« Cactus Orchidée » d’Emma Casanove, un merveilleux hymne à l’amitié et à la découverte de soi, par delà la logique et les convenances sociales

Dans le cadre de mes sérieuses résolutions pour une année 2018 déjà bien entamée, mais encore loin d’avoir trahi le gros de ses secrets, j’ai décidé de me remettre à alimenter de mes nouveaux écrits à la fois le présent blog, ainsi que son frère jumeau sur Blogger, la plateforme de Google. Et pour l’heure, je commencerai par republier ma critique initialement postée sur Amazon / Kindle, au sujet de la première nouvelle en date d’Emma Casanove, écrivaine aux origines et aux influences multiples que je suis avec beaucoup d’intérêt sur Facebook et Twitter depuis quelques années, parue à l’automne 2012 aux éditions Chloé des Lys

Couverture de l'ouvrage Cactus Orchidée d'Emma Casanove

Tout commence par une relation a priori impossible parce que contraire aux conventions, aux exigences sociales, par une amitié forte, de plus en plus passionnelle entre deux êtres tellement plus insondables et à fleur de peau qu’il n’y paraît. D’une part, il y a Zoé, 40 ans, professeur d’espagnol fraîchement nommée directrice de sa fac, mère de famille dont l’hyperactivité, la réussite, le souci d’exemplarité et de perfection sont paradoxalement à l’image des doutes et de l’insatisfaction qui la rongent de l’intérieur ; et de l’autre, Thomas, 20 ans, l’un de ses nombreux étudiants, dont le vécu parfois aux confins de l’inavouable, les non-dits, et le cheminement psychique ne cessent de tendre à Zoé le miroir de ses propres questionnements. De leur complicité et de la complexité de ces liens, scrutés, jugés, discrètement moqués ou jalousés de toutes parts, naîtront des échanges fusionnels, parfois d’une violence et d’une sincérité d’autant plus inouïes que chacun de ces deux personnages se révèle alors à l’autre et à lui-même dans ce qu’il a de plus irrationnel…

Ce livre étant avant tout à l’image de la vie, avec ses trajectoires rarement rectilignes ou son lot de rebondissements spectaculaires auxquels le destin arrache les protagonistes de justesse, mais si bien écrit, si captivant que le suspense demeure intact jusqu’à la dernière phrase, cette amitié durera jusqu’à ce que Thomas découvre un secret qu’il n’aurait même jamais imaginé enfoui dans les tréfonds de son corps, et que Zoé, pour sa part, manque de porter le coup de grâce à son couple… À moins que leurs chemins ne se recroisent aux antipodes, et fassent un jour l’objet d’une suite… ???

Par ce tout premier ouvrage, publié il y a déjà plus de cinq ans, certes, mais qui n’a assurément pris aucune ride, Emma Casanove nous livre donc ici une émouvante et passionnante histoire, toujours agrémentée de très intéressantes réflexions sur la vie, l’amour ou la frontière entre celui-ci et l’amitié, enrichi de très fines description du monde intérieur de Zoé et Thomas, avec tout ce que cela suppose de tourments de leurs âmes en quête de nouveaux repères ! Un livre qui m’a vraiment bouleversé, que je vous conseille donc chaleureusement, et qui me donne bien envie d’en lire d’autres, de la même autrice:-)

Pour de plus amples renseignements sur Emma Casanove, notamment ses autres ouvrages et les moyens de vous les procurer dans le format de votre choix, le cas échéant, ou pour suivre tout simplement son actualité en-dehors des habituels réseaux sociaux, rendez-vous sur son site, emmacasanove.fr🙂

BLOG-NOT DE CATHERINE DUTIGNY : MON COUP DE COEUR LITTÉRAIRE DU MOIS… ET UNE OCCASION EN OR DEFAIRE REVIVRE MON PROPRE BLOG:-)

Depuis la publication de mon dernier billet en juillet 2014, cela fait donc à nouveau près de deux ans que cet espace a fait les frais des innombrables péripéties de mon quotidien, de la longue et douloureuse maladie, puis du décès de mon père, au deuil qui s’en est suivi, d’une terrible déception amoureuse aux incertitudes d’un avenir où je ne manquerai pas d’être confronté à des responsabilités tellement plus immenses qu’elles ne l’ont été par le passé. Deux ans, aussi, que je n’en brûlais pas moins d’envie de vous dire au fil des présentes pages tout le bien que je pense que ma fidèle amie et inspiratrice de plume Catherine Dutigny, également connue sous le doux nom d’Elsa Saint Hilaire, comme j’ai déjà coutume de le faire sur les principaux réseaux sociaux depuis-lors…

Et voilà que son tout nouveau roman « Blog-not », disponible dès à présent auprès de son éditeur, sur Amazon ou chez votre libraire habituel, tombe à pic en pleine période des ponts de mai pour m’inciter à échafauder des liens entre mon destin et celui de l’un de ses héros, à trouver dans une si palpitante intrigue la force et l’inspiration qui puissent me porter vers des rivages plus ensoleillés à l’avenir… !

Alors, qui est, au juste, cette fameuse Catherine / Elsa ?

Dans la vie, elle est diplômée de Sciences Po, riche d’un parcours professionnel passionnant et diversifié, rédactrice et membre du comité de lecture à La Cause Littéraire, écrivaine se plaisant à aborder le plus naturellement du monde un large éventail de genres et de styles, du conte pour enfants au roman policier, avec un fort agréable penchant pour l’humour et les personnages en marge des conventions de tous ordres, entre autres cordes à son arc…

Dans mon coeur, depuis ce jour de la fin 2013 où j’ai eu la chance de la lire pour la première fois, elle est devenue, tout d’abord, cette intéressante et intelligente correspondante avec qui j’ai toujours aimé me livrer à des discussions argumentées sur l’actualité, l’art ou la musique, en plus de commenter ses derniers écrits, puis, avec le temps, une confidente et amie qui a eu la gentillesse de m’offrir l’un des plus beaux témoignages d’estime, de reconnaissance et d’affection qu’on puisse recevoir d’une femme / fan de lettres de son haut rang : à savoir qu’elle m’a permis d’accompagner la mise en ligne progressive des 50 premiers chapitres de son roman-feuilleton Carnets secrets, », l’histoire d’un chat parlant le langage des Humains, participant activement à démêler les fils de leurs destins entrecroisés,  via une page Facebook dédiée dont je rédige les différents statuts et assure l’administration. Soucieuse de rendre ses écrits accessibles à des publics aussi variés que possible, de s’adapter au mieux à toute la palette des habitudes de lecture, elle n’a cessé d’apporter une contribution décisive au blog de mon amie Tippi Rod où cohabitent en parfaite harmonie les versions électroniques et les enregistrements audio d’un impressionnant choix de textes, pour le plus grand bonheur de ceux qui éprouvent des difficultés / sont dans l’impossibilité de lire des ouvrages imprimés sur papier puisqu’il n’est pas donné à tout le monde de maîtriser l’outil informatique au point de s’acharner à scanner un livre de 200 pages via son logiciel d’OCR avant de pouvoir en exploiter le contenu dans des conditions à peu près décentes.

Plus récemment, j’ai aussi pu lire et chroniquer son fabuleux « Calendrier de l’Avent », un bel et émouvant ouvrage initialement paru en novembre 2008 par lequel elle rend toutes ses lettres de noblesse à la portée universelle de ce que devrait être et rester l’esprit de Noël.

« Un titre qui n’est ni français ni anglais et qui sert d’illustration au livre. Mais que m’est-il encore passé par la tête? », s’interroge-t-elle en tête de gondole de la page consacrée à son dernier-né, plus de deux siècles après le règne de Napoléon Ier à qui d’aucuns ont tout de même prêté l’intention de faire creuser un tunnel sous la Manche en vue de sceller une alliance franco-anglaise définitivement à notre avantage;-)…

Quelques indices prometteurs en quatrième de couverture, mis en musique et en images par la talentueuse Naïade :

Rien ne laissait présager une telle issue.

