché sur le plan de 200 milliards d’euros élaboré sous l’égide de la Commission européenne, mais également sur le « Paquet Climat et Energie », avec, pour seul résultat palpable, d’être parvenu à un engagement général, pour le compte de l’Union dans son ensemble, à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leur niveau de 1990, à porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation totale et à réaliser des économies d’énergie à hauteur de 20% d’ici 2020, ce qui revient au fond à réitérer des engagements dont l’Union s’était déjà targuée l’année dernière et à faire du sur-place au vu des objectifs de Kyoto, qui, à un peu plus de quatre ans de l’échéance théorique de 2012, sont eux aussi encore bien trop éloignés pour que même les optimistes puissent considérer la stratégie des 27 comme un pas de plus dans la bonne direction. Sans compter les disparités entre Etats-Membres quant à leurs principales sources de pollution et leurs positions sur le rôle du nucléaire dans l’assainissement de leur bilan énergétique, avec, d’un côté, la France et le Royaume-Uni qui spéculent sur une relance massive qui aille de pair avec la construction d’une multitude de nouveaux réacteurs, présumés plus fiables que nos centrales actuelles, et de l’autre, des pays comme l’Allemagne ou la Pologne, qui comptent bien exploiter jusqu’au bout leurs dernières réserves de charbon, y compris dans la production d’électricité, fut-ce au prix de fortes émissions de gaz carbonique.

Mais pour terminer sur une note un peu plus légère et positive, je ne vous cacherai pas que malgré le mauvais temps, la froidure des journées automnales, annonciatrice d’un hiver précoce, d’ores et déjà bien plus rigoureux que les années précédentes,, mes deux semaines de vacances en pension complète avec formule « tout inclus » à l’hôtel El Mouradi Club Sélima de Port El Kantaoui (Tunisie), sportives et reposantes, certes, mais maintes fois entrecoupées d’entorses à mon régime alimentaire, tant il y avait de raisons, plus ou moins bonnes, de se laisser envoûter une dernière fois par les charmes de la Boukha, de la Thibarine et des confiseries orientales sucrées avant d’entamer cette longue ligne droite de l’abstinence qui me conduira jusqu’à la corne d’abondance des repas de réveillon, ou encore la recrudescence de mes activités informatiques en réaction à la tempête économico-boursière et aux récentes évolutions technologiques, activités intrinsèquement sédentaires et incompatibles avec des exercices de musculation de grande ampleur, je suis arrivé à poursuivre mes efforts d’amaigrissement à un rythme à peine moins soutenu que cet été, de quoi franchir durablement à la baisse le cap des 81, puis, plus récemment, celui des 80 kilos. Cela porte donc déjà à près de 12 kilos la quantité de graisse perdue depuis le début du mois de juin dernier, et ne me met plus qu’à une bonne quinzaine de kilos de mon poids idéal, dont les spécialistes s’accordent à affirmer qu’il devrait se situer entre 60 et 65 kg, selon la méthode de calcul retenue… De quoi envisager sereinement la perspective d’égaler le poids de ma mère, en l’occurrence 78 kg, d’ici les orgies festives des jours à venir, et de la dépasser à court terme grâce à ma plus grande persévérance!

>Pékin 2008: entre réflexions collectives et réaction individuelle

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ou comment les Jeux Olympiques de Pékin, le nouvel ordre géopolitique « post-subprimes » et l’envie d’en découdre consciencieusement avec la logique du loser m’ont conduits, in fine, à perdre 8 kilos et à parcourir 90 km sur mon vélo d’appartement…

