Paroles traduites par mes soins : « 99 Luftballons » de Nena, la chanson qui allait faire détester à jamais la guerre au gamin de 9 ans que j’étais alors

Dernière modification substantielle : le mardi 15 octobre 2019.

 

Qui d’entre vous, y compris parmi les plus jeunes, n’a pas déjà entendu distraitement / écouté avec délectation plusieurs dizaines de fois dans sa vie ce tube planétaire, voire interstellaire, si célèbre que même les Américains, à qui l’on avait pourtant destiné un « 99 Red Balloons » bien à eux afin de ne pas heurter de front leur accoutumance à l’hégémonie de l’anglais dans la culture pop, n’en persistaient pas moins à en jouer la version originale allemande pour ne pas se sentir déconnectés du reste de l’Humanité ?! Quel DJ ne l’a pas déjà sorti de ses cartons de vinyles ou de je ne sais quelle platine numérique à la mode pour entraîner l’assistance vers la piste de danse et lui extirper des cris de joie ou des hurlements extatiques encore amplifiés par de colossales quantités d’alcool ou de boissons énergisantes, sans qu’il ne soit nécessaire, pour cela, d’avoir la moindre notion préalable d’allemand, et, a fortiori, la moindre notion de la portée des paroles sur lesquelles on était en train de se trémousser le plus innocemment du monde;-) ?!

D’autres, peut-être, s’en souviennent avec nostalgie parce qu’ils l’associent immanquablement à leur enfance ou leur première rencontre amoureuse…:-)

Quoi qu’il en soit, en ces temps où nous ne sommes jamais qu’à quelques menues encablures du prochain événement sportif susceptible, selon les cas, d’unir les peuples dans une joyeuse célébration du dépassement de soi ou de leur fournir un redoutable ersatz de guerre, d’une part, et en cette année du trentième anniversaire de la chute du Mur de la Honte, de l’autre, j’aimerais néanmoins vous narrer, par le truchement de ma traduction de paroles, cette histoire de ballons de baudruche, au contexte historique et géopolitique autrement plus sérieux qu’un match de football ou qu’un jeu de stratégie sur console, qui m’avait fait comprendre dès mon plus jeune âge à quoi pourrait mener la bêtise humaine si nous n’y prenions garde.

Car en 1983, en pleine crise des euromissiles, l’Europe en général, l’Allemagne en particulier, servait de macabre « terrain de jeu » aux deux superpuissances mondiales qu’étaient alors les États-Unis et l’URSS dans le cadre de ce qu’on appelait la Guerre Froide, au point d’en être divisée en deux blocs séparés plus ou moins hermétiquement par le « Rideau de Fer », un ensemble de barbelés et autres équipements gardés par des armées entières et des mitrailleuses automatiques programmées à dessein pour exécuter sans sommation tout ce qui bougeait dans le périmètre de leur radars, y compris les oiseaux qui avaient le malheur de ne pas saisir toute la relativité de l’expression « libre comme l’air » en pareil endroit…

La partie la plus emblématique de ce rideau était incontestablement le Mur de Berlin, érigée en « rempart antifasciste et anti-impérialiste » par le génie maléfique de la propagande du Parti socialiste unifié de RDA, qui coupait en deux parts inégales la capitale historique de l’Allemagne, tout en encerclant méticuleusement Berlin Ouest dans l’espoir, finalement vain, de l’isoler à la longue du reste du monde occidental.

Au déploiement de missiles SS20 par les Soviétiques dans leurs États satellites du Pacte de Varsovie, surtout en Tchécoslovaquie et en RDA, l’Amérique de Ronald Reagan avait répondu dans l’immédiat par la dissémination de ses missiles Pershing II sur le territoire de ses alliés de l’OTAN à la suite d’une demande explicite du gouvernement ouest-allemand qui remontait déjà à 1979, puis, à plus longue échéance, par son « Initiative de Défense Stratégique (IDS), plus connue sous son appellation médiatique / propagandiste de « Guerre des Étoiles »… Autant d’armes à capacité nucléaire réelle et sérieuse ou de projets aussi effrayants que démesurés de nature à transformer la Guerre Froide en véritable troisième conflit mondial au moindre incident.

Et encore : l’Histoire ne peut dire ce qu’il serait advenu de l’Humanité vingt ans plus tôt, déjà, si l’Administration Kennedy avait fini par céder, dans le prolongement de la crise des missiles de Cuba à l’automne 1962, à la volonté farouche et maintes fois réitérée de Franz Josef Strauß, alors ministre de La Défense et anticommuniste viscéral, de doter la RFA de la bombe atomique afin de lui conférer sa propre force de dissuasion et de riposte… !

En revanche, ce qui ne fait désormais plus aucun doute de nos jours, mais qui a beaucoup été passé sous silence à l’époque, et pour cause, c’est qu’au moment où les 99 ballons de Nena commençaient à prendre de la hauteur dans les Charts, le monde entier, déjà échaudé par la mort tragique des 269 passagers d’un vol civil régulier de la Korean Airlines abattu par l’aviation soviétique le 1er septembre pour avoir violé l’espace aérien de l’URSS, a failli être enflammé pour de bon par deux étincelles de trop. Soient, en somme, trois occasions de frôler la guerre planétaire en moins de trois mois, rien de moins… !

Tout d’abord, c’est une fausse alerte nucléaire sur une base soviétique qui a failli mettre le feu aux poudres le 26 septembre, et c’est uniquement au pragmatisme de l’officier de garde qu’on doit d’avoir évité à l’URSS de répliquer par de véritables tirs à des réflexions du soleil que le logiciel de bord d’un satellite de détection précoce avait interprétées à tort comme des lancements de missiles balistiques depuis une base américaine. Puis, du 7 au 11 novembre, ce fut autour de  l’opération Able Archer 83, un exercice militaire de l’OTAN dans lequel URSS et RDA avaient vu de véritables préparatifs à une attaque dans le monde réel, la tension étant seulement retombée pour un temps lorsque les services de renseignements de l’Est ont commencé à s’apercevoir de leur nouvelle méprise… Comme quoi, la série télévisée Deutschland 83 n’a tout de même pas pris tant de largesses que cela avec l’Histoire… !

Mis au monde par une mère allemande dont une partie de la famille était restée à l’Est avant tout par choix de ne pas abandonner ses biens aux forces d’occupation ou aux pillards, j’étais alors persuadé d’être né et de vivre du bon côté du Mur, celui où règnent la liberté, la justice et la prospérité, où l’on avait donc toutes les bonnes raisons du monde d’oeuvrer à la chute de « l’empire du mal » communiste après s’être débarrassé du 3e Reich quarante ans plus tôt. Et ce n’était pas la police aux frontières est-allemande qui m’aurait fait changer d’avis si elle n’avait pas eu la bonne idée de bien vouloir attendre juillet 1989 pour m’offrir l’un des plus grands moments de frayeur de ma jeunesse, à savoir celui de manquer de me retrouver en centre de rétention administrative, puis expulsé vers la France pour tentative d’entrée irrégulière sur le territoire, simplement parce que mon père avait omis de signer son passeport et que moi aussi, j’y figurais encore en tant qu’enfant de moins de 15 ans.

Mais dans le contexte d’une révolte pacifiste massive outre-Rhin qui allait atteindre son paroxysme en 1984 avec des chaînes humaines d’une centaine de kilomètres de long et des slogans tels que « lieber rot als tot » (plutôt rouge que mort), d’une révolte qui se nourrissait aussi bien de cette course folle aux armements dévastateurs que des risques incalculables liés à la construction, à l’exploitation et au démantèlement de centrales nucléaires dont il était bien permis de douter du caractère exclusivement civil, cette chanson a largement contribué à faire voler en éclat la vision manichéenne des événements qui s’était jusque là imprimée dans mon jeune cerveau, car au fil des discussions avec ma mère au sujet des paroles et de ses interrogations sur l’état de la planète tout entière, je me suis mis à réaliser combien nous, Occidentaux, mettions aussi beaucoup d’huile sur le feu à tant vouloir imposer aux autres notre mode de vie, le cas échéant par la force, quitte à ce que celle-ci soit loin d’être circonscrite à des cibles militaires.

Dès cette époque, donc, j’ai détesté la guerre, non seulement du fait de cette peur originelle d’en devenir moi-même victime à l’occasion d’une attaque nucléaire, tout comme mes ancêtres de part et d’autre du Rhin l’avaient été au fil des conflits à répétition entre la France et l’Allemagne par la faute des armes conventionnelles ou chimiques, mais aussi et surtout, à mesure qu’augmentait mon niveau de prise de conscience des problèmes de ce monde, parce que l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, le Darfour, le Yémen ou la Syrie n’ont eu de cesse de me confronter aux récits des morts inutiles, des destructions, des actes de torture, de cruauté gratuite, voire de génocides.

Ce 9 novembre 1989 où le Mur est enfin tombé, je m’en souviendrai encore longtemps comme l’un des plus beaux jours de ma vie, bien que je n’aie assisté à cet immense moment d’Histoire qu’au travers des émissions spéciales de toutes les chaînes de télévision ou des stations de radio qu’il m’était donné de capter depuis ma chambre à Strasbourg. Aux anges que j’étais, tout simplement, à l’idée de sentir se réaliser mon rêve de réconciliation de l’Europe et la volonté de réunification de tout un pays ; assez naïf et idéaliste, aussi, pour pouvoir me payer le luxe de ne pas encore devoir m’imaginer que l’avenir serait beaucoup moins rose, qu’en 2015, un gouvernement autrichien ferait réinstaller des barbelés en guise de « rempart anti »migrant » à l’endroit même où les Hongrois avaient ouvert la toute première brèche dans le rideau de fer 26 ans plus tôt à l’occasion du fameux piquenique paneuropéen

Et aujourd’hui encore, j’ai le plus grand mal à retenir une larme à l’écoute de la dernière strophe des paroles que voici, « enfin », vous direz-vous peut-être… !

« Si tu as un peu de temps pour moi ?

