Si le virtuel n’était qu’un doux rêve, et le retour au réel un réveil d’autant plus douloureux ? d’iCloud à l’orage de la désillusion…

Et si Apple ne produisait, en réalité, que les éoliennes de l’informatique du futur…, autrement dit, du vent transformé en juteux bénéfices au prix de notre liberté… ???

 

 

Parmi les nouveautés qu’Apple vient d’annoncer à la WWDC, ce lundi 6 juin, et dont j’aurai encore amplement le temps de vous reparler d’ici à ce qu’elles soient effectivement disponibles en version « grand public », je n’ai pas manqué de retenir le lancement imminent d’iCloud, service destiné à se substituer majestueusement à MobileMe en ce qu’il permettra non seulement de stocker toutes sortes de fichiers sur un disque dur virtuel, de synchroniser périodiquement quelques catégories de données, de mettre ses albums photos à la disposition d’un public plus ou moins restreint ou de monter un site Internet entièrement en osmose avec les fonctionnalités d’iWeb, mais surtout de déléguer en temps réel sa vie électronique tout entière aux « nuages », autrement dit à de gigantesques data centers disséminés sur l’ensemble du Globe, tant et si bien qu’il deviendra bientôt relativement secondaire de savoir au moyen de quel matériel y accéder puisque tout, y compris le tarif et les modalités d’utilisation du service, ne seront plus, pour nous autres clients finaux, qu’une simple question de logiciel ! À charge ensuite, pour des entreprises asiatiques sciemment reléguées au rang d’ateliers bon marché de la toute-puissante pomme croquée, de nous fabriquer illico les quelques résidus de hardware en guise de chaînons manquants entre ce qu’il reste de nos méninges et ce que leurs « nuages » aspirent à devenir : à savoir l’instrument privilégié d’une désintégration librement consentie de nos individualités dans le flux continu de l’uniformisation des consciences, instrument aux effets d’autant plus ravageurs que le nuage, auquel notre imaginaire prête volontiers cette extraordinaire aptitude à changer de forme, de contenance et de trajectoire quand bon lui semble, symbolise à lui seul notre ardent désir, à tous, de prendre de la hauteur pour transcender enfin les frontières, géographiques ou cognitives, de notre triste condition quotidienne… !

 

Loin de moi, l’idée de rejeter la mise en réseau de l’Humanité : sans les bienfaits de l’Internet, des moteurs de recherche, de projets collaboratifs tels que Wikipedia, des sites de streaming comme Youtube ou Last.fm, des portails des principales administrations ou entreprises de ce monde, jamais je n’aurais pu m’épargner autant de recherches ou de démarches fastidieuses, exercer aussi aisément mon rôle de citoyen libre et informé, accumuler et partager autant de connaissances en si peu de temps, découvrir autant d’artistes ou d’oeuvres de qualité échanger si fréquemment et facilement avec des personnes dont j’ignore parfois à combien de milliers de kilomètres elles se trouvent de chez moi… ! Jamais je ne pourrais espérer que quiconque ne me lise dans des contrées si lointaines, de sorte qu’il ne me resterait plus, à ce compte-là, qu’à faire tout autre-chose que de léguer les présentes lignes à votre appréciation, voire à une éphémère postérité ! De même, alors qu’il ne m’a pas fallu un an, à compter de ma première connexion à Internet en juin 1997, pour tomber sous le charme des achats en ligne (y compris, évidemment, auprès de l’incontournable iTunes Store, archétype de l’abondance facilement accessible grâce à la convivialité de ses rayons virtuels et à la fonction de paiement en un clic), malgré le bilan économique et écologique plus que douteux du commerce électronique, je serais très mal placé pour vouloir faire marche arrière treize ans plus tard. Mais de là à accepter de mon propre chef, sous l’effet de la mode et des pressions publicitaires, d’abandonner progressivement des utilitaires aussi intrinsèquement locaux que mon traitement de texte au profit d’une version « cloud » qui stockerait en ligne la moindre de mes manipulations de clavier dans l’unique éventualité où je sois pris d’une soudaine envie de commencer cette phrase sur mon iMac, de la poursuivre sur mon MacBook Pro et d’y mettre la dernière main de maître sur mon iPhone 4, à troquer le cadre protecteur de mon ordinateur de bureau contre une confidentialité toute relative sur des serveurs distants dont je ne contrôle ni le fonctionnement, ni le niveau de sécurisation, à monnayer de la musique ou des livres réputés à bas prix (mais loin d’être bradés pour autant, compte tenu de la modique rémunération des auteurs et les faibles coûts de reproduction à l’unité), disponibles partout et sur tous mes supports à la fois, contre la traçabilité universelle de mes habitudes de consommation auprès d’une entreprise avançant avec détermination sur la voie d’un monopole mondial encore plus puissant et répressif envers les artistes que nulle autre major de l' »ancienne économie », il y a comme un abîme que j’ai l’intime conviction de ne pas avoir intérêt à franchir de sitôt, persuadé que de confier une trop grande part de vie privée à des appareils physiquement invisibles, parce que situés hors de ses murs, serait presque aussi fantaisiste que d’extirper l’esprit du corps ou de faire briller le Soleil en pleine nuit en-dehors du Cercle Polaire…

 

Bref : même si ces lignes me paraîtront peut-être ridiculement réactionnaires dans quelques années parce que mes élans geekesques et sociaux-conformistes auront eu raison de moi, j’ai comme l’impression qu’il y a, derrière cette vision idyllique des nuages électroniques portés par un vent de liberté, l’évident signe précurseur d’un violent orage de déshumanisation, qu’après le doux rêve de liberté, de communication tous-azimuts et de consommation facile, viendra le cauchemar de la perte d’identité, qu’aux ténèbres de l’inconscience collective organisée succèdera le réveil douloureux de la conscience de ne plus maîtriser notre destin, que ce soit en notre qualité de Non-Américains librement soumis à des mastodontes de droit californien, ou en tant qu’individus de plus en plus contraints à des formes de « socialisation » obéissant aux seules desiderata d’un oligopole médiatique planétaire qui risque de faire passer Rupert Murdoch pour un enfant de chœur dans une dizaine d’années si nous ne cherchons pas, dès à présent, à en limiter le pouvoir au strict nécessaire !

 

 

Voilà pour Apple, actualité oblige, mais il est bien vrai que cela pourrait tout aussi bien s’appliquer aux produits et services de ses concurrents, à commencer par Facebook, Twitter, Microsoft ou Google, tant ces entreprises-là participent à leur façon de cette même logique impériale. En tous cas, n’hésitez pas à me faire part de votre point de vue, surtout si vous êtes de celles / ceux qui trouvez votre compte dans les services de cloud computing, et souhaitez m’en présenter quelques avantages ! D’ici là, bonne continuation, et à très bientôt pour une deuxième partie, beaucoup plus personnelle !