Le corps d’une jeune fille découvert dans la Seine par un vieux marinier, quelques vêtements et un mot trouvés sur la berge : le suicide d’une adolescente ne semble faire aucun doute. Par acquit de conscience, le commissaire Guedj, conseillé par une graphologue, analyse les maigres indices afin de ne rater aucune éventualité. Puis apparait un deuxième papier issu des affaires de la noyée. Cet extrait de Lithium va bouleverser l’enquête.

Il y a d’abord Alex, l’agaçant petit ami de Clarisse, la fille de l’experte, qui rêve de devenir journaliste. Et puis cette maison de retraite où une infirmière se consume d’amour pour un étrange collègue. Ou encore ce blog, qui attire comme un aimant des jeunes internautes en mal de vivre. Une seule certitude, certains vont amèrement regretter de jouer au détective.

Pour avoir enfin eu tout loisir de lire, oh non, que dis-je, de dévorer goulument ce livre dans son intégralité, de réaliser en quoi les paroles des morceaux de Nirvana ne représentent qu’une très pâle réplique contemporaine des Fleurs du mal de Baudelaire, bien que tous deux produisent parfois des effets identiques sur des personnes en souffrance psychique, c’est une réponse infiniment plus personnelle qui s’impose à cette question : de fort belles choses, ma foi:-)

S’il est vrai que Catherine Dutigny n’est pas encore aussi célèbre qu’elle ne le mériterais au titre de ses propres mots, reste qu’elle a mis toutes les chances de son côté pour gravir quelques marches de plus vers la consécration, que ce soit grâce à cette intrigue chargée de suspense jusqu’au point final, , à son style d’écriture, fluide, entraînant et parsemé de jolies formulations, au grand soin qu’elle a manifestement pris à se documenter, de manière à ce que tout paraisse aussi crédible que possible, à tous ces protagonistes dont elle dépeint les traits de caractère avec tant de finesse d’esprit et de souci du détail qu’on en ressent spontanément l’envie de s’intéresser à leur psychologie avant de les juger ou de les ranger précipitamment dans les tiroirs de nos idées préconçues, en dépit de leur part d’irrationnel / d’imprévisible et d’un hasard qui tire à merveille les ficelles de l’histoire pour laisser planer une indispensable part d’ombre échappant à notre curiosité. De surcroît, les âmes très sensibles peuvent être rassurées quant au fait que tout se termine bien mieux qu’on n’osait l’espérer, sur des notes d’allégresse et de confiance en l’avenir qui dépassent de très loin le schéma par trop classique de l’opposition entre bons et méchants…

Et puis, il y a deux terrains sur lesquels on suppose aisément quelques incursions autobiographiques. D’une part, bien sûr, dans la description de la graphologue à qui vient l’idée de réitérer l’exploit d’écrire un roman sur la base du fait divers dans lequel elle se trouve chaque jour un peu plus impliquée, tantôt à son insu, tantôt de son plein gré. De l’autre, ce qui me fascine et me remplit d’une franche admiration depuis ma première lecture de son texte « Dissonances et synthonies », sur Ipagination à l’époque, à savoir sa parfaite connaissance de l’univers des musiques métalliques, qu’elles soient heavy, death, hard, grundge ou que sais-je d’autre. Quelle belle manière, pour elle qui a seulement trois printemps de moins que ma mère à son actif dans la vraie vie, de prouver qu’il n’y a pas d’âge pour rester jeune, alerte et ouvert d’esprit, tout comme il n’y a pas non plus d’âge pour vieillir prématurément à force de n’apprécier la musique que comme une drogue à consommer aux côtés des autres au lieu d’y chercher prioritairement inspiration et extase artistique !

Émotif par nature, je me suis beaucoup attaché au père Mathieu, le marinier vieillissant qui vit reclus sur sa péniche à Conflans-Sainte-Honorine, à la santé toujours plus chancelante depuis le décès de son épouse, un homme si charmant, perspicace et persuasif qu’on n’a envie de lui en vouloir ni pour son caractère peu engageant au départ, ni pour sa fâcheuse tendance à pratiquer sciemment de la rétention de pièces à conviction, qu’on lui en devient même reconnaissant au fil des chapitres dans la mesure où c’est précisément l’évolution maîtrisée de son attitude, de la méfiance à la joie d’être en si bonne compagnie, qui donne un tour encore beaucoup plus croustillant à l’intrigue, que même Delage, l’adjoint de Guedj, pourtant si pressé d’arriver à ses fins d’ordinaire, accepte de bonne grâce de s’exercer à l’art de la patience parce qu’il comprend bien vite qu’il vaut tellement mieux entrer dans son jeu pour s’assurer de sa collaboration que d’appliquer les consignes de service à la lettre, jusqu’à trouver refuge chez lui à un moment où il ne voit pas à qui d’autre il pourrait confier toutes ses angoisses…

Et sans vouloir souffler la fin de l’histoire à qui n’y serait pas encore arrivé, je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes d’émotion au moment où il annonce qu’il se donnera les moyens de réaliser son voeu le plus cher, celui de transmettre aux générations futures un savoir qu’il s’était déjà résigné à imaginer à jamais perdu après sa mort. D’une part, c’est le plus beau cadeau que l’auteur ait pu lui faire, et qui sait, peut-être qu’à l’idée de savoir que sa vie n’a pas été vaine, qu’il est encore parfaitement apte à séduire les femmes, il se portera mieux que jamais ! Et de l’autre, quelle plus belle réponse que celle d’arriver à redonner un sens nouveau à sa vie grâce au potentiel de la toile pendant que certains, à commencer par Frédéric, le blogger au génie maléfique agrémenté de pulsions quasi-bestiales, se servent de ces mêmes outils pour exploiter les failles psychologiques d’adolescentes en mal de repères jusqu’à les persuader qu’elles auraient déjà perdu le combat contre l’insignifiance et la laideur, et n’auraient donc plus qu’à en finir au plus vite. Le tout, sans avoir besoin de verser dans le militantisme, juste parce que le cours des choses en incite certainement plus d’un(e) à parvenir à des conclusions similaires !

EN RÉSUMÉ ET EN CONCLUSION : LISEZ-LE, CE BEAU ROMAN:-)

»Blog-not » de Catherine Dutigny ;
212 pages, 16,00€ ;
Paru aux éditions RROYZZ le 27 avril 2016)
ISBN-10: 2363720520
ISBN-13: 978-2363720528
disponible auprès de son éditeur, sur Amazon ou chez votre libraire habituel

>Avec Roland Ries, voici venu le "Printemps de Strasbourg"!!! (1/2)

>Alors que nous autres Strasbourgeois venons enfin de vivre, grâce à des élections municipales aux allures de lame de fond pour la Gauche locale, les dernières heures d’une mandature 2001-2008 dont l’Histoire retiendra probablement qu’elle fut marquée, non seulement, par une expérience aussi inédite que désastreuse consistant à confier les clés de la cité à une direction bicéphale, joliment qualifiée de « tandem » comme pour mieux souligner ses aspirations pluralistes et collectivistes, qui ne tarda pourtant pas à battre en brèche ses promesses de collégialité, de décentralisation, de respect de la diversité et de démocratie participative pour concentrer d’autant plus efficacement entre ses mains la quasi-totalité des pouvoirs décisionnels, mais aussi et surtout par une impressionnante série d’erreurs de gestions, de mesures opportunistes, de dépenses démesurées ou inadaptées aux réalités quotidiennes, d’options politico-idéologiques fort préjudiciables à la paix civile et sociale, de pratiques clientélistes, antidémocratiques, discriminatoires et liberticides, dont les conséquences à long terme ne manqueront pas d’hypothéquer sérieusement nos perspectives d’avenir, quoi que nos dirigeants entreprennent à présent, et de sanctionner injustement ceux qui, comme moi, ont fait de leur mieux pour continuer à aimer leur ville alors qu’ils auraient pu l’abandonner pour une multitude de lieux plus propices à leur épanouissement, voici enfin venu le temps de tourner cette sombre page d’histoire contemporaine, d’unir toutes les forces de progrès au sein d’une majorité politique efficace, ambitieuse et respectueuse de ses concitoyens, qui soit susceptible de « renverser la vapeur » avant que notre désir de renouveau et de prospérité ne parte à jamais en fumée (telles ces cigarettes et autres consommables à base de tabac pour lesquelles il nous faut désormais braver le froid des nuits hivernales aux abords des lieux publics…), de transformer à nouveau le désarroi en énergie positive et la peur du lendemain en une inébranlable certitude de préparer ensemble des jours bien meilleurs! C’est pourquoi je ne puis résister plus longtemps à l’envie d’adresser mes félicitations euphoriques à l’équipe socialiste victorieuse, conduite par un certain Roland Ries, dont nous avons déjà pu apprécier les qualités de maire par intérim entre 1997 et 2000, lorsque Catherine Trautmann fut retenue à Paris par ses obligations de Ministre de la Culture du gouvernement Jospin, à lui présenter mes meilleurs vœux de réussite pour les six ans à venir, et à lui dédier les présentes lignes dans le but de lui rappeler néanmoins, s’il en était besoin, que son retour aux affaires tient autant des « raisins de la colère » d’un électorat déçu par la Droite que de la « fleur au fusil » des combattants de l’espoir, qui, 40 ans après Mai 68 et le Printemps de Prague, osent encore croire qu’à Strasbourg aussi, un autre printemps est possible, en attendant de changer durablement le cours de notre destin commun bien au-delà des frontières communales!!!