Alors, je vais chanter pour toi

Une chanson sur les 99 ballons

En plein vol vers l’horizon.

Peut-être que tu es tout juste en train de penser à moi.

Alors, je vais chanter pour toi

Une chanson sur les 99 ballons,

Et tout ça pour ça…

99 ballons

En plein vol vers l’horizon,

On les a pris pour des ovnis tout droit venus de l’Espace…

Voilà pourquoi un général a envoyé à leurs trousses un escadron de chasse,

Pour donner l’alerte, au cas où elle serait vraie, la menace.

Et dire que là-bas à l’horizon,

Il n’y avait que 99 ballons !

99 pilotes de chasse,

Chacun d’eux était un grand guerrier.

Ils se sont pris pour le Capitaine Kirk.

À un grand feu d’artifice ils se sont livrés.

Les voisins n’ont rien pigé,

Et se sont tout de suite sentis agressés.

Dire que là-bas, à l’horizon,

On a juste tiré sur 99 ballons !

99 ministres de la guerre,

Allumette et bidon d’essence à la main

Se sont pris pour de grands malins,

Ont déjà flairé le gros butin,

Ont crié à la guerre et voulu le pouvoir.

Franchement : qui aurait pensé qu’on en arriverait là avec cette histoire

Pour 99 ballons…

99 ballons…

99 ballons… ?!

99 ans de guerre

À des vainqueurs n’ont plus laissé aucune place.

Il n’y en a plus, des ministres de la guerre,

Ni des pilotes de chasse.

Aujourd’hui, je fais mes rondes,

Et vois le monde en ruines s’étaler.

J’ai trouvé un ballon.

J’ pense à toi, et j’ le laisse s’envoler

… … … … …

 

>Voeux 2010, chapitre 1: "in Sarkoziae annus horribilis", une fois de plus, à quelques rares, mais réjouissantes exceptions près… (chronique des 18 mois écoulés)

>

Les formalités introductives d’usage, dont les traditionnels voeux de bonheur et de bonne santé, ayant été accomplies dans mon message précédent, qui m’a également servi à synthétiser brièvement dix années de vie et d’actualité, place, à présent, à une ultime, mais d’autant plus complète rétrospective de 2009 au sens large (de l’été 2008 à la dernière St-Sylvestre)!

« Qu’est-ce que le Monde est bien foutu, quand on peut le bouffer à sa propre sauce! »,

a dû, en effet, se dire plus d’une fois notre empereur, de facto Nicolas 1er, qui a si bien compris comment transformer la progression de la crise économique planétaire, l’élection de Barack Obama et la présidence française de l’UE en un formidable tiercé gagnant que le zénith de sa popularité, qui a si parfaitement accompagné la lune de miel avec sa nouvelle épouse, l’impératrice Carla, n’a pas manqué de se niveler en un haut-plateau de « positive attitude »dont il commencera seulement à redescendre bien après les élections européennes, à la faveur de quelques scandales et autres contre-temps à mettre au crédit d’un style de vie beaucoup trop flambeur en ces temps d’austérité et de précarité, d’une conception par trop clientéliste de la méritocratie (nomination avortée de justesse de son fils Jean à la tête de l’EPAD, l’établissement public gestionnaire de l’un des plus importants quartiers d’affaires d’Europe, en l’occurrence celui de la Défense, sur la foi d’un vulgaire Baccalauréat et d’une vague présence en Faculté de Droit), de sa boulimie de l’action perpétuelle, du manque de cohérence et de préparation qui en découle dès lors qu’il tient absolument à faire adopter telle ou telle réforme au pas de charge sans consulter la vraie France qui se lève tôt, ou de son obstination à faire passer à tout prix des textes aussi controversés et inutiles que la « Loi HADOPI » alors que le pays croule sous le poids de problèmes infiniment plus urgents, à commencer par la progression du chômage.

Car il faut bien admettre:

  • que la géniale intuition dont il a témoigné en présentant la crise comme une occasion historique de faire revenir la France à la table des vainqueurs de la mondialisation néolibérale tout en créant, avant nos concurrents, les emplois d’avenir dont nous aurons besoin pour asseoir durablement notre hégémonie, y compris dans la filière nucléaire afin de concrétiser, en théorie, les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant du Grenelle de l’Environnement, a tout d’abord subjugué nombre de nos concitoyens, syndicalistes et travailleurs précaires compris, au point de leur extorquer, presque sans états d’âmes ni élans de révolte, des sacrifices aussi énormes que la remise en cause du droit de grève sous forme de service minimum dans les écoles ou les transports en commun;
  • et que Barack Obama, dont la non moins géniale idée de fédérer les espoirs de l’Humanité autour de sa couleur de peau, de sa filiation spirituelle et ethnique avec Martin Luther King, exemple vivant de la véracité du concept de « rêve américain », de la promesse de fermer le bagne de Guantánamo ou du slogan « yes, we can », par lequel il se démarquait à la perfection d’un John McCain qui avait le double inconvénient:
    1. de se présenter pour le compte du parti de George Bush, dont le laxisme, la connivence avec l’univers de la haute finance et les élans guerriers venaient de nous jeter, en l’espace de quelques mois, et sans aucune préparation, dans la pire crise depuis 1929;
    2. et d’être ressorti de l’humiliante guerre du Vietnam avec de telles séquelles physiques que son incapacité évidente a accomplir seul certains gestes essentiels de l’existence renvoyait implicitement à la formule-repoussoir « no, he can’t » (de quoi craindre que les Noirs soient encore mieux placés que les handicapés sur l’échelle de valeur sociobiologique des Américains…),

    sera finalement couronnée d’un Prix Nobel de la Paix alors même que son administration allait envoyer des renforts militaires conséquents en Afghanistan pour se lancer dans une improbable bataille décisive contre les Talibans, lui a notamment rendu un fier service lors du dernier sommet de l’OTAN, organisé à Strasbourg, Kehl et Baden-Baden du 1er au 4 avril 2009, en occupant avec lui, pour la plus grande joie du public et des commentateurs officiels, le devant de la scène dans ce cirque médiatico-politique à l’issue duquel la France s’est remise sous la tutelle militaire de l’Oncle Sam sous couvert d’un nécessaire retour dans le Commandement Intégré de l’Alliance Atlantique pendant que la Turquie exécutait soigneusement son numéro d’empêcheuse de voter en rond en monnayant habilement son accord à la nomination du futur Secrétaire Général contre le soutien actif des Américains à son entrée dans l’Union Européenne, de quoi jeter dans la catégorie des marginaux, des ennemis de la Société ou des terroristes potentiels quiconque aurait eu l’indélicatesse de protester pacifiquement contre la tenue du sommet ou les objectifs de l’OTAN, de s’insurger contre les restrictions draconiennes imposée aux habitants de villes-hôtes transformées en forteresses déjà bien avant les événements proprement dits, de s’interroger sur l’opportunité, la qualité et la proportionnalité de la débauche colossale de dispositifs sécuritaires en vertu desquels il n’était pas rare de voir la police montée patrouiller fièrement sur quelque chemin perdu de la Forêt du Neuhof alors que des casseurs, manifestement beaucoup mieux organisés et familiers des lieux que nos forces de l’ordre si grassement rémunérées pour faire semblant de nous tranquilliser, profitaient des lacunes de la collaboration transfrontalière en se livrant à une attaque en règle contre le quartier du Port du Rhin, ou de se demander s’il fallait vraiment choisir un symbole de paix et de réconciliation aussi fort que Strasbourg pour donner naissance à une nouvelle forme de coopération franco-allemande ostensiblement placée sous le signe de la guerre, étant donné que la caution morale liée à la présence du président américain et de la conférence qu’il avait donnée devant quelques Strasbourgeois triés sur le volet aurait dû écarter à jamais toute autre considération!

Animé par le désir de résister, autant que possible, à l’obamania et la sarko-fascination de la plupart de mes concitoyens, dont la tendance à l’autoflagellation mentale et à la politique de l’autruche pourrait s’expliquer par la vacuité de leurs repères moraux, encore plus éphémères que le vent qui « souffle sur l’Arizona, un État d’Amérique dans lequel Harry zona » (pour reprendre humblement à mon compte les paroles du « Nouveau Western » de MC Solaar) s’il ne fallait pas carrément y voir, chez certains, du moins, une passion avérée pour la médiocrité et le malheur des autres, je me suis donc efforcé de frapper du sceau de l’indifférence, du cynisme ou de l’écoeurement, selon la gravité ou le ridicule du spectacle proposé:

– la décision des dirigeants du G20, ultime émanation de l’ex-G7 / G8, composée du noyau historique des sept pays les plus industrialisés du Globe, de la 
Russie et de certaines puissances émergentes censées, tracer, à elles seules, la voie royale menant les « Pays du Sud » du sous-développement endémique à la prospérité éternelle, de sortir de leur chapeau un tour de magie consistant à repeindre le Monde en seulement trois couleurs fondamentales sous 48 heures, sur la base de critères de coopération / d’opacité que l’OCDE puisse établir à la volée et consigner sous forme de trois listes nominatives de pays, dans le but avoué de remettre au plus vite sur le droit chemin de la transparence et de la dénonciation des contribuables réfractaires en quête d’anonymat total des paradis fiscaux « noirs » (Monaco, Liechtenstein, Îles Caïman) ou « gris » (Suisse, Autriche, Belgique, Luxembourg), dont l’existence et les méthodes de gestion sont pourtant connues de tous depuis des lustres, et à enclencher une dynamique auto-entretenue par laquelle le noir et le gris s’estomperaient du planisphère à vue d’oeil au profit d’une blancheur uniforme, preuve tangible de l’efficacité immédiate d’un dispositif conçu, en réalité, à cet unique effet…, comme s’il suffisait d’un appareil répressif réduit à un schéma tricolore pour torpiller le business model séculaire de familles régnantes telles que les Grimaldi, dont la puissance a toujours reposé sur des activités illégales ou illégitimes visant avant tout à parasiter délibérément les circuits économiques normaux (piraterie au Moyen-Âge, banques et sociétés offshore de nos jours);