À l’heure où la Terre entière ne semble plus avoir d’yeux que pour la Chine et ses Jeux Olympiques d’Été, à la fois grandioses, terrifiants et ô combien caractéristiques d’une nouvelle donne géopolitique globale au vu de laquelle l’Empire du Milieu n’aura jamais aussi bien porté son nom, tant les sujets d’Hu Jintao sont parvenus, grâce à leurs produits, leurs usines, leur main-d’œuvre inépuisable, leur capacité d’adaptation et leurs talents de copistes / espions industriels à grande échelle, et non sans une certaine négligence complice de nos élites politiques, économiques et financières occidentales, obnubilées par la croissance exponentielle de leurs bénéfices, les résultats immédiats de leurs actions et l’impérieuse nécessité d’administrer, sous forme de « mesures d’accompagnement social du chômage », des remèdes de plus en plus passagers à une automatisation des tâches menée, entre autres, sous couvert d’une soit-disante lutte contre la pénibilité ou le caractère abrutissant du travail, à se placer résolument au centre d’un monde désormais multipolaire où la longue marche triomphale du capitalisme postindustriel, à jamais censée aller de pair avec l’écrasante hégémonie des États-Unis d’Amérique, mère-patrie de l’idéologie néolibérale et garant autoproclamé du salut de l’Univers sur la foi d’un mandat prétendument divin, s’est transformée en une âpre compétition pour quelques parts de marchés supplémentaires (à l’instar de ses courses animées par des athlètes devenus de véritables machines à pulvériser de quelques centièmes de secondes des records du monde d’ores et déjà hallucinants), et où la Chine, à défaut de disposer à domicile des matières premières ou des sources d’énergie susceptibles d’alimenter ses besoins présents et futurs, s’est au moins donnée les moyens d’avancer au rang des superpuissances du XXIe siècle en contrebalançant cette dépendance néfaste par le développement massif d’un tissu industriel hautement productif, fortement exportateur, générateur de millions d’emplois et tourné vers l’avenir, au lieu de se contenter, comme la France tend bien trop souvent à le faire, de s’extasier sur la richesse de son agriculture et sur quelques fleurons industriels issus de sa grandeur d’autrefois, quitte même à ignorer délibérément les agissements de la Russie ou du Soudan pour peu que ceux-ci continuent à lui fournir généreusement tout le gaz et le pétrole qu’il lui faut…; bref, à l’heure où le nouvel axe sino-russe devient le nouveau centre névralgique de la Planète pendant que les « seigneurs » américains et leurs vassaux européens peinent à défendre leurs partenaires géorgiens, ukrainiens ou afghans, rejetant l’Europe dans une torpeur ancestrale et l’Amérique dans les cordes du protectionnisme outrancier, et faute de pouvoir réellement agir, dans l’immédiat, sur le destin du Monde et les décisions des autres, j’ai pris, en mon âme et conscience, le parti de m’en tenir à la promesse, exprimée lors de mes vœux de Nouvel An, d’accomplir des performances exceptionnelles pour toute la durée des Jeux au lieu de me contenter d’assister passivement à celles de personnes dont seuls nos chaînes de télévision, comblés de joie à l’idée de meubler le vide sidéral de la grille d’été par une douzaine d’heures de direct quotidien, voire une couverture ininterrompue pour Canal + Sport et Eurosport, contribuent à une célébrité plus ou moins éphémère, grandement conditionnée par une stratégie opportuniste de gestion de carrière consistant délibérément à se priver de produits dopants au bon moment ou à passer le plus longtemps possible à travers les mailles du filet à force d’être encore plus malins que les organismes censés contrôler leurs agissements dans l’intérêt de la pureté originelle du sport…