>DU PC FAISONS TABLE RASE, ET DE LA POMME LE FRUIT DE NOS PLUS TÉMÉRAIRES ESPOIRS!!!

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Tels seront désormais les maîtres-mots de mes héroïques expéditions dans le monde virtuel des technologies de pointe!

Autrement dit, je viens de délaisser mon portable Dell pour le « Mac + ultra » de l’informatique portable, à savoir un MacBook Pro configuré sur mesure, en attendant de craquer éventuellement pour l’iPhone 3G S d’ici quelques jours. Voici pourquoi et comment…

Ça y est, c’est fait! Après avoir succombé, il y a trois ans et demi à peine, aux sirènes de la gamme d’ordinateurs portables Dell Inspiron 9300, et avoir commandé, pour Noël 2005, un exemplaire équipé de tout ce que la planète PC avait alors à offrir de raffinement technologique de première classe (processeur Intel Pentium M de 2,26 GHz avec 2 GO de RAM, disque dur de 100 GO à 7200 t/m, lecteur / graveur de CD / DVD multinorme, carte graphique NVIDIA GeForce Go 6800, carte Intel Wireless compatible Wifi 802.11 A / B / G, sorties USB 2.0, Firewire, Ethernet, VGA, DVI, line in / out, haut-parleurs intégrés…), l’heure est venue, pour moi, de passer ce coûteux investissement par pertes et profits en le cédant grâcieusement à mon père, faute de pouvoir faire évoluer l’engin vers des environnements plus stables que Windows XP Familial ou Windows Vista Home Basic, et plus généralement, d’en découdre pour de bon avec l’univers impitoyable du PC au profit d’une configuration 100% Apple, désormais composée d’un iMac 24 pouces et d’un tout nouveau MacBook Pro 17 pouces, qui devrait avoir beaucoup moins de mal à franchir avec moi le cap de la nouvelle décennie (sans compter qu’elle sera peut-être encore pleinement opérationnelle lors de la victoire d’Europe Ecologie aux élections européennes de 2014 à force de tourner sous des Osque l’entreprise de Steve Jobs, elle au moins, a conçus dans la durée…)!

En effet, s’il est vrai que Dell entrera à jamais dans l’Histoire pour m’avoir fourni mon tout premier ordinateur portable, me permettant ainsi de réunir mobilité et technologies de pointes en un ensemble relativement compact et facile à transporter, y compris en avion ou en train, il n’en reste pas moins que la « bestiole » n’a cessé de résister vaillamment à toute tentative de domestication intégrale et de véhiculer, au gré de son utilisation sur des autoroutes de l’information souvent insuffisamment protégées des regards indiscrets ou volontairement laissées à l’abandon par des fabricants d’antivirus à la recherche de nouveaux débouchés pour leurs produits, toutes sortes de programmes et autres codes malveillants qui n’ont pas manqué de compromettre gravement l’intégrité de mes données personnelles / la sécurité de mes transactions bancaires et boursières. Si bien que ses deux premiers mois d’exploitation, à eux seules, ont été marqués par deux fâcheux contre-temps dont n’importe quel utilisateur se serait bien passé après avoir déjà payé près de 4000 euros pour un produit que le constructeur lui présentait pourtant comme le « nec + ultra du haut de gamme », à savoir:

  1. un défaut de fabrication au niveau du câble d’alimentation dont la principale conséquence était de ne pas pouvoir charger la batterie, défaut que le service clients de Dell s’est tout d’abord obstiné à ne pas vouloir reconnaître, préférant me faire effectuer toutes sortes de manipulations hasardeuses dans le Bios jusqu’à y semer une pagaille telle qu’il m’a fallu redémarrer plusieurs fois la machine en « mode sans échec » avant de reprendre pleinement possession de Windows, mais qu’on a bien voulu résorber, quelque trois mois après mon achat, en m’envoyant enfin un chargeur de batterie digne de ce nom (qu’il était rapide et performant, ce SAV téléphonique délocalisé aux quatre coins de l’espace euro-méditerranéen, accessible uniquement via un numéro à tarif spécial, comme il se doit…!); et
  2. une attaque en règle contre toutes les failles de sécurité du système, réelles ou supposées, orchestrée de main de maître par un certain Winfixer, malware dont le but premier est de provoquer autant de dysfonctionnements que possible sur un PC Windows infecté au hasard de la visite de quelque page web assez peu fréquentable, dont le site www.isohunt.com, avant de proposer gentiment au pauvre propriétaire de l’animal fraîchement contaminé, dont on imagine aisément le degré de panique à l’idée de voir son inestimable trésor de « bécane » partir littéralement en vrille à mesure que les minutes passent et que les messages d’erreurs alarmistes envahissent son écran, de payer la modique somme de 24,90$ par carte bancaire pour stopper immédiatement l’hémorragie et tout remettre dans son état originel (à moins que leur interface de paiement, vraisemblablement tout aussi vérolée que leur fichue bactérie logicielle, leur permette carrément, comme par magie, de prélever jusqu’à 7500€ d’une seule traite, soit la limite mensuelle de paiement associée à une carte Visa Premier dans sa version de base…)!

Échaudé d’emblée par une prise de contact si peu conviviale, j’ai néanmoins fini par me faire à l’idée de vivre assez fréquemment aux côtés de cet animal à la fois sauvage et semi-nomade, trop sauvage pour obéir systématiquement à mes ordres et pas assez nomade pour réagir au quart de tour dès qu’on lui demandait d’établir une connexion réseau, sans jamais réussir pour autant à créer avec lui cette indispensable symbiose technologique, cognitive, intellectuelle et spirituelle par laquelle l’ordinateur est censé devenir le prolongement électronique naturel du cerveau et des organes sensoriels dans le contexte d’une banalisation rampante du web 2.0, du « cloud computing » et de leurs pléthores d’applications connexes / transversales (que ce soit en mode « push », c’est-à-dire en tant que moyen de diffusion de l’information et de la pensée dont la finalité première est de générer des contenus prêts à être injectés dans des réseaux tels que l’Internet, ou en mode « pull », donc en sa qualité d’outil de collecte, de gestion, d’appréhension et d’interprétation des contenus téléchargés depuis ces mêmes réseaux,). Et à mesure que Windows Vista a commencé à s’imposer à la Planète PC tout entière comme le seul système d’exploitation susceptible de prendre en charge le basculement progressif vers ces nouveaux usages, Windows XP étant jugé, avec raison, beaucoup trop vieux, instable et rigide face à des tâches aussi gourmandes en ressources que l’actualisation quasi permanente d’une centaine de widgets, quelle n’a pas été ma surprise d’apprendre, après avoir exécuté le « conseiller de mise à niveau vers Windows Vista », donc l’outil de diagnostic attitré de chez Microsoft, que ma machine si chèrement payée un an avant la sortie de cet OS, sauvée des virus et des affres du Bios à la sueur de mon front, était simplement prête pour la version la plus élémentaire de Vista, en l’occurrence l’édition Home Basic, équivalent de Windows XP familial, sous réserve d’incompatibilité totale ou partielle de certains programmes ou périphériques, bien entendu…! Exit, donc, à tout jamais, la perspective de monter un réseau domestique fiable ou de contrôler à distance le PC de ma mère pour voler à son secours en quelques clics, le cas échéant, sachant que Vista Home Basic est réservé en priorité à des tâches assurément aussi « basiques » que la consultation des mails, le surf sur Internet, la lecture de fichiers ou de flux multimédias et le traitement de texte, à en croire la fiche produit officielle sur le site du Microsoft Store, ce qui prouve bien à quel point les héritiers de Bill Gates continuent à prédire un avenir radieux à leurs moindres innovations de façade et à se moquer d’un monde qui, pour sa part, ne leur en confie pas moins près de 90% du parc informatique mondial à défaut de vouloir se lancer à la conquête du Mac ou faire son choix parmi la myriade de distributions Linux.