Voici donc ci-après, en guise de premiers témoignages printaniers et de cadeaux de Pâques (fête du renouveau s’il en est), un premier message, consacré à une brève rétrospective du septennat écoulé, après quoi je vous livrerai, dans le cadre d’une 2e contribution, un avant-goût des gigantesques défis de la nouvelle majorité, étant entendu, en tout cas, que malgré mon profond attachement aux valeurs socialistes et écologistes, je m’abstiendrai délibérément de toute référence à un quelconque enjeu national autre que la question de l’équilibre des pouvoirs au sein des divers échelons administratifs pour ne pas me voir reprocher de réécrire le déroulement des élections présidentielles par des voies détournées, et que l’impératif de concision inhérent à la nature même d’un blog m’a fortement incité à me limiter arbitrairement à mes principaux centres d’intérêts: le cadre de vie (transports, logement, environnement…), le rayonnement européen de Strasbourg et la culture au sens large (déploiement des nouvelles technologies, vie nocturne et promotion des musiques électroniques).

Que nous a donc précisément valu cette fameuse « gestion en tandem »?

1. Un cadre de vie dégradé, déshumanisé et bouleversé par des travaux et autres réalisations interminables, onéreuses et d’une utilité souvent limitée, dont les transformations forcenées liées à l’arrivée du TGV Est-Européen et aux nouvelles lignes de tram.

Ainsi, la municipalité a certes tenu sa promesse de faire venir jusqu’au cœur de notre métropole le TGV Est-Européen tant attendu, d’en profiter pour remodeler de fond en combles tout ce qui avait trait à l’ancienne gare centrale, exceptés les voies ferrées et les parties classés au titre des monuments historiques, d’étendre les réseaux de tram, de bus et de pistes cyclables au-delà de leurs limites de 2001 et de poursuivre diverses opérations de réhabilitations de quartiers. Mais à quel prix???!!! Pour l’essentiel, malheureusement,

– au prix d’un hall et d’une place de la gare dont les édiles locaux, visiblement animés par un ardent désir de revanche, de mégalomanie et d’autosatisfaction à l’idée d’en découdre avec 12 ans de règne socialiste dans une ville que les Conservateurs pensaient ne jamais perdre, ont fini par défigurer à un tel point que plus personne n’y retrouve vraiment ses marques et qu’il faudra bientôt être historien pour deviner, derrière l’horrible verrière surmontant la marquise de la gare, la façade autrefois resplendissante d’un haut lieu de l’architecture allemande qui suscita en son temps l’admiration de l’empereur Guillaume II;

– au prix de TGV qui, à l’instar d’Air France, desservent bel et bien Paris et l’Île-de-France une bonne quinzaine de fois par jour (à des tarifs dignes d’une compagnie aérienne, soit dit en passant…), mais n’assurent en revanche qu’un seul aller/retour vers Munich, plaque tournante ô combien importante des relations ferroviaires avec ces Pays d’Europe Centrale et Orientale dont dépendra de plus en plus étroitement notre croissance économique future, et guère davantage de liaisons avec nos villes voisines de Karlsruhe, Stuttgart et Zurich;

– au prix d’une flambée généralisée des loyers et d’une pénurie accrue de logements sociaux sous l’effet combiné de l’arrivée massive d’acheteurs parisiens ou de professionnels en tous genres, attirés par la perspective de passer des week-ends ou des séjours de courte durée, de s’installer définitivement ou de délocaliser leur entreprise dans une ville dépaysante et ressourçante qui ne se trouve plus désormais qu’à 2h30 environ des rives de la Seine, de la course effrénée aux achats immobiliers et aux plus-values qui en découle d’ores et déjà, ainsi que d’une politique d’austérité budgétaire clairement inspirée par les pires dogmes néolibéraux, qui vaut aujourd’hui à des offices HLM de type CUS Habitat d’être réduits à financer les errements du pouvoir au lieu de se consacrer à des missions premières pourtant aussi vitales que l’entretien ou l’extension de leur parc immobilier au profit des plus nécessiteux;

– au prix d’une déstructuration incontrôlée de quartiers tels que le Neuhof, dorénavant divisés entre les zones directement desservies par le tram, qui bénéficient inéluctablement d’un nouvel élan économique, et celles, accessibles uniquement grâce à des correspondances en bus, qui continueront probablement à rester à la traîne alors qu’elles auraient, elles aussi, des besoins urgents en la matière;

– et au prix d’une cohabitation de plus en plus conflictuelle entre les différents moyens de transports ou de déplacement, en particulier dans ces nombreux quartiers dont les rues n’ont jamais été construites en vue de permettre à la fois aux tramways, aux automobilistes, aux cyclistes et aux piétons de circuler en site propre dans des conditions un tant soit peu satisfaisantes, de gigantesques embouteillages sur certains axes majeurs désormais rétrécis à la portion congrue pour laisser places aux nouvelles lignes de tram, auxquels l’intensification et la diversification de l’offre de transports collectifs ne semble pas encore répondre de façon adéquate, et d’une politique anarchique de promotion du vélo, qui, à force d’aménager le code de la route en faveur des deux-roues de manière à les autoriser, par exemple, à tourner à droite à certains carrefours même lorsque le feu est au rouge, risque de faire de nos voies cyclables de véritables zones de non-droit, au détriment manifeste de cette pratique hautement écologique et génératrice de bien-être corporel que constitue pourtant la bonne vieille marche à pied.

2. Une ville frileuse, repliée sur elle-même et incapable de tirer profit de son statut de capitale de l’Europe moderne dans l’espoir de continuer à influencer la marche du monde, comme en témoigne les destins tragiques du Jardin des Deux Rives et de l’Eurodistrict.

En effet, alors que Strasbourg a hérité simultanément, de par sa situation géostratégique, les innombrables guerres ou autres méandres de l’Histoire et la volonté des gouvernants de la seconde moitié du XXe siècle de pacifier le vieux continent pour conjurer d’autant mieux l’esprit de Yalta, du privilège et de la lourde responsabilité d’assumer pleinement son rôle de capitale européenne par excellence, berceau de l’humanisme et de l’imprimerie qui plus est, d’accueillir de façon exemplaire des institutions aussi prestigieuses et fédératrices que le Conseil de l’Europe, le Parlement Européen ou la Fondation Européenne pour la Science et d’œuvrer au quotidien pour un monde de paix et de tolérance, alors que toutes les municipalités précédentes, de droite comme de gauche, avaient toujours accordé une place prépondérante au rayonnement international de notre ville, ce qui les conduisit notamment à affirmer la vocation cosmopolite des quartiers de l’Orangerie et du Wace, à mener toutes sortes d’initiatives en faveur de la réconciliation franco-allemande et du bilinguisme, à entretenir, via des jumelages avec des villes comme Stuttgart, Dresde, Leicester ou Novgorod, un réseau mondial dédié à la « fertilisation croisée » des talents et des bonnes pratiques, à créer des conditions particulièrement favorables à l’implantation d’entreprises ou de structures de recherche de renommée planétaire et à jeter les bases d’une collaboration administrative et technique de grande ampleur avec nos voisins d’Outre-Rhin, dont l’un des vestiges les plus tangibles reste le fameux Europass permettant d’emprunter indifféremment, pendant une journée ou un mois, tous les moyens de transports collectifs de la CUS et de l’Ortenau, l’équipe sortante n’a eu de cesse de mettre en cause le travail accompli en ce qu’elle cherchait à imposer à tout prix une conception beaucoup plus impérialiste que celle de tous ses prédécesseurs, en vertu de laquelle Strasbourg serait vouée à exercer une sorte d’hégémonie naturelle sur un territoire allant à peu près de Molsheim à Offenburg, quitte à réveiller les démons de l’Occupation et de la disparition des spécificités alsaciennes par excès de pangermanisme pour discréditer des partenaires allemands qui, au lieu de se retrouver absorbés par une sorte de « grand Strasbourg », auraient évidemment préféré développer avec nous des relations plus saines et équilibrées.