– l’incapacité pure et simple de ces mêmes dirigeants, réunis à Pittsburgh six mois plus tard, à imposer des limites impératives, de portée universelle, aux rémunérations des banquiers et à faire le procès d’un système assez absurde et pervers pour les récompenser d’avoir si bien spéculé sur des coquilles vides que leurs employeurs s’en sont trouvés exsangues, que des millions d’innocents y ont laissé des plumes sans aucun espoir d’être récompensés pour leurs sacrifices par des lendemains meilleurs et que les États du Monde entier, c’est-à-dire, au final, leurs généreux contribuables, ont été priés de payer la facture sans escompte ni remise et d’accepter ainsi cette incroyable forme de redistribution inverse des richesses sous la menace d’une faillite générale de l’économie, pendant que le gratin des élites socioéconomiques n’en passe pas moins ses journées à nous gaver de ses ignobles discours sur la promotion par le mérite, l’incitation au travail ou le juste équilibre entre la récompense de l’effort et la traque aux « assistés »;

– la dichotomie saisissante entre:

  • d’une part, la révolte des Iraniens contre la réélection manifestement frauduleuse de leur président Mahmoud Ahmadinejad, la cruauté croissante de ces despotes qui les musellent déjà depuis trente ans, la détérioration flagrante de leurs conditions de vie, leur isolement face à la communauté internationale et les innombrables répercussions du quasi-embargo occidental, une révolte qui aurait déjà avancé depuis fort longtemps au stade de la révolution populaire et du coup d’État majoritairement pacifique contre les mollahs, et contribué à creuser une grande brèche dans le mur de l’intolérance et du fanatisme, pile vingt ans après la chute du « Mur de la Honte », si seulement l’Europe, les États-Unis, la Russie et la Chine, tout d’abord fortement préoccupés ou impressionnés par les informations qui leur arrivaient prioritairement via Internet (une première dans l’Histoire, sachant que Twitter ou Youtube permettent désormais à tous ceux qui le souhaite d’être à pied d’égalité avec les ONG, les journalistes ou les services de renseignement), n’avaient pas pris le parti, plutôt risqué au demeurant, de reconnaître plus ou moins implicitement la victoire truquée des Conservateurs pour disposer avec eux de partenaires institutionnels prêts à désamorcer, en temps utile, l’épineux dossier nucléaire, mais qui va donc sombrer à nouveau dans l’indifférence générale jusqu’à ce que les prochains morts ou les prochaines violences ne réveillent nos consciences, comme si les 40% de jeunes Iraniens qui n’étaient même pas nés lorsque leurs parents collaboraient à une révolution islamique encore porteuse de sérieux espoirs démocratiques, étaient responsables de leur situation si désespérante;
  • et d’autre-part, l’hystérie collective entourant les projets nucléaires de l’Iran, qui, pour peu qu’ils aboutissent un jour à une bombe atomique capable de « rayer Israël de la carte », remonteraient tout de même indirectement, cruelle ironie de l’Histoire, à des transferts technologiques massifs et incontrôlés des années 1970 par lesquels la France et les U.S.A., en particulier, ont initié ceux qui étaient encore leurs alliés persans aux applications militaires du sacrosaint atome pendant que l’Ayatollah Khomeini, exilé en France (ce pays visiblement si démuni, en dépit de l’opulence inédite des « Trente Glorieuses », qu’il avait eu recours aux largesses financières du Chah pour achever discrètement la construction de la centrale de Pierrelatte, partiellement dédiée à des usages militaires hautement sensibles, savamment cachés sous la bannière d’EDF), préparait tranquillement l’avènement de ce régime terroriste qui nous harcèle aujourd’hui à coups de visions apocalyptiques largement relayées dans le reste du monde arabe…, ou la détention de Clotilde Reiss, la fille d’un chercheur de renom travaillant pour le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), qui semble en avoir fait un peu plus que de participer à des manifestations antigouvernementales et de dispenser des cours de français à l’université de Téhéran, de sorte que son cas relèverait davantage de l’espionnage que du délit d’opinion et ne mériterait donc pas plus d’égards que le sort de quelques marins tombés dans les mains d’un commando de pirates somaliens;

– le mauvais coton que les réseaux de la Françafrique ont filé, une fois de plus, après le décès inopiné d’Omar Bongo au soir du 7 juin, en infléchissant le cours du simulacre d’élection présidentielle en faveur de son fils pour que pseudo-démocratie continue à rimer avec Sarkozy, dynastie et profit, comme Elf Congo rimerait avec le « King of Bongo » de Manu Chao (ou avec « bingo » pour qui adore, comme moi, les jeux de mots alambiqués entre les références culturelles d’une icône indéboulonnable de l’alter-mondialisme et le patronyme, purement fortuit, des maîtres de Libreville);

– le premier « discours sur l’état de l’Union », que Nicolas Sarkozy a eu le privilège de tenir, le mardi 23 juin, devant le Parlement spécialement réuni en congrès à Versailles, en vertu de cette réforme constitutionnelle de 2008 qui a encore fait franchir à la Ve République un pas de plus vers une monarchie absolue dont les apparences démocratiques seraient préservées par un renforcement théorique des droits du Législateur, essentiellement aux dépens du pouvoir judiciaire, et des rites télégéniques d’origine américaine qui institutionnaliseraient l’illusion d’une plus grande proximité entre le Président et son peuple, ce célèbre discours qui lui a surtout servi à nous saouler de nobles promesses sans lendemains, dont celle d’une « taxe carbone » équitablement répartie entre tous les acteurs économiques en guise d’indispensable contribution nationale, voire européenne ou mondiale, aux efforts de lutte contre le changement climatique, et d’un « grand emprunt national » comparable à celui que son mentor Édouard Balladur avait initié en 1993, permettant à tous les particuliers qui en auraient encore les moyens financiers de participer, à des conditions beaucoup plus avantageuses que les taux du marché obligataire classique, à des chantiers d’avenir tels que les EPR, les nouvelles lignes de TGV et les campus d’excellence;

– l’arrivée de Frédéric Mitterrand au Ministère de la Culture et la visite semi-officielle de Jack Lang en Corée du Nord dans le cadre de la course-poursuite entre puissances occidentales à la conquête de ce dernier havre de démocratie populaire, soit autant d’étapes dans son obsessionnelle démarche de récupération du patrimoine miterrandien et dans la mise en œuvre de sa perception volontairement biaisée de « l’ouverture à gauche »;

– et le virus H1N1:

  • finalement bien moins dangereux qu’une hypothétique réédition du scénario-catastrophe de l’influenza espagnole de 1919, que nous prédisaient néanmoins, avec une probabilité proche de la certitude absolue, nos éminents spécialistes de la médicalisation et de la marchandisation des soins, aux arguments scientifiques parfois pour le moins douteux, dont l’apparent étonnement face à la surconsommation d’antidépresseurs et autres « ego shooters » n’est plus qu’une incantation de routine destinée à mieux faire passer la pilule d’une approche thérapeutique qui fait invariablement du patient une machine ingurgitant docilement ces spécialités qu’on lui prescrit à tour de bras, pour le plus grand bien de l’Assurance Maladie, en un automate doté du strict minimum de matière grise qu’il faudrait, par définition, rendre responsable de ses moindres vices de fonctionnement et blâmer pour son désir de poser des questions là où la Science donne nécessairement des réponses au-dessus de tout soupçon, quand bien même il aurait respecté à la lettre l’ordonnance de son gentil médecin;
  • et, a fortiori, infiniment plus anodin que la gangrène qui empoisonne depuis des décennies un système sanitaire public en pleine privatisation, abandonné aux mains prédatrices des industriels et des assureurs, qui a fait de l’Hexagone non seulement l’un des champions du Monde des subventions déguisées aux laboratoires pharmaceutiques via la commande de 94 millions de doses de vaccins, soit près de deux doses par Français éligible à la « piqûre de la discorde », avant même que les producteurs ne soient en mesure de dire s’il fallait prévoir une ou deux injections par personne, mais également un triste cas d’école en termes d’inefficacité et de désorganisation chronique des services de santé, qui, à force d’assujettir l’administration de ce que nos gouvernants nous présentaient par ailleurs comme l’incontournable remède-miracle à une gravissime pandémie à des procédures bureaucratiques kafkaïennes au lieu de parer au plus pressé avant que cette maladie, réputée urgence nationale absolue du fait de sa dangerosité supposée, ne se propage à l’ensemble du pays comme une traînée de poudre, ont quand-même mis plus de trois mois à vacciner seulement 5% de la population là où nos cousins québécois sont aisément parvenus à un score de 80% avant la fin de l’année sans semer une telle panique dans l’opinion.