Alors, info ou intox, cette aberration selon laquelle le « méga-top » du concentré de high-tech de la fin 2005 serait déjà, au bout d’une seule année de vie, suffisamment « borderline » pour se retrouver dégradé à un simple terminal d’accès à Internet avec options « lecteur Windows Media / iTunes » et « retouches de photos après adjonction d’un lecteur Memory Stick externe »? Nul ne le sait vraiment, mis à part Dell et Microsoft, évidemment, pour qui une mise à jour ratée vers Vista ou le futur Windows 7 offrirait en tous cas d’intéressantes perspectives de revenu à court terme (soit, dans l’optique de Dell, dans la mesure où tous les dysfonctionnements qui interviendraient sur mon vieil Inspiron à la suite de l’upgrade, et que nos amis texans pourraient alors entièrement imputer aux programmeurs incompétents de chez Microsoft, constitueraient autant d’arguments en faveur d’un modèle plus récent, soit, dans l’optique de Microsoft, parce que toute migration, pour provisoire et problématique qu’elle soit au final, suppose nécessairement d’acquérir une licence à durée indéterminée dans des conditions tarifaires prohibitives, caractéristiques d’un monopole de fait sur le marché informatique, et d’assumer, tout autant à ses dépens, toute difficulté liée à un éventuel « downgrade » vers son Windows d’origine sans prétendre au moindre remboursement a posteriori, le client final étant toujours seul responsable de l’évaluation, de la compatibilité ou de la mise en conformité de son matériel, indépendamment de ce que lui suggère ce fameux utilitaire qui ne se limite pas par hasard au rôle de vulgaire « conseiller », et non d' »assistant » de mise à niveau). Mais ce que je sais, en revanche, pour l’avoir expérimenté jour après jour sans chercher, le moins du monde, à détourner la machine de ses usages habituels pour en démontrer d’autant plus facilement les défauts, exercice vicieux, mais forcément couronné de succès puisque son résultat serait connu d’avance et que tous mes efforts tendraient à y parvenir avec brio, c’est qu’au fil des mises à jour de Windows, des différents logiciels ou des définitions de virus, l’Inspiron est devenue de plus en plus lent et sujet à de multiples et interminables conflits de ressources, de quoi m’obliger à présent, pour ne citer qu’un exemple, à le laisser tourner dans le vide pendant près de quatre heures tous les mercredis pour permettre à l’antivirus d’effectuer son analyse hebdomadaire sans risquer d’affecter le fonctionnement des autres composants, ou à choisir d’emblée entre IE 8 et Firefox 3 selon les sites que je compte visiter au cours de ma session (impossible, en effet, de saisir ou de valider mon code confidentiel sur l’espace de banque en ligne de la Caisse d’Epargne via Internet Explorer, même en « version accessible »…). Tout à l’inverse de mon iMac 24 pouces, dont j’avais fait l’acquisition dès mars 2007 en vue de goûter immodérément aux joies d’un Mac OS X Leopard qu’Apple nous présentait déjà comme une sorte de « Vista 2.0 », et que j’aurais toujours pu dédier exclusivement au visionnage de films ou de photos sur grand écran et à la constitution d’une gigantesque bibliothèque iTunes grâce à son disque dur de 250 GO en cas de désillusions quant aux fonctionnalités ou à l’ergonomie du système d’exploitation, mais qui n’a fait que dépasser largement mes attentes les plus optimistes, à l’abri de toute tentative d’intrusion ou autre action frauduleuse de la part de personnes non-autorisées, et continue à m’émerveiller chaque jour un peu plus, dès que des mises à niveau viennent enrichir mon expérience d’utilisateur avide d’interaction et de sensations fortes. Du coup, autant dire que je n’attends pas grand-chose de Windows 7, alors que Mac OS X Snow Leopard, qui devrait surtout se distinguer par la prise en charge totale de l’architecture 64 bits, autrefois réservés aux mégas-calculateurs scientifiques, une gestion optimisée des processeurs multi-cœurs, une refonte des interfaces graphiques, une compatibilité absolue avec les serveurs Microsoft Exchange et des progrès substantiels en matière d’accessibilité, me fait déjà bondir et rugir d’impatience trois mois avant sa sortie!

Dès lors, puisque mon bon vieux Dell, qui aurait au moins pu remplir sa fonction de machine d’appoint optimisée pour mes usages mobiles, par opposition à un ordinateur de bureau comme l’iMac, a bel et bien fini par me forcer à consacrer davantage de temps à résoudre des bugs sans-cesse plus grotesques et inopinés qu’à stimuler ou conserver ma créativité, ma soif de connaissance et ma fascination pour les divertissements électroniques de tous ordres, et que mon père, traumatisée par la disparition de son regretté Minitel de première génération après un quart de siècle de bons et loyaux services, était justement à la recherche de quelque-chose qui soit simplement pourvu d’un écran légèrement plus grand que celui de ce merveilleux iPhone 3G qu’on lui avait si chaleureusement conseillé chez Orange, histoire de ne plus devoir s’abîmer les yeux pendant de longues minutes à chaque fois qu’il souhaite consulter ses comptes bancaires ou lire quelques dépêches AFP en ligne, la fête des pères a constitué le prétexte idéal à une décision qui mûrissait déjà au plus profond de mes entrailles depuis des mois: acheter un MacBook Pro et céder le Dell à mon vénérable paternel, et ce:

  • d’une part, pour éviter à ce dernier de débourser une fortune dans le simple but de se procurer un PC qui ne lui servirait peut-être qu’à lancer Internet Explorer et Outlook Express une fois par semaine, En attendant qu’il se décide un jour à suivre l’une de ses innombrables formations à l’intention particulière des seniors en voie de marginalisation numérique afin de se reconnecter pleinement au train du progrès;
  • et d’autre part, pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la dépense énergétique résultant de la production et du transport de mon nouvel équipement par une démarche citoyenne résolument « Grenelle-friendly » (respectueuse des priorités du Grenelle de l’Environnement pour ce qui est de lutter contre le changement climatique et de tirer parti de la conjonction entre crise économique mondiale et urgence écologique pour soumettre le capitalisme tout entier à l’épreuve du développement durable, de l’économie solidaire et des liens socioéconomiques de proximité), étant donné que ce portable, dont je me serais débarrassé de toute façon, fera l’objet d’une sorte de recyclage fonctionnel à l’échelon microcosmique de ma famille au lieu d’être acheminé au plus vite à l’autre bout du Monde après avoir été bradé sur Ebay, et que les interventions en tous genres sur une telle épave en devenir représenteront bientôt une manne inestimable pour les acteurs locaux de l’économie solidaire, au premier rang desquels, bien sûr, les structures de réinsertion sociale et les entreprises de services à la personne, que ce soit par le nombre d’emplois à créer ou à maintenir dans le secteur du dépannage informatique d’urgence ou par le nombre de pièces un tant soit peu fonctionnelles que les ateliers spécialisés de certaines associations humanitaires pourront toujours tenter de réparer et de monter sur des machines de seconde main destinées à des personnes défavorisées…

Et pour la peine, puisque mon revendeur Apple préféré était en rupture de stock sur le modèle qui convenait le mieux à mes envies, de sorte qu’il aurait dû, en tout état de cause, passer une nouvelle commande rien que pour moi, j’ai opté une fois de plus, et à impact écologique similaire, pour la fabrication sur mesure et la commande en ligne sur l’Apple Store.

Résultat des courses: un MacBook Pro éligible à la migration vers Mac OS X Snow Leopard à tarif préférentiel dès sa sortie en septembre, doté, entre autres bijoux technologiques au summum des possibilités actuelles, d’un écran 17 pouces rétroéclairé par LED, d’un processeur Intel Core 2 Duo cadencé à 3,06 GHz, de 8 GO de RAM, d’un disque dur de 500 GO à 7200 t/m, d’une carte graphique double-cœur (Nvidia GeForce 9400 / 9600), des indispensables ports USB, Firewire 800 et Ethernet 100 gigabits, d’un combo CD / DVD, de prises line in / out et Mini Display Port et d’un slot Express Card, avec, en option, une Time Capsule d’une capacité de stockage de 500 GO qui pourra aussi bien faire office de disque dur externe que de borne d’accès Wifi / Wimax, une télécommande Apple Remote pour piloter mon iTunes ou mon Pandora Jam tout en restant allongé encore quelques minutes sous ma couette, ainsi qu’une extension de garantie mondiale du nom d' »Apple Care Protection Plan » qui me permettra, à moi aussi, de jouer pendant trois ans au globe-trotter techno-geekoïde tout droit sorti de son petit chez-soi de « Siliknoll Valley » avec la ferme intention de répandre dans tout l’univers la bonne parole de « l’Evangile selon St-Mac », l’esprit tranquille du simple fait d’être toujours relativement proche d’un centre de maintenance agréé en cas de pépins, en osmose absolue avec un corps d’ores et déjà dopé par l’énergie positive du sport, au risque d’être régulièrement accusé d’en profiter pour frimer sans aucune retenue dans n’importe quel lieu public, à l’instar de ces millions d’autres personnes qui n’ont pas attendu2009 pour y faire l’impasse sur les formes les plus élémentaires de savoir-vivre. Si bien qu’il ne me restera peut-être plus qu’à compléter cette panoplie du parfait « omnivore » (inconditionnel de la firme à la pomme croquée, prêt à dévorer la moindre invention en provenance de Cupertino, Californie) par le tout nouvel iPhone 3G S, version évoluée de cet iPhone 3G que mon père a payé si cher il y a six mois, qui disposerait en outre d’une caméra vidéo / photo d’une résolution maximale de 3 mégapixels, d’une connectique sans fil largement améliorée par rapport aux modèles précédents, et, last but not least, de ces options d’accessibilité qui m’ont déjà si largement ouvert les portes du Mac depuis plus de deux ans malgré la faiblesse de ma vue, en l’occurrence VoiceOver et le zoom système. Mais comme j’ignore encore à quel point j’arriverai à maîtriser la navigation sur un écran tactile, qui, à en croire la documentation en ligne de chez Apple, se ferait à l’aide d’une sorte de molette virtuelle baptisée « rotor », destinée à simuler les boutons et le joystick des iPod classiques afin que les utilisateurs de VoiceOver, en particulier, puissent se déplacer dans les menus ou sur des pages web par un mouvement circulaire de l’index (dans le sens des aiguilles d’une montre pour descendre, et en sens inverse pour remonter), et valider par un double-clic, sans devoir nécessairement localiser les éléments sur l’écran à la manière d’un utilisateur en pleine possession de ses moyens visuels, et comme je ne sais pas davantage si un système aussi novateur est déjà suffisamment au point pour être fiable en toutes circonstances, notamment dans ses versions non-anglophones, je compte tout d’abord laisser passer la cohue inhérente au début des soldes d’été et au lancement du produit pour aller faire un tour dans l’un des points de vente de nos opérateurs mobiles hexagonaux et y tester ses fonctionnalités par moi-même au lieu de m’enflammer inutilement et risquer de faire preuve d’une négligence d’autant plus criminelle à l’égard d’un MacBook Pro qui, à l’image d’un animal de compagnie de luxe, n’attend plus que moi pour déployer ses grands moyens!

À suivre, donc, dans les tout prochains jours si tout se déroule comme prévu, à commencer par le déballage et la vérification du contenu de mon précieux colis, arrivé en toute fin d’après-midi!

>Un automne de high-tech: Requiem pour un "Club tout Neuf", halte aux mensonges d’Orange!

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Curieux de savoir comment un abonné Club-Internet peut éventuellement se retrouver chez SFR sans rien avoir demandé, comment Orange est arrivé à vendre plus de 100000 iPhones 3G en 2 mois et à confectionner un bouquet de TV par satellite sur la base d’une seule chaîne de sport et d’un accord avec AB Sat pour tous les autres contenus, ou ce que Steve Jobs nous a réservé pour la rentrée?