C’est dans cet étrange contexte, caractérisé par une méfiance viscérale à l’égard de ses interlocuteurs allemands, que notre très cher tandem, lié par l’engagement de principe de l’ancienne majorité socialiste de participer à la Landesgartenschau (l’édition 2004 de la biennale des jardins du Bade-Wurtemberg), eut l’ingénieuse idée de vouloir compléter le cadre originel de la manifestation par une exposition artistique franco-allemande de plain air, installée de part et d’autre du Rhin, et de regrouper le tout au sein d’un « Jardin des Deux Rives » dont la continuité et le caractère transfrontalier seraient matérialisés par une passerelle entre Strasbourg et Kehl, construite, pour plusieurs millions d’euros, à quelques encablures seulement d’un Pont de l’Europe dont les trottoirs et les pistes cyclables ne sont pas connus pour être particulièrement fréquentés. Sauf que les élus de Kehl et de l’Ortenau, à qui revenait tout de même le mérite d’avoir obtenu l’organisation de la Landesgartenschau sur la base du projet élaboré justement avec l’ancienne majorité strasbourgeoise, ont très peu apprécié l’idée d’être plus ou moins contraints de remettre celui-ci à plat pour y intégrer les nouvelles exigences françaises quant à l’emplacement de la passerelle, à la redéfinition du site d’exposition et aux rapports entre art floral et arts plastiques, que les négociations subséquentes ont bien vite dégénérées en règlements de comptes politiciens de bas étage, la majorité strasbourgeoise reprochant explicitement aux élus de Kehl d’être à la solde du P.S. et de s’ingérer ainsi dans nos affaires intérieures, qu’à défaut de solutions viables et d’une véritable capacité à surmonter des rivalités fortement teintées de nationalisme, la collaboration institutionnelle et administrative entre les deux collectivités, préalable pourtant indispensable à l’organisation même de la manifestation, s’est souvent limitée au strict minimum, chacun restant finalement maître de sa partie du jardin sans nécessairement aviser ses voisins d’en face des activités ou animations qu’il comptait y proposer au jour le jour, et qu’au vu d’un tel chaos organisé, qui illustre d’ailleurs à merveille à quel point l’Europe d’aujourd’hui est en panne d’inspiration et de leadership, les réjouissances ne pouvaient que se terminer avec pertes et fracas au mois d’octobre 2004, laissant derrière elles, du côté strasbourgeois, des jardins en friche au milieu desquels ne trône désormais plus guère que le chapiteau de la compagnie « Graine de Cirque », spécialisée dans l’initiation des enfants et adolescents aux spectacles vivants, comme pour mieux inciter les jeunes générations à se moquer, un beau jour, des piètres numéros de clown que leurs aînés ont cru bon d’interpréter en pareil endroit en ce début de 3e millénaire…!

Du coup, il va sans dire que les habitants de Dresde, qui furent frappés par des crues d’une rare intensité à l’été 2002, ont d’autant mieux apprécié d’avoir été abandonnés à leur triste sort par des partenaires strasbourgeois quasiment absents des efforts de reconstruction (ou du moins, je ne me souviens pas avoir entendu l’un de nos hauts responsables faire publiquement appel aux dons ou au soutien logistique pour venir en aide à cette ville avec laquelle nous sommes pourtant encore jumelés), et que le projet des responsables de l’époque Trautmann-Ries de créer une sorte d’entité territoriale transfrontalière du nom d’Eurodistrict, dotée de ses propres organes décisionnels et administratifs et chargée d’initier / de coordonner toutes sortes d’actions impliquant les communes de la CUS et de l’Ortenau, ne tarda pas non plus à tomber aux oubliettes de l’Histoire, à moins de considérer comme la quintessence d’une coopération moderne et efficace entre nos deux peuples de disposer, depuis quelque-temps, d’un nouveau média du nom de Radio Eurodistrict (RED), disponible exclusivement sur Internet, qui ne dépasse que très rarement le cap des 10 auditeurs par jour, à en croire les statistiques de son propre serveur Shoutcast…

3. Une ville dont la politique culturelle, au sens large, n’a eu de cesse de privilégier, sept ans durant, les masses à la classe, la célébrité à l’originalité, la ghettoïsation à la mixité des publics et le sous-développement numérique au statut de pionnier de l’Internet.

Certes, l’offre culturelle s’est enrichie, depuis 2001, du simple fait de la mise en service de nouveaux lieux d’arts et de spectacles, dont le Zénith, la Cité de la Musique et de la Danse, le Maillon Wace et l’UGC Ciné Cité Etoile. Certes, il est à mettre au crédit de la municipalité sortante d’avoir contribué quelque-peu à l’essor du théâtre par l’ouverture de nouvelles scènes et permis au Molodoï de jouer à présent un rôle prépondérant dans le milieu des musiques nouvelles et alternatives. Cela dit, force est de constater, en revanche:

– que ces évolutions, pour perceptibles et positives qu’elles soient dans un monde nécessairement pluraliste, se sont également accompagnées d’une délocalisation méthodique, hors du centre-ville historique, des manifestations culturelles nocturnes à destination d’un jeune public délibérément stigmatisé et réduit au rang d’une horde de délinquants potentiels, par opposition aux masses bien-pensantes aux goûts artistiques réputés défendables, comme en atteste notamment l’obligation faite à la Grotte, haut lieu de promotion des talents de demain en matière de musiques électroniques et d’arts de la rue, de fermer boutique à une heure du matin, même le week-end, quitte à jeter ses visiteurs sur une voie publique où ils auront tendance à errer quelque-temps sans même pouvoir compter sur des taxis ou de quelconques services de ramassage pour rentrer chez eux de manière sûre, confortable et discrète, de quoi entretenir savamment les tensions intergénérationnelles en tolérant implicitement les nuisances sonores ou sécuritaires contre lesquelles la ville prétend pourtant lutter avec sa politique de couvre-feu artistique, jusqu’au jour, peut-être, où même le plus paisible des riverains aura été convaincu de l’utilité de fermer définitivement ce genre d’établissements perturbateurs…;

– qu’à trop vouloir canaliser les « papillons de nuit » dans leurs élans de sorties au centre-ville, la municipalité aura finalement réussi à faire de ce dernier un triste compromis entre une cité-dortoir où le calme absolu est censé régner en maître après 22h de septembre à juin (histoire de ne pas gêner dans leur sommeil réparateur ces braves gens qui acceptent encore de travailler plus pour payer plus de loyer) et une sorte d’écomusée à vocation commerciale pour touristes et personnes à haut revenu en quête d’une atmosphère provinciale surfaite, à base d’un marché de Noël omniprésent du 15 novembre à la St-Sylvestre, de restaurants offrant, certes, une grande variété de plats pour différents budgets, mais dont la couleur des tables de terrasse a été uniformisée par oukaz municipal sous prétexte d’harmoniser leur aspect visuel avec les chefs-d’œuvre architecturaux des environs, d’une Place Kléber où les palmiers sont de sortie chaque été pour donner à nos visiteurs d’Outre-Rhin l’illusion d’être arrivés aux abords de Rome, etc.;