Et comme 2009, année du doute généralisé quant au bien-fondé du système capitaliste, des propriétés curatives du développement durable pour les entreprises ou les secteurs en crise et des vaines promesses du sommet de Copenhague, s’est également distinguée par l’entrée en scène ou le retour en grâce de toutes sortes de funambules de l’écologie politique essayant, avec plus ou moins de sincérité, de trouver un compromis entre convictions personnelles et nécessités institutionnelles, entre le bien-être des Humains et la préservation de leur environnement, dont:

  • José Bové, qui, devant un combat de terrain potentiellement perdu d’avance à l’heure de la mondialisation néolibérale, de la prééminence des textes juridiques sur l’esprit des lois, de l’influence des lobbies sur le processus législatif européen et d’une agriculture désormais entièrement dépendante de la PAC, a préféré passer « du bon côté », celui des décideurs dûment élus pour tenter de peser à la source sur la teneur de ces textes communautaires derrière lesquels les États membres savent si bien s’abriter pour ne pas devoir assumer des décisions aussi controversées que l’autorisation de certaines cultures transgéniques, de manière à mettre un terme au déclin de son aura médiatique et à ne pas prendre le risque de finir ses jours dans l’indifférence générale au fin-fond des sombres pénitenciers surpeuplés de la République à défaut de pouvoir compter éternellement sur une grâce présidentielle ou la clémence de juges respectueux de sa popularité;
  • Daniel Cohn-Bendit, dont j’ai d’autant plus admiré la carrière et la capacité à faire évoluer les idées révolutionnaires de mai 1968 vers un modèle de gouvernance progressiste et pragmatique que le tiret séparant ses deux noms symbolise, à lui seul, la difficulté de construire des ponts ou tout autre trait d’union entre ces cultures françaises et allemandes qui m’ont tant façonné et écartelé, de concilier économie et écologie dans un univers où l’Homme, non content d’être un loup pour ses semblables, n’a que faire des espèces inférieures dont il ne tire aucun profit immédiat;
  • ou Ségolène Royal, qui, pour ne ressembler en rien à une militante écologiste de la première heure, n’en a pas moins transformé sa région en un bon laboratoire des « technologies propres » et avancé des objections raisonnables à une « taxe carbone » suffisamment inéquitable envers les contribuables les moins aisés / favorable aux industries les plus polluantes pour avoir été invalidée par le Conseil Constitutionnel juste avant les fêtes,

il va sans dire que le rapport entre éco-citoyenneté, convictions euro-fédéralistes et devoir d’électeur a joué, dès le départ, un rôle primordial dans mes critères de sélection des candidats les plus aptes à mériter mon suffrage lors du scrutin européen du dimanche 7 juin, un rôle à la mesure de l’ancienneté de ma « fibre verte » qui remonte en fait aux convictions pacifistes et antinucléaires dont ma mère m’abreuvait déjà au milieu des années 80, mais que le règne de l’audimat et de la « pipolisation », qui avaient, par exemple:

  • amené le MoDem à aligner Jean-François Kahn et Yann Wehrling en tête de liste pour booster ses chances à l’extrême dans une circonscription a priori des plus ouvertes à ses idées, mais noyautée à souhait par l’UMP grâce à sa forte implantation locale;
  • incité une grande chaîne du service public audiovisuel à diffuser le film « Home » à deux jours des élections dans l’espoir de faire le jeu de la majorité présidentielle en marginalisant, au détour d’une savante mise en scène de la peur du lendemain, des émotions partagées et des « bons sentiments », une Gauche à qui il fallait absolument reprocher de subordonner le désir de « sauver la planète » à la croissance et à l’élévation du niveau de vie, thèmes pourtant traditionnellement chers à la Droite au pouvoir;
  • et grevé d’une hypothèque considérable le score de Sandrine Bélier, tête de liste d’Europe Écologie, en raison de son manque d’aisance évident sur les plateaux télévisés,

n’aurait guère laissé de place à une analyse sereine et réfléchie de l’offre politique globale si moi aussi, j’avais renié mon appartenance à cette espèce en voie de disparition qui lit consciencieusement les tracts électoraux et se lamente généralement du rapport de plus en plus désastreux entre l’insignifiance de leur contenu et le nombre d’arbres qu’il faut abattre pour les fabriquer malgré tout… J’ai donc été d’autant plus agréablement surpris par la qualité littéraire, la justesse et la cohérence de l’argumentaire de campagne de Sandrine Bélier, dans sa version écrite, et, n’ayant aucune raison de résister à ma passion des mots et des formules, j’ai succombé instantanément à la beauté de son slogan « votez Europe Écologie pour changer d’ère ». Car pour une écolo, elle ne manque donc ni d’air, ni d’esprit, qui plus est à un moment où elle aurait pu se contenter de surfer sur les effets de mode précités; et dans l’intérêt du renouvellement des élites, c’est heureusement une femme de plus en politique, qui amènera peut-être, elle aussi, sa part de douceur, d’idéalisme raisonné et de modération dans un milieu si brutal, d’ordinaire!

Cela étant, , puisqu’il ne suffit pas d’avoir un esprit sain pour survivre glorieusement aux appels d’air de l’ère Barroso-Sarkozy, il me fallait bien encore quelques jolies prouesses corporelles pour me sentir en symbiose avec l’environnement au point de penser régulièrement à le protéger…

Les JO de Pékin s’étant terminés le 24 août 2008, et avec eux, le Programme Olympique Personnel (POP) que j’évoquais déjà à l’époque dans un message de circonstance, la musique ayant fait temporairement place, sur mon iPod, à cette révélation qu’a été la lecture de « 1984 » de George Orwell en version originale sous forme de livre audio téléchargé sur Demonoid.com, la légendaire plate-forme BitTorrent qui ne cesse d’errer d’un pays à l’autre pour échapper aux griffes des censeurs, le principal enjeu post-olympique était donc de me motiver à poursuivre l’effort, à très long terme, en particulier au-delà de l’équinoxe d’automne, ce moment charnière qui symbolise à lui seul le déclin, le repli sur soi et le besoin de lutter de plus en plus férocement contre l’adversité dans la mesure où la longueur des journées, sources de soleil, de clarté naturelle et de joie de vivre en elles-mêmes, diminue inexorablement au profit de ces ténèbres nocturnes et de cette grisaille omniprésente qui réduisent d’autant plus, de deux à trois minutes par jour jusqu’au salvateur solstice d’hiver, mon envie de sortir de chez moi, ma capacité à me déplacer de la manière la plus autonome et anonyme possible pour me rendre à des soirées en dépit d’une vision de nuit des plus catastrophiques, ma joie de vivre, mon entrain et mon enthousiasme à l’idée de prendre quelque initiative que ce soit, ce qui m’a amené à renommer le très estival POP en « Fitness to Fuck the Winter » (FFW) et à perdre encore une dizaine de kilos jusqu’aux premières lueurs du printemps, histoire d’avoir de bonnes raisons de remplacer toute ma garde-robe avant même le début des soldes de l’été 2009… Et même s’il a bien fallu que je réduise progressivement l’intensité de mes prouesses sportives pour ne pas malmener excessivement mon corps et lui donner le temps de s’adapter à ses nouveaux contours athlétiques, sachant qu’il est fortement déconseillé, en principe, de maigrir de plus d’un kilo et demi par mois dès lors que le cap de l’obésité, à savoir celui d’un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 25, a été durablement franchi à la baisse, je ne suis plus, aujourd’hui, qu’à quelques encablures de mon poids idéal de 65 kg, et je continue volontiers à me rendre régulièrement, parmi d’autres sources d’informations fiables parce que visiblement indépendantes de l’industrie agroalimentaire, sur le site « Ligne En Ligne » pour parfaire mes connaissances sur les régimes, la santé ou les activités corporelles dans le cadre de ce qu’il est désormais convenu d’appeler « FFW 2.0 », en attendant le retour de la prochaine « belle saison », qui me donnera certainement à nouveau l’occasion d’exhiber ma sveltesse retrouvée sur les plages du Monde entier, comme j’avais pris plaisir à le faire en mai dernier, lors de mon voyage de trois semaines en Turquie (dont un circuit d’une semaine qui m’a permis de visiter, entre autres, le Mont Nemrut et la Cappadoce, puis deux semaines de natation et de captage de rayons ultraviolets à Kemer près d’Antalya)!

S’agissant de ma situation matérielle et administrative, disons que ce qui avait donc débuté, à l’été 2007, comme une indispensable purge sur un marché américain de l’immobilier dont l’activité reposait alors exclusivement sur des biens notoirement surévalués, dont certains se résumaient en réalité à de simples préfabriqués installés à des dizaines de kilomètres du prochain centre-ville, mais néanmoins vendus aux enchères à quelques centaines de milliers de dollars, sur des crédits à taux variables dont les mensualités, indexées sur un loyer de l’argent en constante augmentation, atteignaient des niveaux tellement astronomiques que personne n’aurait vraiment été en mesure de les rembourser, ainsi que sur des montages financiers suffisamment complexes et artificiels pour noyer provisoirement le spectre du surendettement généralisé et de la perte de confiance globale dans la valeur des actifs sous-jacents aux fins-fonds d’un marécage de produits dérivés pudiquement baptisés « subprimes » a donc fini par exploser de toutes parts à la figure des plus célèbres banquiers de la place, entraînant dans la spirale du dépôt de bilan des établissements vieux de deux siècles qui avaient pourtant survécus sans trop de dégâts à des événements aussi graves que des guerres mondiales ou la crise de 1929, par se propager à l’ensemble de l’économie à cause de l’interdépendance néfaste entre l’accélération exponentielle du rythme des faillites et des saisies de biens, l’effondrement du marché du crédit, la baisse de la consommation, le chômage, les défaillances d’entreprises, la chute des échanges commerciaux entre les États-Unis et le reste du monde, les fluctuations des devises et les cours des principales matières premières, pour s’en tenir aux paramètres macroéconomiques de base, et par faire abandonner aux indices boursiers de la planète plus de 60% de leur valeur en six mois, du jamais vu depuis le « krach des bulbes de tulipe dans la Hollande du XVIe siècle, sauf erreur de ma part…! Du coup, bien que je n’aie pas été nécessiteux au point de devoir vendre la moindre action à perte au cours de cette phase historique de baisse uniforme qui se terminera, fort heureusement, au fond du gouffre des cotations le 9 mars 2009, je fais tout de même partie de ces gens dont l’avidité et le refus obstiné de croire sérieusement à la véracité de leurs propres prédictions quant à l’imminence d’un retournement conjoncturel aux allures de crise systémique majeure ont joués de très mauvais tours puisqu’il faudra peut-être patienter des années avant que les cours de certains titres ne reviennent à des niveaux satisfaisants pour dégager de leur vente des plus-values annualisées un tant soit peu supérieures à celles d’un vulgaire produit d’épargne réglementé de type Livret A, et je n’ai donc pas eu d’autre choix que de renforcer mes positions en moyennant certaines lignes de portefeuille à la baisse ou en me remettant à acheter des titres particulièrement massacrés, un peu comme en 2003…! Et s’il va de soi que j’ai été profondément attristé par le décès de ma grand-mère maternelle en septembre 2008, des suites de la maladie d’Alzheimer, il n’empêche que son héritage est arrivé à point nommé pour m’éviter de devoir solder précipitamment des positions déficitaires aux seules fins de réaliser en temps voulu l’un de mes grands projets du moment: quitter ma petite demeure pour un appartement beaucoup plus grand où je puisse disposer, entre autres, d’une salle de sport à plein temps et d’un balcon relativement spacieux au lieu d’être obligé de dormir encore plusieurs années dans une pièce accessoirement inondée de sueur quelques heures auparavant, au gré de mes différents exercices physiques, et de donner à mon salon des airs de café du commerce d’autrefois à force de l’imprégner de mes volutes de fumée.