Alors, n’hésitez pas à lire ce qui suit, et découvrez tout d’abord, dans cette première partie, mon oraison funèbre à la mémoire des fournisseurs d’accès Internet plus ou moins indépendants et mes derniers coups de griffes en date contre le célèbre opérateur historique français!!!

En ce triste début d’automne, soit à quelques jours de la fin d’un 3e trimestre 2008 plein de rebondissements spectaculaires, et déjà à plus de trois semaines du cap fatidique de la « rentrée », synonyme de brusque retour aux dures épreuves de la vie quotidienne après des vacances ô combien méritées sous un soleil estival pas toujours au rendez-vous, de nouveaux repères spatiotemporels et de nouvelles priorités pour des millions de concitoyens, dont la plupart appartiennent d’ores et déjà, sans même le réaliser pleinement, à la seconde mouture de la SFIO (section française de l’internationale online), ou, pour le dire de manière un peu moins imagée, à la communauté francophone des utilisateurs du web 2.0 et de ses services connexes, et sont donc confrontés, à ce titre, parmi tant d’autres paramètres souvent difficiles à gérer ou à concilier dans le contexte des bouleversements inhérents à cette période-charnière de l’année, à une actualité plus que foisonnante dans les domaines des médias, de l’Internet et des communications électroniques, je vous propose de revenir quelques instants sur les faits les plus marquants de ces trois derniers mois, tels que je les ai vécus depuis mon QG estival de Strasbourg Neuhof ou les sommets de l’Allgäu, afin que vous ne manquiez rien de ce qui se trame autour de vous, que vous puissiez, le cas échéant, prendre toutes les mesures appropriées pour protéger au mieux vos intérêts d’internautes, ultra-occasionnels ou cyberdépendants , consommateurs, citoyens, électeurs, contribuables et autres particuliers (je préfère, pour l’heure, laisser aux personnes concernées le soin de brosser un portrait exhaustif des produits ou services à destination des professionnels), et que vous soyez ainsi en mesure de percevoir à coup sûr, parmi tant d’autres subtilités langagières, le caractère quelque-peu cynique et absurde de la question

« quoi de neuf chez Club-Internet et TELE2? »,

compte tenu des répercussions pour le moins désagréables de la reconfiguration de l’empire Vivendi…!

I. Club-Internet (anciennement T-Online France, filiale de Deutsche Telekom), vendu à Neuf Cegetel, lui-même absorbé par SFR, qui lui, pourrait bien être revendu prochainement à Vodafone, à British Telecom ou, pourquoi pas, à Deutsche Telekom pour ressusciter T-Online France d’ici 2011… Et voilà que ce bal des fusions-acquisitions aux allures de jeu de chaises musicales entre magnats de la Nouvelle Economie reprend de plus belle sous des formes toujours plus débridées!!!

Alors que Free, de son côté, commençait à assaillir les derniers bastions hexagonaux de la Net Economy transalpine, soit environ 300000 usagers de la galaxie Telecom Italia (Alice, Tiscali, Libertysurf…), les clients du désormais défunt FAI Club-Internet, particulièrement apprécié des connaisseurs pour avoir créé le réseau ADSL dégroupé le plus performant de France, pour disposer de l’une des hotlines les plus efficaces du marché et pour être particulièrement réceptif aux besoins spécifiques des diffuseurs de webradios, mais trop hâtivement démantelé et rebaptisé 9CI dans l’unique objectif de marquer d’un nouveau sigle son entrée, dès la mi-2007, dans la sphère d’influence du groupe 9 Cegetel, né, il n’y a pas si longtemps, quant à lui, d’une opération de fusion-acquisition entre les vénérables opérateurs téléphoniques Neuf Télécom et Cegetel sous l’effet du recul progressif de la téléphonie fixe classique au profit des offres d’accès à l’Internet haut débit de type « multiple play », et détenu, depuis quelques années, à 40%par une autre filiale de l’ex-Cegetel, à savoir le célèbre opérateur mobile SFR, se trouvent à présent confrontés à un double défit. Car:

  1. Non seulement, le rapprochement juridico-technologique entre Neuf et Club-Internet, annoncé en juillet 2007 à grands renforts de promesses et de perspectives alléchantes quant à la démultiplication des services et la mise en commun des réseaux, est achevé de manière tellement partielle et arbitraire que certains clients, visiblement privilégiés de par leur adresse IP ou la fusion particulièrement précoce des deux réseaux sur leur lieu de résidence, ont été migrés de force vers Neuf sans rien avoir demandé à personne, Neuf et Club-Internet se contentant généralement de les en informer par un seul mail, envoyé deux mois avant la date effective de transfert d’abonnement et fortement susceptible d’atterrir par erreur parmi les courriers indésirables en raison des dysfonctionnements chroniques du filtre anti-spam de Microsoft Outlook, et omettant sciemment de les aviser de leur faculté de résilier leur contrat de plein droit dans les quatre mois à compter de la date de migration du fait de cette modification substantielle des conditions générales de leurs offres respectives, alors que d’autres, dont je suis, qui aimeraient tant en finir avec leur affiliation à une société aujourd’hui caduque dont le réseau, réduit à l’état d’infrastructure fantomatique, semble donner de tels signes d’essoufflement et de mauvais entretien que le débit de connexion ne cesse de baisser et de devenir de plus en plus instable dès la tombée de la nuit, reçoivent, pour seule réponse à leurs demandes répétées de migration vers Neuf, la vague assurance de ne pas avoir été oubliés dans le cadre du plan de mise en œuvre du basculement généralisé des abonnés Club, de bénéficier de la fibre optique dès son arrivée dans leur commune au même titre que les clients originels de la maison-mère et de conserver leurs identifiants et adresses mail Club jusqu’à nouvel ordre, au risque de devoir prendre les choses en main de leur propre chef au terme de leur période initiale d’engagement ou de réengagement en résiliant leur offre Club tout en souscrivant simultanément un nouvel abonnement Neuf (apparemment, on ne peut vraiment pas faire plus simple dans ce monde toujours plus complexe…);
  2. Mais, de surcroît, voilà qu’SFR, division mobile de feu le Groupe Cegetel, lui-même censé gérer tous les services de communications électroniques de l’ex Compagnie Générale des Eaux (CGE – plus connue de nos jours sous ses appellation de « Vivendi » ou « Vivendi Universal »), qui venait par ailleurs de racheter la division Fixe & Internet de TELE2 France à l’issue de la scission de cette dernière en deux entités distinctes (l’Internet et la téléphonie fixe revenant donc à SFR, alors que la téléphonie mobile relève désormais d’une division séparée agissant en qualité d’opérateur de réseau virtuel – ou MVNO), profite de son statut d’actionnaire principal de Neuf Cegetel, titulaire de toutes les marques de l’univers Neuf, pour racheter les parts que détenait, dans celle-ci, un certain Robert-Louis Dreyfus, bien connu des fans de l’Olympique de Marseille pour avoir apporté sa précieuse contribution morale et financière à toutes les heures de gloire récentes du club de football de la cité phocéenne, avant de lancer une OPA sur le solde du capital en vue d’un retrait obligatoire de la cote parisienne. Si bien qu’un an à peine après avoir racheté Club-Internet auprès de cet autre poids-lourd du secteur qu’est le groupe Deutsche Telekom, Neuf, à son tour, retombe intégralement dans le giron de la tentaculaire SFR / Vivendi après avoir essayé en vain de se forger sa propre identité sur les décombres de l’ex-Cegetel, que je reçois, il y a quelques jours, un mail de Neuf m’informant, le plus sérieusement du monde, qu’en ma qualité d’abonné à une offre Neuf (ah bon: mais je croyais qu’on refusait obstinément de me faire migrer chez eux…), je goûterai bientôt aux premiers avantages de la fusion avec SFR, essentiellement sous forme d’une mise en commun des réseaux et d’une harmonisation / extension de l’offre de services, et qu’avant même d’avoir atteint les rivages de Neuf, je me retrouve de fait, à l’insu de mon plein gré, dans la calle SFR du vaisseau Vivendi, sans savoir pour autant à quel capitaine me vouer en cas de réclamations, de problèmes ou de changement de coordonnées bancaires… De quoi avoir un peu de mal à surfer l’esprit tranquille!!!