– que l’avalanche des restrictions budgétaires et des nouvelles priorités politiques, tout en dévastant dès 2002 des symboles multiculturels aussi divers et appréciés que le festival Babel ou le festival tzigane du Parc de la Citadelle sous l’effet d’un assèchement volontaire des subventions aux organisateurs d’événements jugés incompatibles avec les pratiques artistiques majoritaires, n’ont nullement empêché les autorités locales d’apporter un concours financier et logistique conséquent à la venue d’un certain Johnny Hallyday, qui semblait avoir grand besoin de ces largesses pour assurer sa reconversion en montagnard suisse chevronné (contrairement aux années 90, où les Pink Floyd et U2 nous avaient valu des factures bien moins salées, les contribuables strasbourgeois et le gazon du stade de la Meinau se souviendront peut-être encore longtemps de cette généreuse opération de redistribution en faveur d’un « chanteur abandonné » par la France au point de devoir recourir à l’évasion fiscale pour ne pas sombrer dans la pauvreté…);

– qu’à force d’être prise en tenaille entre un Molodoï qui se prête idéalement à des performances de groupes en phase de conquête du public et un Zénith essentiellement dédié aux « grands de ce monde », la Laiterie, lieu de rencontre idéal, s’il en fut, entre mon ami Hervé Poudoulec aka Kira Neris Project et l’illustre Neneh Cherry dont il assurait la première partie, a malheureusement de bonnes chances de devenir le dernier cadeau empoisonné de la Droite, tant il est dur d’imaginer vers quel créneau porteur cette salle pourrait à présent se tourner;

– et qu’au fil des années, le tandem a manifesté de plus en plus clairement son intension d’instrumentaliser la culture, forme d’expression fondamentalement méprisable parce qu’incontrôlable à son avis, de la réduire, in fine, à ce que les Romains désignaient en leur temps par la célèbre formule « du pain, des jeux » (après tout, nous vivons bien dans l’ancienne cité d’Argentoratum…), et d’exploiter ainsi, au détriment de tout facteur d’épanouissement individuel ou social, son seul potentiel de crétinisation des foules et de soviétisation des consciences.

Enfin, pour ce qui est de l’Internet et des nouvelles technologies, non seulement nous avons perdu, avec la généralisation et la banalisation du haut débit par ADSL, le rôle moteur et l’avantage compétitif que nous conféraient, dans les années 90, les services innovants de Strasbourg TV Câble / la Lyonnaise, soit une offre « double-play » de haute qualité combinant un accès Internet à 1 Mbit/s (contre 56 Kbits/s chez Wanadoo, donc via une ligne téléphonique classique) et un bouquet de chaînes télévisées plutôt fourni pour l’époque, mais qui plus est, la municipalité, à qui revient pourtant le pouvoir d’octroyer, de négocier et de retirer, le cas échéant, la concession de câblo-opérateur, s’est distinguée, une fois de plus, par son absence et son incompétence face aux dysfonctionnements notoires chez Noos, successeur juridique de la Lyonnaise (surfacturations abusives et systématiques de nombreux clients, coupures intempestives de certains programmes ou services, injoignabilité chronique du service clients, impossibilité de fait de résilier son abonnement ou de récupérer la caution de son décodeur dans les délais et conditions prévus par un contrat d’une dizaine de pages dont même les collaborateurs de la hotline semblaient ignorer le contenu…), de sorte que nous demeurons, malgré tout, tributaires de la bonne volonté de Noos Numéricâble pour espérer bénéficier d’ici peu de la fibre optique sur l’ensemble du territoire communal, et qu’à défaut d’un progrès technique d’une telle envergure, voire même d’un réseau public sans fil comparable à ceux de Londres ou Paris, il ne reste plus qu’à s’installer dans un rayon de 2 km autour des quelques rares répartiteurs ADSL de la ville pour profiter d’un débit digne des temps modernes, la fameuse cité-dortoir du centre-ville que j’évoquais plus haut devant, quant à elle, se contenter bien souvent d’une performance moyenne de 4 à 6 Mbits/s; autant dire, un scandale et un incroyable gâchis pour une métropole qui, en plus d’être au carrefour historique de l’Europe, aurait pu en profiter pour s’arroger une place de choix à la croisée des autoroutes européennes de l’information!!!

Voilà qui est dit, une bonne fois pour toutes, de quoi s’attaquer enfin à l’avenir, dans mon prochain post et pour les siècles des siècles. Amen, et encore joyeuses Pâques!

>Joyeux Noël orthodoxe, bonne et heureuse année 2008!!!

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Chères / chers ami(e)s de tous les pays, de tous horizons, de toutes convictions et de toutes configurations informatiques, réunis, par delà les frontières territoriales, les clivages politico-idéologiques et les différents systèmes d’exploitation, grâce à ce merveilleux et intrigant enchevêtrement de câbles, satellites et autres émetteurs- récepteurs qu’il est désormais convenu d’appeler l’Internet!

Conformément à cette tradition, vieille comme le Monde, en vertu de laquelle tout anniversaire ou « heureux événement », dont la commémoration de la naissance de Jésus et le récent « accouchement » de l’an de grâce 2008, s’accompagne forcément de vœux circonstanciés,, censés contribuer à son succès, j’aimerais, moi aussi, profiter de ces lendemains de réveillons, de fêtes, de réjouissances et de transition progressive entre deux années, particulièrement propices, par nature, à toutes sortes de moments exceptionnels, d’activités récréatives et ressourçantes, de voyages, de retrouvailles, de réflexions, de bilans, de bonnes résolutions et d’initiatives novatrices, pour accomplir cet acte d’équilibriste qui consiste:

  • à reproduire une fois encore les schémas intellectuels et organisationnels du passé à défaut de pouvoir en modifier le cours a posteriori, y compris en terme de retards et autres phases de maturation spirituelle hautement imprévisibles, en ne vous souhaitant qu’aujourd’hui, mercredi 16 janvier aux aurores, un Noël joyeux, agréable et serein (heureusement que les Chrétiens orthodoxes ont conservé le calendrier julien, ce qui leur vaut de ne célébrer la naissance du Divin Enfant que vers le 6 janvier et qui permettrait accessoirement à des retardataires comme moi de se sentir vaguement dans les temps, à condition de vivre dans des pays tels que la Grèce, l’Ukraine ou la Russie, évidemment…, et heureusement que l’écologie reste un thème plus que jamais d’actualité, le fait de vous envoyer le contenu intégral de mon message malgré son caractère potentiellement décalé pouvant, dès lors, s’interpréter comme un geste d’écologie cérébrale destiné à sauver de la déchetterie des pensées moult ébauches d’idées pourtant fort utiles et innovantes dans une société comme la nôtre, qui tarde encore bien plus que moi à élaborer les siennes!);
  • à me précipiter, corps et âme, vers un avenir ô combien incertain, potentiellement tourmenté, agité, éprouvant ou décevant, mais forcément meilleur que le présent et infiniment plus rose que le passé, à en croire les tenants de ce positivisme de façade, si caractéristique de nos sociétés contemporaines, qui semblent pourtant éprouver bien des difficultés à esquisser les contours de leur monde si prometteur, pour vous adresser, dans ce contexte très particulier, mes vœux les plus chaleureux de bonheur, de bonne santé, de prospérité, de réussite et d’épanouissement pour 2008, en espérant que cette nouvelle année dépasse tout de même assez largement vos prévisions les plus optimistes / que les belles surprises ou les moments de gaîté qu’elle vous réservera soient réellement de nature à contrer la morosité ambiante jusqu’à vous donner assez de forces, dénergie, de volonté, de détermination et d’idées originales pour prendre un nouvel envol vers des cieux plus cléments et concrétiser ainsi, à votre propre manière, l’une des perspectives les plus vaines de l’année passée, du moins en France, à savoir celle de « la rupture » tant attendue;
  • et à vous décrire, dans les grandes lignes, ce que je compte retenir de 2007 et espérer de 2008 afin, peut-être, d’alimenter abondamment vos propres réflexions ou de rempllir votre calendrier de toutes sortes de dates susceptibles de jalonner votre parcours individuel!!!