Car l’an de grâce 2009, décidément aussi riche en rebondissements et en signes potentiels du destin que son grand frère 1999, d’autant plus qu’il se situe précisément au terme d’une décennie de souffrances et de dures épreuves qui ne s’était probablement pas ouverte par hasard sur la perspective d’un dysfonctionnement informatique à la hauteur de la décadence de l’Humanité (le fameux « bug de l’an 2000 »), d’une décennie dévastatrice qui a vu s’effondrer presque toutes mes certitudes d’adolescent ou de jeune adulte, s’est également distingué par l’heureux dénouement, au bout de quatre mois d’un suspense à la limite de l’insoutenable chantage, du feuilleton entourant le renouvellement de mes droits aux allocations, de quoi dégager enfin l’horizon de mes préoccupations et me mettre dans des dispositions d’esprit suffisamment saines pour prendre davantage de distance avec ma famille, ce dernier lien géographique et affectif avec une jeunesse dorée où rien ne semblait pouvoir altérer ma sensation de bonheur et d’accomplissement permanent, quand bien même je me déciderai à rester encore quelques années à Strasbourg malgré mon faible pour le soleil et la mer. En effet, après avoir dûment félicité mon ami d’enfance H, dont je tairais ici le nom complet pour des questions évidentes de confidentialité, de trois mois mon aîné, qui bénéficie donc toujours d’une certaine avance quant à ce type de démarches, pour avoir obtenu, du premier coup, le privilège de se rendormir tranquillement pour les dix prochaines années, je m’étais suffisamment reposé sur mes lauriers pour être complètement pris au dépourvu en ce magnifique jour d’été où la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) du Bas-Rhin m’a, informé, dans un courrier du 23 juin, que mes droits à l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) et à l’allocation Compensatrice Tierce Personne (ACTP) n’allaient être reconduits que pour cinq ans, sans autre explication de sa part que la traditionnelle formule « après étude de votre situation », me laissant ainsi le soin de choisir seul entre trois maux:

  1. accepter la décision en l’état, sachant que les dossiers sont censés être examinés au cas-par-cas et que l’attribution d’un statut pour une période de dix ans relève en principe d’une exception, et non d’un droit garanti en tant que tel à toute personne présentant, comme H et moi, une déficience supérieure à 80%, de sorte qu’un nombre grandissant de MDPH n’accordent plus aucune faveur de ce genre sous prétexte de leurs sérieuses et récurrentes difficultés de trésorerie, mais au risque d’accepter aussi que mon ami H, qui voit pourtant beaucoup mieux que moi, soit d’autant mieux traité à une époque où les offensives de restrictions budgétaires pourraient, d’ores et déjà, modifier substantiellement la donne d’ici cinq ans;
  2. contester la décision sur la base de l’inégalité de traitement entre nous, au risque d’inciter la MDPH à rouvrir le dossier d’H, à considérer que ses droits avaient été surévalués et à les ramener également à cinq ans sans améliorer pour autant ma propre situation, de quoi être perdants tous les deux et créer des rivalités inutiles que nos parents ont parfois si bien exploitées à leur unique avantage;
  3. ou contester la décision en chargeant encore un peu la barque par rapport au contenu du dossier initial, au risque d’aboutir à un réexamen de fond de ma situation pendant lequel on pourrait éventuellement trouver à redire à mon train de vie…

Au final, après avoir amplement exploité le délai de recours de deux mois pour contester la décision au motif que le certificat médical de mon ophtalmologiste, qui me suit déjà depuis ma naissance et se trouve donc être assez bien placé pour juger de l’évolution de mon acuité visuelle, témoignait assez clairement d’une détérioration de ma vue par rapport à ses examens de 2004 et que les dix ans me donneraient au moins le temps de faire face à ce que la poursuite de ce mouvement baissier impliquera vraisemblablement par la suite, pour peu que s’y ajoutent encore les aléas de l’âge (ce qui est loin de n’être que pure exagération parce que je constate bien, chaque jour un peu plus, combien il m’en coûte désormais de vouloir continuer de jouer avant tout la carte du malvoyant, même si les vertus euphorisantes de mes performances sportives, informatiques ou financières, qui ont pris, en fin de compte, la place de mes résultats scolaires et professionnels d’entant au sein de la pharmacopée des activités psychotropes, me donnent souvent l’impression de pouvoir contrecarrer ou transcender les limites étroites de mes aptitudes physiques), j’ai obtenu gain de cause le 17 septembre dernier dans la mesure où la MDPH m’a fait savoir qu’il s’agissait apparemment d’une « erreur interne » parmi tant d’autres depuis la mise en œuvre de la loi « handicap » du 11 février 2005!

Enfin, pour ce qui est de mes prouesses informatiques, et plus précisément de ma capacité à dévorer les dernières trouvailles de chez Apple, mon euphorie aux élans visionnaires du mois de juillet, qui s’inscrivait dans le prolongement direct de l’acquisition de mon nouveau MacBook Pro, a fait place à une approche bien plus rationnelle privilégiant l’utilité réelle au marketing des potentialités, car après avoir longuement éprouvé Mac Os X Snow Leopard, la dernière mouture du système d’exploitation de la firme à la pomme croquée, j’ai bien dû me rendre à l’évidence qu’il faudra probablement attendre la sortie de Mac OS 11, donc éventuellement une date aussi marquante que le 11/11/2011, pour convertir un Macintosh en un terminal d’accès au « Web 3.0 » et une véritable extension du cerveau humain par le biais de son OS d’origine, et que dans l’intervalle, j’allais malheureusement encore avoir besoin de Windows pour appréhender, entre autres, des pages web complexes ou des contenus Adobe Flash, si bien que j’ai dû me résoudre à partitionner le disque dur de mon cher laptop à l’aide de l’utilitaire BootCamp et à acheter une copie de Windows Vista avec mise à jour gratuite vers Windows 7 pour disposer d’une panoplie complète d’outils aptes à se substituer avantageusement au vieil ordinateur portable que je venais de céder à mon père pour l’initier à Internet à moindre coût, et que j’envisage à présent de sauter dans le train du logiciel libre en consacrant une partition de mon iMac à des expériences sur des distributions Linux comme Fedora et Ubuntu.

En conclusion, je dirais que 2009, année de mi-mandat pour un Nicolas Sarkozy qui a déjà commencé à sortir du bois des discours démagogiques et de l’enfumage par l’action tous-azimuts en vue de la prochaine campagne présidentielle, quitte à chasser, lui aussi, sur les terres frontistes en lançant un débat nauséabond de plus sur l’identité nationale, et qui ne pourra pas éternellement transférer à d’autres la responsabilité de notre piètre situation, maintenant que la crise, qu’il n’a pas forcément jugulée mieux que les autres, est supposée déboucher sur une récession prolongée dont les retombées ne se gèreront plus tant au niveau de je ne sais quel sommet mondial ad hoc, mais à celui, bien plus modeste et ingrats, de ces agents du « Pôle Emploi » qui n’en peuvent déjà plus d’avoir dû encaisser le choc de la fusion ratée entre ASSEDIC et ANPE, a réellement constitué, de part son intensité, la porte de sortie d’une horrible décennie de souffrances, de remises en question et de reculs, et qu’il est, plus que jamais, temps de tourner une page de taille dans les grands livres de la destinée de l’Humanité et de ma vie d’adulte, de sorte que je vous renvoie à présent, pour ce faire, au chapitre suivant, où j’essaierai de vous dresser quelques perspectives d’avenir pour les années 2010!

>Bonne et heureuse année / décennie 2010 à l’Humanité (préambule à la version intégrale de mes voeux "urbi et orbi")!!!

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Re-bonjour à vous, chères lectrices, lecteurs et autres fidèles de tous horizons qui finiraient presque par délaisser mes pages MySpace et Facebook, mon blog ou les fils d’informations qui en reprennent le contenu, à force de ne plus recevoir de mes nouvelles ailleurs que sur un « gazouilloir » (ou « profil Twitter ») désormais si envahissant, chronophage et difficile à concilier avec toute autre stratégies de communication ou de partage via Internet qu’il a déjà failli, maintes fois, me faire perdre l’envie de continuer à consigner par écrit des propos d’une longueur quelque-peu supérieure à ce seuil des 140 caractères qui fait désormais office de rubicon technologico-typographique entre le bien, digne d’être posté sur les réseaux sociaux, et le mal, trop long pour passer à la postérité, ne serait-ce qu’en raison d’un début de paraisse intellectuelle opportunément motivé par le désintérêt manifeste de la majorité de mes concitoyens pour tout ce qui s’apparente à un niveau de complexité, d’abstraction ou d’analyse critique dépassant délibérément celui des stéréotypes pseudo-philosophiques de notre triste époque, à vous, dont le mérite n’est donc que plus remarquable dans un monde où nul n’éprouve plus même le besoin de célébrer une longue et coûteuse cérémonie en l’honneur du mariage harmonieux entre concision et court-termisme, tant ce couple infernal paraît désormais inséparable!