Mon objectif ultime étant de ne plus gaspiller mon temps à échouer dans les domaines où je n’arriverai probablement jamais à satisfaire les attentes de mon entourage, mais de réaliser en revanche, ne serait-ce que par esprit de contradiction salutaire et pour me réapproprier le goût du défit, ce dont personne ne m’estime vraiment capable, à savoir perdre une bonne vingtaine de kilos pour atteindre mon poids idéal de 65 kg, fluidifier les contours de mon corps par une pratique intense de toutes sortes d’activités physiques et me mettre ainsi dans une posture bien plus favorable pour mener les combats de demain au lieu de m’attendre d’emblée à encaisser une défaite de plus, de quoi redonner, en partie du moins, une signification contemporaine à l’idéal de Pierre de Coubertin, fondateur et principal idéologue des olympiades modernes, selon lequel l’utilité du sport n’est pas forcément de remporter des victoires contre les autres, mais de contribuer avant tout à se dépasser soi-même, j’ai entamé, dès mon retour de mes vacances dans l’Allgäu (elles aussi des plus sportives au demeurant), un « programme olympique personnel » (POP) composé, pour l’essentiel, de 3 à 5 heures hebdomadaires de vélo elliptique, de vélo d’appartement, de 30 à 60 minutes quotidiennes d’entraînement aux poids et haltères, de pompes, abdos et autres réjouissances classiques de la musculation, de natation et de nombreuses randonnées pédestres à dénivelé variable, et complété notamment par un savant régime à base de plusieurs litres d’eau par jour, de fruits et légumes, de céréales, de viande et féculents en quantités modérées et de diverses barres énergétiques de type Ovo Sport. Ce faisant, et si l’on y ajoute les efforts entrepris depuis l’Euro 2008 de football, j’ai déjà réussi à réduire mon surpoids de plus de 8 kilos en 10 semaines, et je viens d’accomplir un véritable tour de force sur mon vélo d’appartement en y parcourant 90 km en un peu plus de 3h, soit 5 km de plus que mon précédent record personnel, aidé en cela par l’action combinée d’un puissant ventilateur aux capacités rafraîchissantes indéniables, de mon nouveau cardiofréquencemètre, aussi suisse que l’Ovomaltine, et de mon fidèle compagnon électroacoustique, plus connu sous sa dénomination commerciale d’iPod Vidéo 30 GO, qui m’encourage à développer une symbiose parfaite entre le rythme de mes pulsations cardiaques et celui de mes morceaux de musique préférés.

En conclusion: si déjà notre cher Président de la République n’a rien trouvé de mieux que de prétendre ne pas se faire dicter son agenda par les dirigeants chinois / être libre de rencontrer le Dalaïlama quand bon lui semble et vouloir boycotter la cérémonie d’ouverture des JO par solidarité implicite avec les victimes du régime post-maoïste, avant de se raviser, à peine quelques semaines plus tard, au nom des impératifs liés à la présidence du Conseil européen et de l’impossibilité d’ignorer un peuple représentant, à lui seul, un bon cinquième de l’Humanité, au risque de décrédibiliser la cause tibétaine tout en passant vraisemblablement, auprès des décideurs pékinois, pour une girouette à qui il devient difficile de faire confiance pour acquérir des A 380 ou des réacteurs EPR de qualité, si déjà les médias français commencent à nous raconter de temps à autres, , comme si de rien n’était, que les Jeux Olympiques ne se déroulent pas vraiment à Pékin, mais à Beijing, ce qui constitue bien plus qu’un mauvais anglicisme dans la mesure où le nom de Beijing traduit, en réalité, la volonté du régime de matérialiser la suprématie du cantonnais sur le mandarin, un choix politique que personne ne nous obligerait pourtant à reproduire en français, et si déjà le Racing Club de Strasbourg, qui s’est illustré, comme tout le monde le sait, par une fin de saison catastrophique, synonyme de descente en Ligue 2, n’a pas vraiment brillé par son esprit d’équipe et sa volonté de mettre en pratique l’idéal olympique du dépassement de soi, tel que je l’évoquais plus haut, tant l’individualité de certains joueurs se traduisait avant tout par de l’égoïsme, et non par le goût de l’effort et du progrès collectif, mes exploits personnels, en revanche, m’auront au moins permis de défier ce que j’estimais être mes limites, de me doper à la force de mes convictions et via la production d’endorphines sans user pour autant de substances illicites en provenance du monde des sportifs professionnels, et de jeter ainsi les bases d’un chantier pharaonique visant à transformer le corps, qui m’apparaît encore bien trop souvent comme une contrainte, en un outil de performance et de réussite personnelle!!!!