II. Pendant ce temps, France Télécom, non content d’avoir dû se délester d’une partie de ses actifs après l’éclatement de la bulle Internet des années 2000-2001 et de ne plus être en position de monopole absolu dans sa mère-patrie / en mesure de conquérir le monde à coup d’acquisitions tous-azimuts financées par le contribuable français sous forme de subventions publiques plus ou moins explicites, se lance dans des stratégies commerciales aussi douteuses que payantes via les nouvelles offres d’Orange, comme pour mieux faire oublier ses échecs passés au prix de quelques déconvenues à venir qu’il faudrait presque lui souhaiter mineures pour ne pas risquer de devoir en assumer la facture par le biais de l’une de nos prochaines déclarations d’impôts, à l’image de ce qui est en train de se produire dans le secteur américain des banques et assurances…

Pour m’en tenir à la période estivale, disons que tout commence avec les cafouillages accompagnant le lancement de l’iPhone 3g en France au matin du 17 juillet. Car, comme vous pourrez le constater par vous-même, notamment dans cet article du Blog du Geek, sélectionné exclusivement de par son ranking parmi mes moteurs de recherche préférés, mais dont on pourrait trouver quelques milliers de répliques éditoriales sur d’autres forums, blogs ou sites spécialisés, Orange France, qui regroupe aujourd’hui toutes les activités « grand-public » de France Télécom à l’exception du bon vieux Minitel et de la téléphonie fixe, y compris celles que l’opérateur historique exploitait sous la marque Wanadoo avant de racheter au prix fort, sous l’emprise de l’euphorie spéculative qui prévalait encore au premier trimestre 2001, l’un des fleurons mondiaux de la téléphonie mobile, à savoir le Britannique Orange PLC, ne semble avoir ménagé aucun effort pour transformer la chasse au dernier objet culte en date de la firme à la pomme en un parcours du combattant semé d’embûches et de déceptions, tant il semble aujourd’hui évident, entre autres, que l’opérateur a cautionné et avantageusement repris à son compte la démarche d’Apple consistant à sous-alimenter le marché en iPhones afin d’entretenir durablement l’impression de rareté et d’en justifier le prix, sommes toutes encore assez élevé, que même après avoir constaté et admis cette pénurie, de nombreux points de vente Orange ont continué à faire preuve d’un degré d’amateurisme inégalé dans la gestion des pré-réservations d’appareils (listes d’attentes manuscrites sur papier libre au lieu d’un formulaire prévu à ce seul effet, impossibilité, pour les clients, de réserver le modèle ou le coloris de leur choix, vendeurs souvent incapables ou peu désireux de conseiller les clients sur le modèle d’appareil ou le type de forfait le plus adapté à leurs usages…), qu’à l’instar des autres opérateurs bénéficiant d’une exclusivité commerciale sur leur territoire respectif, Orange n’hésite pas à avoir recours à des méthodes qui, sans être forcément répréhensibles dans ce pays aux yeux des autorités compétentes, s’apparentent tout de même fréquemment à de la vente groupée et/ou de la tromperie manifeste sur le rapport qualité/prix des services associés (obligation de souscrire au minimum à un forfait mensuel de 49 euros pour pouvoir se procurer le modèle de base de 8 gigas au prix d’appel de 149 ou le modèle 30 gigas à 199 euros, faute de quoi il vous en coûtera déjà 50 euros de plus, souscription quasi impérative à un forfait de 24 mois, sous peine de devoir débourser un supplément tarifaire de 4,50€/mois pour une durée d’engagement incompressible d’un an, maintien d’un forfait Internet prétendument « illimité », mais bel et bien assorti d’une restriction mensuelle de téléchargement fixée à 500 MO, dont le dépassement implique des frais pour le moins délicats à maîtriser dans un monde comme le nôtre, où les volumes d’échanges de données se comptent habituellement en gigaoctets…), et que les performances de l’iPhone de nouvelle génération, pourtant censés permettre d’utiliser de façon optimale les réseaux 3G et 3G+, se révèlent bien en-deçà des attentes en termes d’autonomie de batterie ou de vitesse d’accès à Internet, notamment à la suite d’un bridage volontaire que l’opérateur a peut-être simplement mis en place pour masquer les lacunes de sa couverture réseau. Du coup, à la lecture de l’information selon laquelle Orange aurait déjà vendu plus de 116000 iPhones 3G depuis le 17 juillet dernier, alors qu’il lui avait fallu plus de cinq mois, soit de novembre 2007 à mars 2008, pour atteindre la barre des 100000 iPhones classiques, je m’étais d’ores et déjà demandé combien de temps cette société allait encore pouvoir construire, sur le chantage aux nouvelles technologies et des pratiques marketing plus que discutables, son hégémonie de premier opérateur Internet et mobile de France, matérialisée par des parts de marché largement supérieures à 50% malgré les injonctions répétées de la Commission européenne, avec laquelle il semble toujours y avoir suffisamment de friture sur la ligne pour empêcher nos décideurs nationaux de comprendre clairement qu’il est grand temps d’instaurer enfin une concurrence libre et non faussée dans l’Hexagone.