Alors que nous venons à-peine de sortir d’une longue succession de réveillons, de réjouissances festives ou de vacances, de cet interstice temporel si propice aux bonnes résolutions et à la foi inébranlable en un avenir qui, pour ne pas encore avoir été écrit, a nécessairement des chances d’être un tantinet meilleur que le passé, et que vient de se terminer cette funeste décennie 2000, marquée à la fois par:

  1. de substantiels cataclysmes, mondiaux, régionaux ou locaux, dont les répercussions et le niveau d’imbrication demeurent encore difficilement quantifiables à l’heure où j’écris ces lignes, tels que l’accession de George W. Bush Jr à la présidence des États-Unis à l’issue du scrutin le plus contesté de l’Histoire américaine, et de ce fait, au poste, tant convoité, de commandant en chef du « Monde Libre » en vertu d’un accord tacite entre nous autres peuples nourris, à l’insu de notre plein gré, au lait du néolibéralisme économique et du conservatisme moral à connotation réactionnaire, selon lequel même l’impérialisme américain le plus arrogant vaudra toujours mieux qu’une dictature russo-chinoise ou les atermoiements d’une Europe oscillant tellement entre américanisme et repli identitaire qu’il ne lui faudra bientôt plus aucune intervention extérieure pour se décrédibiliser et s’autodétruire, les attentats du 11/09/2001, dont les auteurs ne pouvaient ignorer, à mon sens, qu’ils se graveraient suffisamment dans le marbre de notre inconscient collectif pour permettre aux « grands de ce Monde » de refermer tranquillement, sous forme d’un arsenal de lois ultra-répressives sans précédent, la parenthèse de liberté et d’espoir qui s’était ouverte avec la chute du Mur de Berlin le 09/11/1989, soit environ 11 ans et 9 mois plus tôt, les guerres d’Afghanistan et d’Irak, qui, loin de faire reculer la dictature et le chaos dans des pays d’ores et déjà en situation d’extrême précarité, n’ont fait que remplacer la tyrannie de l’État central par le règne de quelques gangs terroristes ou mafieux dont le pouvoir de nuisance réside précisément dans leur solide ancrage local, l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle française au soir du 21 avril 2002, avant tout au détriment de Lionel Jospin, notre meilleur homme d’État depuis François Mitterrand, condamné, du jour au lendemain, à une retraite politique anticipée bien indigne de son bilan, du simple fait de la spectaculaire progression du chômage à la suite du krach boursier de 2001, des divisions intestines de la Gauche, P.S. compris, et d’une campagne si puissamment empoisonnée par la surenchère sécuritaire entre les ex-RPR et UDF que l’Extrême-Droite, que Jacques Chirac et François Bayrou avaient réussi à pousser dans ses plus obscurs retranchements pour avoir rivalisé de démagogie et de fausses velléités réformistes sur un large éventail de sujets hautement explosifs dans leur course aux suffrages frontistes, avait presque de bonnes raisons de se présenter comme le porte-voix des vaillants pourfendeurs de l’ordre établi à force d’avoir bradé son héritage historique aux partis traditionnels tout en continuant à être diabolisée par des médias bien plus enclins à faire réélire Jacques Chirac au nom d’une pseudo-exigence de probité morale, d’hommage aux victimes du nazisme solidarité républicaine, au risque d’occulter sciemment son degré de responsabilité dans le désastre démocratique, qu’à procéder enfin à une critique méthodique et argumentée des thèses néofascistes dans la droite ligne de valeurs telles que les Droits de l’Homme ou la Philosophie des Lumières, dont la France revendique pourtant si souvent la paternité, , l’attaque en règle contre les acquis sociaux d’Après-Guerre, par-delà les frontières territoriales et le traditionnel clivage Droite/Gauche, comme en témoignent à merveille la réforme des retraites du gouvernement Raffarin en France et l’Agenda 2010 du chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder, présentés tous deux au printemps 2003, alors que l’Humanité tout entière était encore absorbée par les rebondissements de l’actualité irakienne, une sorte de viol répété des électeurs européens par consentement ultérieur consistant, par exemple, à travestir le « non » au projet de traité constitutionnel européen en un chantage aux subventions communautaires ou un « oui » à Nicolas Sarkozy, dont le programme de campagne ouvrait pourtant clairement la voie à la ratification d’un traité de Lisbonne qui ne se distingue du TCE que par de légères différences de forme, la droitisation du paysage sociopolitique, dont les trois B (Blair, Berlusconi, Bush) et le sadomasochisme tenant lieu de nouvelle forme de coopération franco-allemande, que symbolisent à merveille les initiales s et M de ces piètres gouvernants que sont Sarkozy et Merkel, resteront malheureusement les plus illustres avatars, l’échec cuisant, mais tellement prévisible au vu de ce qu’il est déjà advenu des « Objectifs du Millénaire » des Nations-Unies, d’un sommet de Copenhague bien trop pompeux pour augurer de résultats à la hauteur d’une question aussi cruciale et conflictuelle que le changement climatique, et constituer, de part son organisation, un quelconque exemple de démarche novatrice alliant efficacité des négociations et réduction significative de l’empreinte écologique des innombrables délégations, ou encore le retour de Roland Ries aux commandes de la Ville de Strasbourg, avant tout synonyme d’un consensus si mou qu’il a fini par muer en immobilisme à force de ne pas pouvoir se traduire en actions concrètes;
  2. Et des événements certes moins décisifs pour l’avenir de mes congénères, mais d’autant plus catastrophiques pour moi-même, dont une mission, a priori fort enviable, d’agent auxiliaire au service de traduction de la Commission européenne entre la fin 1999 et la mi-2001, qui, pour avoir effectivement commencé sous les meilleures auspices grâce au dévouement de mon premier chef d’unité à la veille de son départ à la retraite, s’est transformée en un calvaire inégalé du fait de la propension de mes collègues de travail à vouloir me faire payer au prix fort mon arrivée à ce poste via les mesures de discrimination positive des institutions communautaires ou le manque de productivité inhérent à l’inadaptation de mon équipement informatique, plus tributaire que jamais des imperfections criantes du lecteur d’écran Jaws pour Windows, aux spécificités d’outils reposant avant tout sur la communication visuelle, expérience qui a d’ailleurs bridé quasi définitivement mon aptitude à exercer un métier auquel je suis pourtant censé avoir été formé par l’un des plus prestigieux établissements de ce pays, étant donné qu’il existe, bien au-delà des administrations publiques françaises ou internationales, un abîme entre les généreux dispositifs d’accompagnement à la vie scolaire et un marché de l’emploi aux allures de jungle où les dérisoires aides à l’embauche de travailleurs handicapés / les sanctions en cas de non-respect des quotas ne sont que poudre aux yeux d’une population en quête de bonne conscience à moindres frais, ou de sévères désillusions sentimentales, financières ou technologiques d’ores et déjà largement évoquées dans une autobiographie officielle à paraître d’ici quelques jours sur mon site web, www.knackslash.com,

je tiens à adresser, en particulier à celles et ceux d’entre vous dont le passé a été miné, à des degrés divers, par la souffrance, la maladie, la solitude, le désespoir ou la capitulation devant l’inéluctable,, tous mes vœux de bonheur, de bonne santé, de prospérité, de réussite, de renouveau, d’espérance, de confiance en un avenir meilleur, d’épanouissement personnel, et professionnel, de chaleur humaine, de paix et de sérénité pour l’année et la décennie 2010, et vous souhaite de tout mon cœur d’avoir envie, plus que jamais, de braver l’interdit, l’adversité ou toute autre forme d’obstacle, selon les cas, pour réaliser, avant qu’il ne soit trop tard, des rêves auxquels même vous auriez presque failli ne plus croire, à trop avoir dû coller aux pénibles contingences journalières!

En outre, et conformément à une tradition à laquelle je n’ai réellement dérogé que l’an dernier, obsédé que j’étais alors par les liens syntaxiques et phonétiques douteux entre le chiffre « 9 », la nouveauté et l’envie de tout faire exploser sans savoir pour autant ce que je pourrai bien construire à la place, j’aimerais profiter de cet opuscule programmatique pour vous livrer un bref aperçu des principaux temps forts de 2009 au sens large (de l’été 2008 à nos jours, pour être plus précis), ainsi qu’un avant-goût de ce qui pourrait bien m’attendre ces prochains mois, à commencer par mes projets de déménagement et de mobilité géographique, tout en veillant, malgré ma réputation d’intellectuel dont les cheminements se perdent parfois dans des labyrinthes ô combien impénétrables, à vous fournir des données bien plus compréhensibles que les délibérations de cette fameuse commission Juppé-Rocard dont la montagne de travaux a finalement accouché d’un « grand emprunt national réservé aux seuls marchés financiers à l’heure où la majorité présidentielle, entourée, en apparence, des meilleurs conseillers en communication des hautes sphères parisiennes, aurait été si bien inspirée de capter la manne des épargnants en mal de placements susceptibles d’allier rendement et sécurité aux seules fins d’une propagande politicienne insistant lourdement sur le thème de l’adhésion des masses à ses projets les plus emblématiques (ce qui prouve bien que rien n’est encore joué pour 2012, pour peu que la « galaxie UMP » continue à se désintégrer à vue d’oeil et que l’opposition s’accorde enfin sur une personnalité incarnant un véritable projet de civilisation alternatif)…

Mais compte tenu de leur longueur exceptionnelle, qui tient en grande partie à leur portée décennale, ces vœux seront divisés, cette fois-ci, en trois parties, aussi distinctes que complémentaires:

  1. Le présent préambule, qui vient donc de me donner l’occasion de tirer un trait sur l’ensemble des années 2000 grâce à cette espèce d’exorcisme verbal;
  2. une rétrospective 2009, que j’ai choisi d’intituler « In Sarkoziae Annus Horribilis » parce que la crise a failli nous faire perdre notre latin au cours des 18 mois écoulés, malgré le retour en grâce des Catholiques intégristes, pourtant grands spécialistes émérites en la matière;
  3. Et un catalogue de projets ou autres bonnes résolutions pour ce début des années 2010, encore en pleine « fermentation littéraire et intellectuelle », tel un vin nouveau de grand cru qu’il ne serait pas judicieux de servir trop tôt, étant entendu, quoi que je prévoie de réaliser d’ici 2019, que la Collectivité continuera à me verser des allocations et que mon nouveau contrat d’assurance vie Nuances Plus de la Caisse d’Épargne me rapportera régulièrement des intérêts jusqu’à cette date-là, mais que tout le reste pourrait tenir à jamais du joli rêve éveillé…

Bonne lecture!