Tout d’abord, en ce qui concerne la symbolique spirituelle profonde de Noël, c’est-à-dire l’envie première, voire primitive de tout être humain civilisé de vivre dans un monde de paix, de joie, d’harmonie, de prospérité universelle, de chaleur et de lumière, il se trouve que ces désirs-là sont non seulement beaucoup plus nobles, ambitieux et humanistes que la symbolique purement chrétienne de l’événement, à savoir la naissance d’un Messie que Dieu aurait envoyé en mission parmi nous autres Terriens pour nous libérer de nos pêchers et nous donner l’occasion de « remettre les compteurs à zéro » moyennant le respect de préceptes divins bien trop nombreux, complexes, ambigus et déconnectés de la réalité quotidienne pour ne pas nous soumettre à l’irrésistible tentation de perpétuer inlassablement nos erreurs ou nos faiblesses, mais qu’ils s’inscrivent également dans le cadre des objectifs-clés de ma créativité littéraire et artistique retrouvée dans la mesure où celle-ci vise avant tout à inonder d’un faisceau de lumière des plus intenses un monde noyé, sinon dans l’obscurité ou l’obscurantisme moderne, du moins dans une pénombre où il devient sans cesse plus difficile d’appréhender les contours, les interactions néfastes et le degré de propagation de fléaux politiques, économiques, écologiques, intellectuels ou sociétaux tels que l’individualisme forcené, la haine de soi et des autres en réaction à des déceptions amoureuses ou affectives, fûssent-elles inavouées ou imperceptibles, l’abrutissement, voire l’auto-abrutissement des citoyens, le néolibéralisme, les dérives sécuritaires et liberticides de l’Etat policier post-orwellien, la recrudescence programmée du sentiment d’insécurité et de toute forme d’hystérie collective susceptible de justifier de nouvelles atteintes latentes aux Droits Humains, la paupérisation, l’esclavage salarial ou le chômage des masses laborieuses, la guerre, la famine, le changement climatique et les catastrophes naturelles qui en résultent, etc. Puisse donc cette forme laïcisée, démystifiée, dépoussiérée de « l’esprit de Noël » animer encore longtemps, pourquoi pas tout au long de l’année, vos réflexions, vos choix, votre vision du Monde et de la vie, vos envies et vos désirs, et puissent mes écrits vous livrer quelques sources d’inspiration, quand bien même vous n’apprécieriez que la beauté des mots ou la substantifique moelle de mes opinions, afin de nous accorder à terme, à nous et aux générations futures, le privilège de vivre sur une planète où l’air resterait respirable, même au plus fort d’une canicule ou d’une vague de froid, où les progrès technologiques et scientifiques, à commencer par l’informatique, l’Internet, la domotique et la médecine, profiteraient à tous, et pas seulement aux élites des pays développés, où les bénéfices de la mondialisation seraient enfin partagés avec celles et ceux qui n’ont pas encore de toit, de papiers leur permettant de se rendre où bon leur semble ou de perspectives d’avenir assez solides pour avoir envie d’œuvrer pour le bien de la Collectivité, et où nous aurions enfin la possibilité de vivre en paix avec les autres et nous-mêmes !!!

S’agissant ensuite du bilan de 2007, je retiendrais avant tout que cette année aura été fortement marquée par toute une série d’événements funestes traduisant avant tout une évolution fondamentale des mentalités collectives, des valeurs et des rapports de pouvoir entre nations ou acteurs économiques du « village planétaire » vers un darwinisme social permanent mu par la seule force des conflits qu’il génère. Parmi ces événements, je citerais en particulier:

  • l’élection de Nicolas Sarkozy au poste de Président de la République Française sur la base d’un programme alliant habilement les pires travers du national- populisme fascisant, de la mégalomanie napoléonienne, du cynisme, de la diabolisation de catégories de personnes jugées antisociales (chômeurs, habitants de certaines banlieues à fort taux de criminalité…), d’une pseudo-méritocratie républicaine ne reposant plus désormais que sur l’appât du gain et les performances quantifiables au lieu de privilégier l’effort et les qualités humaines indispensables au bon fonctionnement de la Société, de la remise en cause globale des acquis sociaux d’Après-guerre au profit de quelques intérêts privés et d’une planification à court terme animée par une obsession du résultat à toute épreuve;
  • la mise en œuvre progressive des promesses électorales de M. Sarkozy (non sans succès pour ce qui est de l’ampleur des privations ou des conditions de vie dégradées qui nous attendent, de l’avènement de la « realpolitik » au rang d’activité à plein temps de la diplomatie française aux dépens des Droits de l’Homme, ou des effets d’annonce par lesquels le fameux « Grenelle de l’Environnement nous a été vendue comme une initiative majeure d’importance mondiale);
  • la marginalisation du socialisme rocardo-jospinien et du centrisme de François Bayrou au profit d’une confrontation Droite-Gauche beaucoup plus superficielle, stérile et digne des débats présidentiels américains, matérialisée par des duels et autres surenchères démagogiques entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui, en réalité, se poursuivent encore aujourd’hui et ne connaîtraient une issue intellectuellement heureuse et valorisante que le jour où la cote de popularité du Chef de l’Etat s’effondrerait à des niveaux insoutenables et où le Parti Socialiste s’accorderait enfin sur le nom d’un futur présidentiable à la hauteur des enjeux de notre époque;
  • le démantèlement méthodique de la Belgique, ce pays dans lequel je plaçais encore tant d’espoirs il y a quelques années à cause de son rôle quasi naturel de terrain d’expérimentation du multilinguisme et de la cohabitation des cultures en plein cœur de l’Europe, sous l’effet conjugué d’un extrémisme pseudo-identitaire aux accents xénophobes qui n’aura bientôt plus rien à envier à la « peste brune » des années 40 et d’une logique de ségrégation qui, poussée à l’excès, ne manquerait pas de me rappeler ces opérations de « purification ethnique » qui ont si durement frappé le Rwanda et le Kosovo dans les années 90;
  • l’ascension quasi constante du cours des principales matières premières et sources d’énergie (pétrole, gaz, or, nickel, soja…) du fait de l’intérêt grandissant des fonds d’investissement et autres spéculateurs institutionnels pour ce segment de marché et d’un déséquilibre croissant entre offre et demande, imputable aussi bien à de vives tensions géopolitiques et/ ou l’épuisement des ressources dans les pays producteurs qu’à la nécessité de remplacer ce pétrole si rare et cher par des biocarburants, donc des matières premières agricoles, ou à l’explosion des besoins et du pouvoir d’achat dans des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, dont le niveau de vie et les capacités de production s’approchent à grands pas de celles de l’Occident, sauf que leurs ratios d’efficience énergétique restent désespérément médiocres;
  • et enfin, mais non des moindres, ce que les spécialistes appellent pudiquement « la crise des subprimes » puisque ce choc économique retentissant fut initialement provoqué par l’effondrement du marché des crédits immobiliers à risque contractés par des ménages modestes dont le bien immobilier, acheté justement grâce à ces crédits, représentait souvent le seul patrimoine, mais que je considère plutôt, pour ma part, comme une crise systémique mondialisée affectant les fondements matériels mêmes de la propriété privée, à savoir le fait de pouvoir être maître de « ses quatre murs », là où la crise de l’Internet des années 2000 n’avait ébranlé que des certitudes aussi virtuelles que les réseaux qui les véhiculaient alors, et auto-entretenue par le cercle vicieux de l’inflation, des taux d’intérêts prohibitifs, de l’érosion des revenus et de la consommation, de la faillite, des licenciements économiques et autres mesures de rationalisation, de la baisse du Dollar / la hausse de l’Euro en réaction au ralentissement de la croissance, sinon la récession américaine, des inévitables distorsions de concurrence par taux de change interposé via lesquels les Etats- Unis répercuteront leur relative fragilité économique sur le reste du Monde, et ainsi de suite…, jusqu’à entamer un nouveau cycle qui pourrait bien reproduire les mêmes résultats d’ici une dizaine d’années au plus tard, dans n’importe quel autre pays ou n’importe quel secteur potentiellement vulnérable…