Cela dit, comme j’avais apparemment sous-estimé l’ingéniosité et les trous de mémoire fort opportuns des agents commerciaux de notre ancien monopole d’Etat, il se trouve que je découvre soudain avec stupeur, au détour d’une opération aussi routinière que la recherche de nouvelles chaînes sur mon démodulateur satellite, le poteau rose de « la télévision pour tous selon Orange » dans le contexte d’un ralentissement significatif du déploiement de l’Internet haut débit à la campagne et de la fibre optique en ville. Concrètement, dès ce 7 février 2008 où Orange avait fini par remporter, pour la « modique somme » de 200 millions d’euros par an, 3 des 12 lots (ou créneaux horaires) mis aux enchères dans le cadre de la renégociation des droits de retransmission des matches de football du Championnat de France de Ligue 1, et par obtenir, du même coup, la possibilité de diffuser en exclusivité l’un des 10 matches de chaque journée de championnat, tous supports confondus, sa maison-mère France Télécom, qui avait dû se délester de nombreux actifs non-stratégiques après l’éclatement de la « bulle Internet » des années 2000, abandonnant ainsi à l’opérateur de satellites Eutelsat, dont elle était encore actionnaire à l’époque, son imposante flotte de satellites de télédiffusion (dont les fameux Télécom 1A, 1B, 2A et 2B, rebaptisés « Atlantic Bird » depuis lors, particulièrement connus des téléspectateurs habitant des zones non câblées au milieu des années 90 dans la mesure où ces relais célestes, positionnés à 5et 8 ° Ouest et destinés à couvrir une bonne partie de l’Europe occidentale, leur permettait de capter les six chaînes françaises dans une qualité bien meilleure qu’à l’aide d’une vulgaire antenne hertzienne et de s’abonner éventuellement à la prime version analogique du bouquet Canalsatellite, futur Canalsat), avant de céder également ses réseaux câblés ainsi que ses participations dans Eutelsat et dans le bouquet numérique TPS, aujourd’hui absorbé par Canalsat dans le cadre d’une redistribution globale des cartes de l’audiovisuel français entre Canal + – groupe Vivendi, TF1 – groupe Bouygues, et M6 – groupe CLT / RTL, mais qui n’a jamais renoncé pour autant à ses ambitions dans les domaines de l’Internet et du mobile, consciente de pouvoir en faire, en moins d’une décennie, les increvables vaches à lait de sa croissance future, a clairement manifesté son intention de redevenir un acteur de l’audiovisuel hexagonal et de réagir aux visées commerciales de Vivendi, matérialisées entre autres par les synergies grandissantes entre ses filiales SFR, Neuf Cegetel, Canal + et Canalsat (bouquets de télévision mobile chez SFR, vidéo à la demande via Internet sur les sites Canal + et Canalsat, enrichissement des principales offres triple play du marché, y compris celles de leurs concurrents Orange et Free, grâce aux déclinaisons ADSL de Canal + Numérique et Canalsat) en commercialisant à son tour un bouquet de chaînes sous la marque Orange, garant de son statut de leader incontesté sur les marchés de l’Internet, des médias et des télécommunications, désormais tellement interdépendants qu’ils finissent par se fondre en un ensemble aux contours encore incertains, et de sa marge de manœuvre croissante quant au contenu de ses offres TV à venir.

Or, sachant que le déploiement de l’ADSL à la campagne a pris tellement de retard que nombre d’opérateurs louent d’ores et déjà des satellites, ou du moins quelques transpondeurs, pour assurer malgré tout des connexions Internet à moyen débit vers les territoires les plus reculées, encouragés en cela par de juteux contrats de délégation de service public avec des collectivités locales ou régionales qui leur confèrent ainsi, en contrepartie des surcoûts engendrés par l’exploitation des faisceaux satellitaires et le raccordement des clients finaux dans les zones concernées, un monopole de fait répondant généralement au doux nom de « groupement d’intérêt économique » (GIE), que même dans les communes rurales ou périurbaines desservies par un câblo-opérateur, nul n’est jamais parvenu à faire respecter intégralement les restrictions ou interdictions quant à la pose des paraboles chez les particuliers, TPS et Canalsat n’ayant eu de cesse de se distinguer par leurs bons conseils juridiques aux futurs abonnés en matière de droit à l’antenne, leur rapport qualité/prix ou leurs offres d’installation gratuite à domicile là où le câble ne proposait parfois qu’une modeste sélection de chaînes à des tarifs prohibitifs, contrairement aux grandes villes comme Strasbourg, où les diverses formules tarifaires étaient tout de même de nature à répondre pour l’essentiel aux attentes les plus exigeantes, et qu’en tout état de cause, un bouquet de télévision par satellite indépendant de l’ADSL, destinée prioritairement aux foyers difficilement accessibles par voie terrestre pour ne pas éveiller prématurément des soupçons d’abus de position dominante, mais virtuellement extensible à l’ensemble du territoire national grâce aux performances des paraboles actuelles, permettrait donc à la fois à Orange de se passer autant que possible des réseaux filaires, bien trop onéreux au regard des éventuels revenus futurs de la télévision par IP, surtout en cette période de réforme de l’audiovisuel, de consommation en berne et de marché publicitaire atone, d’entrer en concurrence frontale avec Canalsat, notamment par le biais des droits de retransmission de la Ligue 1, sous le prétexte, on ne peut plus légitime en apparence, de vouloir combler le vide concurrentiel né de la disparition de TPS par des contenus novateurs et originaux, et de contribuer à signer, dans les communes faiblement peuplées du moins, l’arrêt de mort de ces mêmes réseaux câblés que sa maison-mère France Télécom s’était pourtant acharnée à bâtir depuis les années 1980 au mépris de toute logique économique, quitte à exercer d’énormes pressions sur les autorités de l’époque pour faire interdire purement et simplement l’installation d’équipements de réception satellitaire chez les particuliers…, je n’ai pas été démesurément surpris d’apprendre qu’Orange allait lancer, à compter du 3 juillet 2008, une offre de télévision par satellite comprenant, entre autres, une nouvelle chaîne nommée Orange Sport, chargée de retransmettre les matches de football si chèrement payés quelques mois auparavant. Tout comme je n’ai pas davantage perdu mon sang-froid à l’idée qu’une fois de plus, « l’accouchement du nouveau-né ait été particulièrement douloureux« , cette fois en raison d’un manque de coordination flagrant entre Orange et Samsung, son fournisseur de décodeurs, et de problèmes récurrents dans la gestion de la fonction de vidéo à la demande, de quoi repousser la livraison de la version définitive du démodulateur au début du mois prochain, si tout continue à aller pour le mieux d’ici là…

« Mais alors »,

me direz-vous,

« à quoi ressemble donc cette offre tant attendue, puisque Canalsat a repris à son compte toutes les chaînes précédemment diffusées en exclusivité sur TPS et qu’Orange se doit, par conséquent, de négocier de nouveaux accords commerciaux ou de créer au moins quelques chaînes ad-hoc pour ne pas (trop) se ridiculiser face à la richesse des offres et à la forte implantation de son rival »?