>Sarkozy et la crise: premiers enseignements sur une double-présidence fatale à ses opposants…

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Ou comment Nicolas Sarkozy, Président en Exercice de l’UE outre son rôle de Chef de l’État français, a su profiter des turbulences économiques post-subprimes pour booster sa popularité planétaire et ses chances de réélection en 2012

La crise des subprimes s’étant d’ores et déjà transformée en un cataclysme systémique majeur encore bien plus inquiétant que ce que j’avais osé prévoir dans mes vœux de Nouvel An du 16 janvier dernier, au point d’affecter d’ores et déjà les économies de la Planète tout entière, y compris celles des pays émergeants, dont on avait surestimé le rôle de locomotive de la croissance mondiale en tablant uniquement sur la poursuite de leur consommation frénétique et leur obsession à vouloir combler leur retard de développement en quelques années là où les Occidentaux avaient mis près de deux siècles, quitte à oublier que le recul de la consommation dans les pays développés se répercuterait immanquablement sur leurs usines, et donc aussi sur leurs emplois et leurs revenus, l’heure ne fut pas tant, en ce dernier trimestre 2008, aux questions macroéconomiques fondamentales teintées de nobles ambitions de réformes structurelles, à la mise en œuvre effective d’une gouvernance mondiale plus réactive et équilibrée, aux débats sur l’opportunité de procéder à une privatisation rampante de la Poste ou aux interrogations légitimes sur l’avenir et l’indépendance de l’audiovisuel public, Radio France compris, qu’aux solutions d’urgence et aux interventions, tantôt opportunistes, tantôt indispensables, de notre bien-aimé Nicolas Sarkozy, qui agissait cette fois, de surcroît, en sa double qualité de Chef de l’Etat français et de Président en exercice de l’Union européenne.

Ainsi donc, Nicolas Sarkozy, dont on connaît l’admiration naïve, voire puérile pour des États-Unis qu’il ne semble maîtriser que par le biais des films hollywoodiens et des visions apocalyptiques de l’Administration républicaine sortante, et qui n’hésite pas à arborer fièrement son étiquette de « Sarkozy ze American » malgré son médiocre niveau d’anglais, ne ménage actuellement ni ses partisans, ni ses détracteurs de tous horizons, en s’inspirant largement du Plan Paulson de 700 milliards de dollars en faveur des banques et de l’automobile, lui aussi critiqué et torpillé de toutes parts pour des raisons souvent diamétralement opposées, dans l’espoir de remettre la France et l’Europe sur les rails d’une croissance qui leur fera manifestement défaut jusqu’en 2010, dans le meilleur des cas, persuadé qu’il semble être d’avoir trouvé en une crise aussi énorme, où le Ciel pourrait bien nous tomber sur la tête à tout moment si nous baissions la garde une seconde trop tôt, l’occasion rêvée de rebondir jusqu’aux confins de la stratosphère pour conjurer les mouvements de la voûte céleste et de ressortir grandi de ses épreuves jusqu’à laisser loin derrière lui les affres des mauvais sondages qui faisaient encore partie de son quotidien à la veille de l’été, tel l’archétype du cow-boy issu de notre imaginaire collectif de gamins américanisés dès le plus jeune âge, qui doit forcément avoir traversé l’Atlantique dans la calle d’un navire délabré, puis affronté des hordes d’Indiens ou d’animaux sauvages dans des contrées inhospitalières avant de mériter enfin sa chevauchée fantastique sur la Terre Promise du Far West. Ce qui a tout d’abord motivé notre Président à la conquête de l’Ouest d’Eden:

– Àpersuader ses nouveaux amis Dominique Strauss-Kahn et George Bush, respectivement Président du Fonds Monétaire International par sa grâce et Président des États-Unis par la grâce de Dieu, d’organiser un sommet à Washington les 14 et 15 novembre, au moment même où le Parti Socialiste français, accessoirement la première force d’opposition parlementaire jusqu’à nouvel ordre, tenait son mythique congrès de Reims, de quoi essayer non seulement d’éclipser l’élection de Barack Obama dans notre mémoire collective alors même que ce bouleversement spectaculaire à la tête d’une Amérique connue pour son racisme constituait encore pour bon nombre de nos compatriotes, comme partout ailleurs sur Terre, un formidable symbole de changement, d’espoir et de confiance en la capacité de chacun de construire un Monde meilleur, mais aussi d’étouffer dans l’œuf de la couverture médiatique un événement qui aurait pu jeter les bases de la renaissance de la Gauche réformiste, et que les divisions internes au P.S. ont définitivement fait passer pour une ridicule mascarade à côté du volontarisme de façade des « Grands de ce Monde », matérialisé par de belles déclarations d’intentions dont le seul effet fut d’apaiser temporairement les vagues d’inquiétude et de panique en envoyant aux marchés à la déroute un message apparemment ferme et rassurant pour ce qui est de la mise en place d’une gouvernance mondiale capable de prévenir de telles crises dans un avenir plus ou moins lointain

– À faire adopter dans l’urgence absolu un plan d’aide aux banques, sinistrées par les effets conjugués de la crise économique et leur surexposition chronique aux « subprimes » et autres « actifs pourris », tout en bricolant en moins d’une nuit, avec les reliquats du gouvernement belge, un montage capitalistique visant à sauver d’une défaillance imminente la banque franco-belge Dexia, particulièrement impliquée dans le financement des collectivités locales, montage aux termes duquel la France puisa hâtivement plus de six milliards dans ses comptes publics pour les prêter à un établissement privé au bord de l’insolvabilité qui échappait d’ores et déjà considérablement à notre législation de par ses activités intrinsèquement transfrontalières et sa forte présence hors-Europe, sans se ménager pour autant la possibilité d’exercer un contrôle a posteriori sur l’emploi de ces fonds ni associer le Parlement à la prise de décision;

– À pousser les autres Etats-Membres de l’Union (dont les plus réticents, au rang desquels l’Allemagne d’Angela Merkel, qui craignait de devoir payer les pots cassés de l’indiscipline budgétaires de pays comme la France ou l’Italie après avoir réussi péniblement à ramener ses finances publiques à l’équilibres malgré le poids de la Réunification, jusqu’à ce qu’elle soit rattrapée, à son tour, par le spectre de deux faillites retentissantes dans son propre secteur bancaire…) à lui emboîter résolument le pas sans même avoir le temps de pleurer leurs larmes de fierté nationale d’autrefois;

– Et à promettre un plan de soutien à une industrie automobile elle aussi en passe d’être ravagée par la récession, mais, là non plus, sans l’astreindre à aucune contrainte sérieuse en termes de préservation de l’emploi et/ou d’investissements dans les « voitures propres ».

Après quoi, il nous déballa avec deux jours d’avance, à grands renforts de mise en scène et de battage médiatique, un cadeau de Saint Nicolas sous forme d’un plan de relance pseudo-généralisé de 27 milliards d’euros, montant représentant ni plus ni moins que la quote-part de la France aux mesures de soutien de 200 milliards d’euros d’ores et déjà entérinées sur le fond par les 27 Etats-Membres de l’UE sous l’égide de la Commission européenne avant d’être officialisées, vendredi dernier, à l’occasion du Conseil Européen de Bruxelles en guise de point d’orgue à la présidence française, et qui servira principalement à financer de grands projets dans les domaines du BTP ou des transports, à réduire le taux de TVA sur certains biens et services (dont évidemment le secteur de la restauration qui attendait déjà ce geste depuis 2002), sous réserve de l’accord du Conseil des Ministres de l’Economie et des Finances (Ecofin) d’ici mars prochain, et à alléger les charges des entreprises là où les contribuables moyens, par ailleurs consommateurs et employés pour la plupart, étaient bien en droit d’espérer avant tout une hausse substantielle de leurs revenus afin de pouvoir continuer à travailler, consommer et vivre dignement dans une nation soumise à de tels bouleversements.

Bref, si je peux comprendre que les dirigeants du Monde entier s’échinent à voler au secours d’un secteur bancaire en pleine déroute de peur que son effondrement ne mette des pans entiers de l’économie à genoux, chacun d’entre nous étant potentiellement concerné à l’insu de son plein gré puisqu’il détient au moins un compte bancaire et risquant, par conséquent, de perdre des sommes péniblement accumulées à la sueur de son front en cas de faillites en série parmi les établissements financiers, éventualité plus que probable, il est vrai, dans un univers comme celui de la finance mondiale, dont les intervenants majeurs sont suffisamment interconnectés pour entraîner dans la tourmente de vénérables banques d’affaires américaines vieilles de près de deux siècles qui avaient pourtant déjà survécu sans trop de dégâts à la crise de 1929, si je peux comprendre également qu’il est primordial de préserver notre industrie automobile, dont les produits et services sont indispensable au maintien de notre niveau de vie à tous, tributaires que nous sommes à présents de nos véhicules à force d’avoir laissé les pouvoirs publics détricoter à peu près tout ce qu’il reste de nos réseaux locaux de transports collectifs et de considérer la mobilité, aussi bien professionnelle que privée, comme un droit et un devoir élémentaire au même titre que la participation aux élections, et s’il y a, en effet, quelques bonnes raisons d’affirmer qu’il vaut mieux stimuler les entreprises par des commandes massives (TGB, logements sociaux, centrales nucléaires…) et des allègements de charges pour les mettre en mesure de créer ou de préserver des emplois, c’est-à-dire privilégier clairement une politique de l’offre, au lieu de continuer à axer l’essentiel de la politique sur la demande en accordant, de manière un peu trop large et indifférenciée, des augmentations de salaires et de minima sociaux qui ne servent qu’à acheter des produits fabriqués hors de nos frontières, au rapport qualité / prix indéniablement plus favorable en moyenne à de vulgaires consommateurs qui ne ce soucient guère des incidences économiques de leurs choix, aussi isolés soient-ils dans un premier temps, et donc à doper la compétitivité de nos concurrents au détriment de nos entreprises, qui demeureraient soumises à un cadre toujours bien trop rigide face à des conditions de marché sans-cesse plus préoccupantes en l’absence de toute mesure corrective, il va sans dire que bien des points restent sujets à caution, pour ne pas dire franchement discutables. Car:

1. Compte tenu des sommes engagées dans les seuls secteurs bancaires et automobiles, il s’agit là, pour l’essentiel, de mesures disproportionnées au vu des difficultés du Français ou de l’Européen moyen, à qui le simple fait de conserver ses dépôts bancaires ou son véhicule ne garantira ni ressources minimales, ni pouvoir d’achat, ni emploi stable pour les prochains mois;

2. Toute injection de capital dans une banque aurait dû s’accompagner, au mieux, d’une prise de participation de l’Etat français, matérialisée par une « golden share » (action préférentielle lui conférant une minorité de blocage et/ou le droit de nommer des représentants à des postes-clés du Conseil d’Administration et de la Direction), et au pire, d’une nationalisation forcée, inscrite dans le cadre d’une loi sur la contribution de la France à l’assainissement et à la modernisation du système financier international, en vertu de laquelle son PDG et tout autre responsable stratégique pourrait être nommé ou révoqué directement par le Président de la République par décret en Conseil des Ministres après avis conforme du Parlement et de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), à l’image de ce que prévoit cette loi sur la réforme de l’audiovisuel que la Majorité nous présente pourtant comme le socle d’une nouvelle forme de gouvernance…; et

3. Il aurait été bien plus judicieux de financer toutes ces enveloppes budgétaires exceptionnelles, à commencer par celle allouées à des banques comme la Société Générale ou les Caisses d’Epargne, à l’origine de nos déboires actuels en raison de leurs investissements hasardeux sur des marchés dont même le banquier le moins talentueux ne pouvait pas complètement ignorer le caractère spéculatif, risqué et peu rentable à long terme, par une remise en cause, au moins temporaire, des cadeaux et largesses fiscales en tous genres en faveur des contribuables les plus aisés, ceux-là même qui ont déjà profité au mieux de la hausse ininterrompue des marchés entre 2002 et 2007 sur les conseils avisés de leurs gérants attitrés, par ailleurs banquiers au sens large du terme, dont les performances augmentent, c’est bien connu, avec leur niveau de rémunération et de commission.

Toujours dans le même ordre d’idées, les bataillons de chômeurs, précaires et autres exclus, déjà bien trop nombreux depuis le début du millénaire, mais dont les rangs grossiront, à n’en point douter, à mesure que la récession entraînera même les classes moyennes dans la spirale de la pauvreté et du déclassement social, ne manqueront pas d’apprécier grandement la perspective de devoir se serrer la ceinture au nom de la rigueur ou à cause de leur incapacité à acheter des produits « made in France » / leur absence supposée de patriotisme économique, et de renoncer encore longtemps à une hausse des minimas sociaux qui dépasse, ne serait-ce que légèrement, celle de l’indice des prix à la consommation, , alors que l’Etat n’hésite pas à mettre des milliards sur la table sans exercer aucun contrôle sur l’emploi ou l’efficacité de ses généreuses subventions, et de devoir attendre en vain qu’EDF ne répercute enfin la baisse des cours du pétrole sur leurs factures alors que l’électricien ne rechigne pas à dépenser des centaines de milliards d’euros pour s’emparer de pointures comme British Energy et Constellation Energy, quitte à tenter de snober au passage le milliardaire Warren Buffett…! Quelle classe, en apparence, de jouer les maîtres du Monde, mais peut-être que nous autres Français avons la mémoire si courte que plus personne ne veut se souvenir des mésaventures du Crédit Lyonnais et de Vivendi au pays de l’Oncle Sam, où les étrangers ont tout intérêt à appliquer les lois à 200% avant de faire les malins, et peut-être bien que là aussi, nous aurons, en réalité, trois factures EDF particulièrement salées à payer ces prochains temps: celle d’une électricité infiniment trop chère au vu du cours actuel du pétrole et des prétendus avantages compétitifs du nucléaire, celle des acquisitions de BE et Constellation, hors de prix au vu de l’état désastreux de leurs infrastructures de production / distribution, et celle des déconvenues résultant de la tentative d’EDF d’intégrer en son sein des entreprises aux cultures si éloignées que Vivendi Universal, conglomérat particulièrement ingérable lorsqu’il tentait encore d’être omniprésent dans le Monde et de miser à fond sur les marchés américains, se rappellera enfin à ses bons souvenirs; à moins qu’on nous épargne au moins le mirage de la fusion transatlantique grâce, pour une fois, à la fronde protectionnisme de nos U.S.A. chéris, qui ont tout de même compris depuis belle lurette, surtout lorsque leurs intérêts nationaux sont plus ou moins en jeu, que le laisser-faire dont il se faisaient autrefois les apôtres inconditionnels dans le cadre de leurs visées libre-échangistes, peut vite atteindre les limites de l’acceptable!!!

De quoi augurer de lendemains qui déchantent, voire de quelques mouvements sociaux de masses comme on ne les avait pas vus depuis quelques décennies, et de quoi pronostiquer de bons scores électoraux pour le tout nouveau Parti Anticapitaliste, fer de lance d’une Extrême-Gauche européenne plus revendicative et unie que jamais… A moins que le lavage de cerveau des médias fasse son travail, que cet hiver, particulièrement rude dans une optique de « réchauffement climatique », ne dissuade même les plus téméraires d’aller manifester pendant des heures contre un gouvernement qui a décidé, depuis fort longtemps, de rester aveugle et sourd à leurs demandes sous prétexte de ne pas vouloir reculer devant une bande de gauchistes rétrogrades et de savoir ce qui est bon pour le peuple sans même avoir à le consulter, que le commun des mortels, assommé par le poids grandissant de sa charge de travail et de ses obligations, et susceptible de trouver en la télévision ou d’autres divertissements de masses des instruments de jouissance, de repos cérébral et de paix intérieure disponibles à moindres frais, ne finisse par préférer au son du canon de la contestation frontale celui du clairon de Nicolas Sarkozy, porté en triomphe par des faiseurs d’opinion qui n’auront de cesse de le présenter comme le sauveur de la France face aux assauts capitalistiques des méchants banquiers américains, seul capable, contre l’avis de tous ses homologues européens si nécessaire, d’imposer à tous des compromis de bon sens conformes en tous points aux intérêts de la France, et si génial dans ses trouvailles idéologiques qu’il parvient, sans mal ni effort de persuasion démesuré, à rester juste assez anticonformistes et en rupture avec les dogmes économiques communément admis pour se réclamer à la fois de Keynes et d’Adam Smith au gré des contingences du moment, et juste assez affairiste pour ne jamais froisser ses mécènes et amis (les Bouygues, Bolloré et consorts) dans l’optique de sa réélection ou d’un hypothétique retour prématuré dans le civil, que mes concitoyens préfèrent se désintéresser pour de bon des rouages macroéconomiques, par définition trop complexes et déconnectés de leur quotidien d’agents économiques isolés, et digérer leurs frustrations en se lançant à corps perdu dans un travail encore moins bien rémunéré qu’avant dans le seul but de conserver à peu près un salaire identique en fin de mois et en se fabriquant chaque jour de nouveaux ennemis à abattre dans une Société qui les méprisent, et que l’UMP arrive encore à exploiter jusqu’en 2012 le piètre spectacle politicien d’un Parti Socialiste suffisamment empêtré dans ses querelles de personnes pour avoir donné une majorité relative au programme de Ségolène Royal tout en élisant sa rivale Martine Aubry au poste de Première Secrétaire, fut-ce au prix de quelques débauchages supplémentaires parmi d’anciens dignitaires socialistes tels que Jack Lang, qui rêvent plus ou moins d’en découdre avec tous leurs anciens compagnons de route pour se venger de ne pas avoir pu briguer la Magistrature Suprême…

Ajouter à cela un MoDem si peu représenté sur la scène nationale que seul François Bayrou peut raisonnablement espérer l’incarner, une Extrême-Droite laminée par ses divisions, l’incertitude entourant la succession de Jean-Marie Le Pen et les appels du pied de la majorité actuelle, des Verts si mal en point qu’ils n’oseraient pas refuser les services de Daniel Cohn-Bendit, socio-libéral « europhorique » s’il en est, pour coordonner leur campagne en vue des élections européennes, mais sans pour autant se résoudre à couper les ponts avec une Gauche qui leur avait, autrefois, donner l’unique occasion de participer à l’exercice du pouvoir dans le cadre de la « majorité plurielle » de Lionel Jospin, ainsi qu’une foule d’analogies trompeuses et réductrices avec la crise de 1929 pour tenter de nous présenter les événements de 2008 comme la quintessence du pire de la catastrophe économique et justifier ainsi n’importe quelle mesure par l’urgence absolue, et vous parviendrez peut-être aux mêmes conclusions que moi: à savoir qu’après avoir déjà réussi à mettre François Bayrou hors-course en 2007 (et indirectement en 2002 grâce à la polarisation du paysage politique en cette époque de cohabitation où il ne faisait pas bon parler de consensus), après avoir remporté une victoire historique contre une Gauche malmenée notamment par les élans néoconservateurs et le manque de charisme de Ségolène Royal , considérée par bien des Français comme une sorte de transfuge de la Droite dont les accents sécuritaires du programme électoral ne constitueraient finalement qu’une pâle copie de celui de l’UMP ou de l’ex-UDF, Nicolas Sarkozy a effectivement de bonnes chances de réaliser avec brio son rêve de sortir grandi de la crise, à défaut d’en extraire la France tout entière, et d’être réélu en 2012 avec un score de 65% au deuxième tour de scrutin, soit un point de plus que le Général De Gaulle en 1965. Alors pourvu que Martine Aubry ne tarde pas trop à remettre le P.S. en ordre de marche, à lui donner un programme cohérent, gage de sa combattivité retrouvée, et à renouer ses liens historiques avec les laissés-pour-compte de la mondialisation néolibérale, ouvriers, chômeurs et sans-papiers en tête, pour tâcher de gagner contre toute attente ou de limiter au moins la casse face aux velléités despotiques de notre « omniprésident »!