Mais comme l’adversité, l’incertitude et le chaos peuvent aussi constituer autant de moteurs de progrès, de remise en question salutaire et de reconstruction de l’avenir sur des bases nouvelles et assainies, les affres de 2007 furent également, au final, la meilleure occasion possible de prendre encore davantage de distances avec les normes, les attentes et les égarements d’une société avec laquelle je semble prédestiné à cultiver durablement des rapports d’incompréhension mutuelle pour pouvoir me concentrer sur ce qui me tient le plus à cœur, notamment l’informatique, les voyages et le sport, de réaliser ainsi, au fil d’une réflexion personnelle sur l’optimisme et les idéaux animant les débuts de l’Internet grand-public à la fin des années 90, qu’il y a déjà dix ans que j’arpente assidument la toile, mon premier abonnement à domicile datant très exactement de mai 1997 et ma première connexion haut débit par le câble de novembre 1998, de me rendre à l’évidence que l’avance technologique dont je disposais pendant les trois premières années de présence sur le Web n’a pas tardé à fondre comme neige au soleil en raison de l’incapacité chronique de Jaws, le lecteur d’écran par défaut sous Windows pour des déficients visuels comme moi, à évoluer avec son temps au gré des exigences inhérentes aux logiciels du marché, à fonctionner correctement avec des utilitaires de grossissement de type Zoomtext et à me restituer le contenu de l’écran de manière fiable, fidèle et rapide, et de commencer, par conséquent, à rompre définitivement avec la pesante hégémonie du PC et des produits compatibles Microsoft pour m’adonner enfin à l’exploration d’un univers jusqu’ici assez inaccessible aux handicapés en tous genres, mais que le tandem Voiceover-Visiovoice, guidé par des voix de synthèse quasi humaines d’une qualité inégalée, me permet dorénavant de parcourir à grandes enjambées binaires universelles, en l’occurrence celui des ordinateurs iMac à processeur Intel, du système d’exploitation Mac OS X, de l’iPod et des produits Apple en général. Depuis le 27 mars, donc depuis ce jour où mon ami Hervé Poudoulec alias Kira Neris Project m’a si opportunément incité à franchir le pas en m’accompagnant dans l’achat et l’installation de mon joli iMac à écran 24 pouces, j’ai progressivement appris à dompter tout d’abord le Tigre, puis ce nouveau Léopard qui n’attend que mes idées les plus excentriques pour libérer toute son énergie créatrice, à maîtriser les subtilités et les stratégies de personnalisation de ce nouvel environnement, dont les spécificités de Voiceover en matière de commandes et d' »interaction » avec les différentes zones d’écran, les raccourcis clavier et l’agencement des éléments graphiques, à me faire à l’idée de pouvoir jongler entre une multitude d’applications, accéder à toutes sortes de formats audio / vidéo et effectuer simultanément d’innombrables tâches au cours d’une même session sans me ruiner ni compromettre la stabilité ou les performances du système, tant Windows m’avait déjà habitué aux restrictions et aux coins de paradis hors de prix, à passer des journées entières sur Internet sans risquer de perturber le bon fonctionnement de mon équipement par ces virus, logiciels espions ou chevaux de Troyes qui pullulent par millions sur les disques durs de nos PC chéris, à me passer de Microsoft Word et OpenOffice au profit de Nisus Writer Pro, un traitement de textes pour Mac dont les fonctionnalités et la convivialité ont d’autant moins à envier aux produits susmentionnés qu’il ne coûte que 79 dollars et que j’ai récupéré mes anciens documents Word sans aucune difficulté, à étaler méticuleusement mes talents d’écrivain néo-proustien aux formats RTF et HTML de manière à publier prioritairement mes contributions littéraires depuis Safari, et non plus le sempiternel Internet Explorer, à utiliser pleinement les avantages de la messagerie instantanée et de la téléconférence avec iChat, Skype et Adium, à me constituer pour la première fois de ma vie, grâce à cette combinaison si parfaite entre un iTunes totalement accessible et mon nouvel iPod Vidéo 30 GO, une véritable bibliothèque multimédia mobile combinant des morceaux de musique, des films, des photos et des podcasts (un fait divers pour le commun des mortels, certes, en ce que n’importe quel ordinateur équipé de Windows XP, Windows Vista ou Mac OS X peut exécuter iTunes et que l’iPod en tant que tel existe déjà depuis 2001, mais une révolution qu’il ne m’a été donné de vivre qu’en 2007, faute de lecteur multimédia entièrement accessible sur un PC Windows), à donner libre cours à ma boulimie médiatico-musicale par le biais de produits / services aussi divers que Live365, Last.fm ou Radioshift, à défier les lois de la géographie technique avec Hotspot Shield afin de devenir, de par mon adresse IP externe, l’un de ces « happy few Americans » qui peuvent continuer à bénéficier de l’inépuisable génie de chez Pandora, et à gérer un serveur Shoutcast dans le noble objectif de fournir de la bande passante à Youppala, cette web-radio de prochaine génération promise à un brillant avenir dans le milieu des net-labels et des artistes indépendants!!!

D’avenir, justement, il en sera fatalement question en cette année 2008 aux allures d’un épique slalom géant entre les rêves d’entan et les défis de demain, balisé, entre autres, par la mise en ligne imminente des premières véritables solutions de portage d’applications Linux pour Mac OS X, dernière étape d’un long processus par lequel une myriade de développeurs aura finalement réussi à faire du Macintosh le seul ordinateur capable d’exécuter nativement les trois principaux systèmes d’exploitation du marché et à s’octroyer ainsi, théoriquement, d’impressionnantes économies d’échelle en vue de développer des logiciels toujours plus nomvreux et interopérables, le déploiement exponentiel du «Web 2.0» (Myspace, Facebook, Del.icio.us, Wikipedia, Agoravox, iChat, MSN, etc.), corollaire naturel à une sorte de «fertilisation croisée» à l’efficacité grandissante entre les intérêts des usagers, désireux de communiquer et de consommer sans limites pour se sentir exister et frétiller de bonheur dans un cyberespace par nature bien trop immense pour des individus isolés, et ceux des annonceurs ou des vendeurs de contenus, soucieux de transformer ces flux de données en autant de nouveaux canaux de marketing, les élections municipales et cantonales françaises en mars, soient autant d’échéances que la Gauche n’hésitera pas à interpréter comme la première grande occasion de sanctionner la politique de Nicolas Sarkozy ou de valider le statut présidentiable de Bertrand Delanoë, actuel maire de Paris faut-il le rappeler, alors que la majorité parlementaire, vouée à quelques défaites et contre-performances à force de vouloir édulcorer jusqu’à la caricature le bilan de ses premières actions, tentera évidemment d’insister après coup sur le caractère local de la consultation et de capitaliser sur ses bons scores dans des régions structurellement conservatrices comme l’Alsace, les élections présidentielles et législatives américaines en novembre, qui serviront probablement à donner à l’ère post-Bush des accents plutôt féminins, colorés, affairistes, protectionnistes ou pacifistes, selon les cas, la commémoration du quarantième anniversaire de la révolte de mai 1968 dans un contexte sociopolitique si hostile qu’il pourrait bien s’agir là du tout dernier avatar de la «génération Cohn-Bendit», des Jeux Olympiques de Pékin manifestement placés sous le signe de l’amnésie collective face à la répression sanglante de 1989 et de la fascination des foules devant le caractère magique du chiffre 8 dans la mythologie chinoise, y compris d’un point de vue purement financier et commercial, mon voyage de printemps en Thaïlande, un pays fort heureusement revenu à la démocratie juste avant que je ne projette de m’y rendre…, ainsi que les dix ans d’existence virtuelle de l’emblématique association Walter Jeffers, dont la grandeur et la décadence resteront à jamais associés à la publication d’un fanzine multimédia et multinational, précurseur pour son époque dans la mesure où il se composait d’un magazine papier et de quelques interviews d’artistes étrangers en version multilingue sur cassette audio, à sa volonté d’organiser, d’ici avril 1999, un festival franco-allemand des musiques électroniques et électro-expérimentales qui répondait au doux nom de «Unter Uns Gesagt / Entre Nous Soit Dit» et à son projet quelque-peu audacieux de lancer la carrière française du DJ et producteur allemand Ian Pooley, illustre inconnu parmi nos compatriotes en ce temps-là. Dans cette optique, et pour m’en tenir exclusivement à quelques idées-forces, représentative des spécificités de cette année en construction:

  • je poursuivrai sans relâche cette phase de conquête de l’iMac au cours de laquelle il me faudra encore, parmi tant d’autres trésors enfouis dans cette boîte magique, découvrir / maîtriser à fond quelques outils de programmation aussi indispensables que Terminal, Applescript, Automator ou Xcode, de quoi parvenir à gérer en toute indépendance la couche Unix de Mac OS X, après quoi je compte m’attaquer à la future version 0.73 de Lina, l’une des machines virtuelles Linux les plus prometteuses pour Mac, dans l’espoir de pouvoir enfin, sans renoncer pour autant au bénéfice de Voiceover, comparer iTunes et AmaroK, exécuter un serveur Steamcast ou doubler la capacité de mon relais Youppala par l’un de ses innombrables transcodeurs de flux MP3-AAC+ encore indisponibles sous OS X;
  • je m’efforcerai, cette année encore, d’assurer une présence beaucoup plus forte et régulière sur le Web 2.0, en particulier via mon Myspace, le présent blog, mon domaine personnel et mes comptes de messagerie instantanée, et de suivre de près l’émergence du futur «Web 3.0», qui reposera avant tout sur le développement de l’intelligence artificielle et la fluidification des communications homme/machine, histoire de me situer, dès le déclenchement de cette énième révolution, du côté de ceux qui parviendront à utiliser les nouvelles fonctionnalités de la machine comme autant de prolongement techniques de leur matière grise ou de leurs membres dans le but ultime de favoriser la démocratisation, la simplification et l’amélioration qualitative des échanges électroniques au lieu d’attendre que d’autres, à commencer par les industriels, les décideurs institutionnels ou les professionnels de la manipulation mentale, s’en servent à nos dépens pour annihiler le moindre sursaut d’intelligence ou de conscience collective jusqu’à remettre en question les fondements mêmes de cette «révolte pronétaire» qui a si grandement contribué à la valeur sociologique ajoutée des réseaux d’aujourd’hui;
  • je me montrerai particulièrement vigilant et réactif face à la détérioration de marchés financiers affectés beaucoup plus durement que prévu par la crise des subprimes, la flambée des cours des matières premières et l’érosion de la confiance des agents économiques occidentaux en passant d’une stratégie d’investissement offensive, matérialisée par une forte exposition aux secteurs cycliques (banque, assurance, biens de consommation courante, BTP, etc.), à une stratégie essentiellement défensive, caractérisée à la fois par la détention de valeurs relativement décorrélées des aléas de la conjoncture ou dotées d’un potentiel de hausse quasi automatique de par la nature et le caractère irrenplaçable de l’actif sous-jacent (prospection / exploration pétrolière et gazière, industrie minière et métallurgique, électricité, énergies renouvelables, gestion des déchets et des eaux usées, transports maritimes de marchandises en provenance de pays à faible coût de main-d’œuvre…) et une sécurisation partielle de mon capital via des instruments financiers de long terme tels que des contrats d’assurance vie investis en SICAV monétaires de la Zone Euro;
  • je voterai probablement, dès le premier tour des municipales strasbourgeoises, pour la liste conduite par notre ancien maire socialiste Roland Ries, sachant que la Gauche locale, aux affaires entre 1989 et 2001, avait très largement contribué à faire de la ville un lieu de vie dynamique, convivial, ouvert sur le Monde et enrichi, presque sans aucune interruption, d’activités culturelles / nocturnes intenses et diversifiées là où la majorité actuelle n’a eu de cesse de vider Strasbourg de sa substance humaine en parsemant l’espace public d’une pléthore de chantiers souvent démesurés, anarchiques et en partie inutiles, dont le réaménagement total de la gare centrale ou l’extension acharnée du réseau de tramway au détriment manifeste de sa viabilité technique, et en privilégiant hostensiblement la culture de masse aux formes d’expression alternatives jusqu’à enjoindre à la discothèque «La Grotte» de fermer ses portes avant 01h30, week-ends et fêtes compris, de manière à éviter aux riverains des abords de la Cathédrale, bercés exclusivement au son des cloches d’église et de la douce musique du marché de Noël, d’être assaillis en pleine nuit par cette petite centaine d’amateurs d' »arts dégénérés » dont je suis parfois…, que nos gouvernants actuels n’envisagent aucun changement de cap en cas de réélection et qu’en dépit de ses velléités d’indépendance et de participation constructive à la vie publique, la liste du MoDem, composée de personnalités hétérogènes entretenant parfois des rapports pour le moins tendus, risque bien de connaître le même sort entre les deux tours que celui qui frappa l’UDF dès le soir du 22 avril 2007, à savoir un score supérieur aux prévisions, mais insuffisant pour espérer obtenir une majorité, et la propension naturelle de certains de ses membres à trouver refuge / de retourner du côté de l’UMP dans le but de sauter in extremis dans le TGV des vainqueurs;
  • je donnerai plus que jamais de ma personne et de mes réserves biologiques pour lutter contre les excroissances de Jeux Olympiques désormais minés par le gigantisme, les affaires de dopage et les intérêts bassement terrestres, et pour réhabiliter à ma façon l’esprit olympique originel, façonné par les maîtres-mots de participation à une œuvre commune, de tolérance, de respect, de loyauté, d’honnêteté, d’excellence, de dépassement de soi et de valorisation de l’effort, en faisant au moins une heure de vélo d’appartement, de musculation, de marche, de ski de fond et/ou de natation par jour tout au long de l’année et en consacrant le mois des J.O. (donc août 2008, puisque rien, pas même la symbolique des chiffres, n’a été laissé au hasard pour tenter de faire de ces Jeux les plus spectaculaires de tous les temps…) à des séances d’entraînement particulièrement soutenues afin de perdre d’ici au 31 décembre prochain au moins 10 kilos de cette graisse si répugnante et superflue qu’elle représente, à elle seule, la manifestation charnelle la plus tangible de mon inattractivité physique grandissante, de mes excès de consommation de tous ordres, de mon incapacité à concilier les désidérata du corps et de l’esprit, de mon manque d’ambition et de ténacité face à la perspective de repousser substantiellement les limites du possible;
  • et j’étudierai sérieusement, avec les personnes concernées, la faisabilité et l’opportunité d’une digne commémoration des dix ans de Walter Jeffers / de ce festival franco-allemand qui n’a jamais eu lieu, mais qui nous a néanmoins tenu en halène tout au long du premier semestre 1998, soit juste avant que cette fameuse coupe du Monde de football ne nous renvoie à nos origines nationales respectives et ne donne à mes compatriotes l’une des dernières grandes occasions d’être fiers de leur nationalité, tant il peut parfois s’avérer hautement surréaliste et hilarant de déposer une gerbe d’émotions, de naïveté, d’enthousiasme puéril, de vains espoirs et d’illusions perdues à la mémoire d’un néant dont nous avions alors si peu conscience que notre perception de «l’Europe de Maastricht» nous transportait encore, à coup de boissons énergisantes et autres stimulants interdits en France, dans une euphorie dépassant largement les frontières de l’Hexagone (et celles de l’entendement, bien sür…).

Cela dit, pour éviter justement de dépasser les frontières de votre patience et de votre capacité d’assimilation, voici donc venu le temps de vous quitter pour aujourd’hui, de vous laisser vaquer à vos occupations et de vous confier, en guise de collation spirituelle pour ces prochaines semaines, mon vif souhait d’avoir très prochainement de vos nouvelles, de vous faire part de toute une série d’évolutions positives dans ma vie ou, sait-on jamais, de vous retrouver, en cher et en os, pour partager quelques agréables et inoubliables moments avec vous. D’ici là, je vous souhaite en tout cas une bonne et heureuse année 2008, et vous dis à très bientôt!!!