Et bien oui: c’est précisément sur ce point qu’Orange a su faire preuve d’un sacré culot et d’une incroyable stratégie de dissimulation de la vérité derrière des alibis de compétitivité. Car, non seulement l’opérateur s’est arc-bouté avec tant de hargne sur sa logique de concurrence avec Canalsat que même Canal +, qui se trouve pourtant en bonne place au box office des options payantes les plus prisées chez ses clients ADSL, ne risque pas de figurer de sitôt au rang des nouveaux arrivants dans sa déclinaison satellite, mais en plus, nos chers amis en mal de sensations fortes et de fausses révolutions aux allures de gros coups médiatiques susceptibles de générer des retours sur investissements aussi immédiats que possible, pressés qu’ils étaient de lancer à tout prix leur joli bébé dans le bain du PAF avant le démarrage de la nouvelle saison de Ligue 1 en août au point de ne même pas avoir eu le temps de monter autre-chose qu’un embryon de chaîne sportive dans les cinq mois de gestation qu’il leur restaient, ont préféré contourner radicalement l’obstacle Canalsat et passer un accord de diffusion global avec AB Sat, éternel troisième opérateur de bouquets satellitaires depuis le milieu des années 90, dont la part de marché avait fini par être si désastreuse qu’il lui fallut revendre ses chaînes et son parc d’abonnés à Canalsat et TPS dans le simple but d’éviter le dépôt de bilan, mais qui, à force d’avoir misé sur l’émergence des offres triple play de Free et Club-Internet et les revenus récurrents qui en résultaient, semble aujourd’hui avoir retrouvé un équilibre financier tel qu’il lui a été possible, dès le mois de décembre 2007, de « se remettre en orbite commerciale géostationnaire « sur Eutelsat Hot Bird (13° Est) et Atlantic Bird 3 (5° Ouest) via un tout nouveau bouquet du nom de Bis, composé pour l’heure de vingt chaînes généralistes dans sa version basique à 4,95€/mois + quelques chaînes de cinéma et de sport en option, dont 16 des 18 chaînes de la TNT gratuite (de quoi mettre, au fond, beaucoup d’eau dans le vin de leurs publicitaires, qui se plaisent un peu trop à insister sur son caractère prétendument attrayant et « hard discount », d’autant plus que les 18 chaînes de la TNT sont d’ores et déjà distribuées gratuitement par l’intermédiaire des satellites Astra et qu’elles ne nécessitent donc aucun abonnement particulier pour peu que l’on possède l’un des nombreux démodulateurs numériques du marché et que l’on fasse pointer son antenne vers 19,2, et non 13° Est). En clair, et sans décodeur Samsung cette fois…, l’offre Orange serait donc une réplique intégrale de Bis s’il n’y avait pas la fameuse chaîne sportive et ses rencontres de ballon rond pour entretenir le mythe de la nouveauté; et c’est pourquoi vous chercherez en vain, aussi bien sur Eutelsat Hot Bird que sur Atlantic Bird 3, des transpondeurs Orange diffusant autre-chose que du sport!!!

Comme quoi, j’étais encore assez gentil pour avoir choisi l’expression de « poteau rose de la télévision pour tous selon Orange ». Parce qu’à y regarder de plus près, je me demande si je ne viens pas de mettre la main sur une volumineuse cargaison d’Oranges amères, payée 200 millions d’euros rien que pour les quartiers footballistiques des fruits de ses ambitions de résistance à tout prix à l’inexorable ascension de Vivendi, à quoi il faut probablement rajouter quelques royalties plutôt acides au profit d’AB Sat, qui détient après tout la quasi-totalité des droits de diffusion de ses programmes. Mais au fond, et à la décharge de notre opérateur historique bien-aimé, SFR n’est-il pas en train, lui aussi, de prendre ses abonnés pour des demeurés en proposant une box dont le capot, frappé du logo SFR, est rigoureusement identique, et donc interchangeable avec celui de la Neuf Box dans la mesure où il s’agit, en réalité, des mêmes appareils, pourvus du même firmware…?

En conclusion:

Qu’il s’agisse finalement de l’accès à Internet, à la téléphonie fixe, aux réseaux mobile ou à la télévision numérique, nous autres consommateurs français n’auront bientôt plus que deux ou trois choix au maximum, en l’occurrence: France Télécom / Orange, Vivendi / SFR / Vodafone ou que sais-je d’autre, et Free, susceptible de s’associer à Bouygues pour faire contrepoids sur tous les segments d’offres quadruple play. Autant dire que ce sont finalement les géants historiques du mobile, Orange SFR et Bouygues, qui ont su imposer leur domination sur les autres médias, dont l’Internet haut débit, et qu’il y a là, très certainement, matière à réflexion à la veille de la probable émergence du Web sémantique (ou Web 3.0), tant il est vrai que l’univers des « nouveaux médias » abrite autant de promesses plus ou moins sincères que de franches désillusions pour ceux qui n’ont pas les reins aussi solides que nos chères multinationales, et que Google, Microsoft ou Apple, qui sortirent, eux aussi, renforcés de la purge économico-technologique des années 2000 dans leurs secteurs d’activités respectifs, sont aujourd’hui tellement mieux armés qu’Exalead, Opera Software ou Archos pour nous vendre leur conception des révolutions futures à force d’avoir pris le temps d’asseoir leur hégémonie planétaire pendant cette période faste que représentèrent les années 2002 à 2007, quitte à freiner l’innovation en rachetant des brevets dans l’unique objectif d’empêcher leurs concurrents d’accéder à leur savoir-faire, à prévenir toute forme d’interopérabilité technique par des dispositifs propriétaires de type DRM ou à mettre des bâtons dans les roues de leurs poursuivants en verrouillant les marchés par des accords d’exclusivité misant sur la complémentarité du « soft » et du « hardware »; sauf que jusqu’à présent, l’enjeu était de contrôler des marchés nationaux, fussent-ils aussi grands et prometteurs que celui des 60 millions de consommateurs hexagonaux, alors qu’à l’avenir, les batailles commerciales se décideront avant tout à l’échelle mondiale et impliqueront donc plusieurs milliards d’usagers potentiels!

Et pour commencer ce travail de réflexion et d’analyse, chantier titanesque s’il en est, je reviendrai d’ailleurs sur Google et Apple dans la deuxième partie de mon article, à paraître d’ici quelques jours. A suivre, donc!!!